L'événement est passé relativement inaperçu, hier, mais il pourrait avoir des conséquences importantes... Le prix des certificats d'émission de gaz à effets de serre (CO2 essentiellement) a plongé de 30% en une seule séance pour revenir à 19 Euros la tonne, contre 27,30 Euros la veille, et après avoir atteint un record de 31 Euros, il y a à peine une semaine...
A l'origine de cette "débâcle", la publication-surprise par la France, la République Tchèque, les Pays-Bas, l'Estonie et la région walonne de Belgique, d'émissions de CO2 beaucoup moins importantes qu'attendues pour 2005.
L'information constitue a priori une bonne nouvelle pour les habitants de ces régions. Mais elle pourrait toutefois avoir des conséquences négatives sur les cours de bourse des industries polluantes, détentrices de certificats d'émission, comme Rhodia, dont la valorisation de marché dépend en partie du prix de ces certificats d'émission. Hier en Bourse, l'action Rhodia a ainsi perdu 3,57% à 2,16 Euros, tandis que l'électricien British Energy a reculé de 4,6% et que les allemands RWE et E.On ont cédé respectivement 2,7% et 0,92%.
L'annonce d'émissions moins importantes que prévu a pris le marché à contrepied : "c'est une surprise, et pourrait indiquer qu'il y eu une surallocation de permis de polluer, ce qui tirera à la baisse les prix des certificats d'émission de CO2", estime Louis Redshaw, directeur associé de Barclays Capital, interrogé dans le 'Financial Times' de ce jeudi.
Le marché des crédits de pollution devrait rester nerveux à l'approche du 15 mai, date à laquelle les autres pays de l'Union Européenne (notamment les "gros pollueurs" que sont Allemagne, Pologne, Italie, Grande-Bretagne et Espagne) publieront à leur tour le niveau de leurs émissions de gaz carbonique pour 2005.
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