THALES : contrat de 50 millions de dollars pour des munitions de mortier

14/04/2011 - 10:24 - Option Finance

(AOF) - Thales annonce la notification à sa filiale TDA Armements, d'un contrat de munitions de mortier rayé pour un montant de 50 millions de dollars par General Dynamics Ordnance and Tactical Systems. Ce contrat s'inscrit dans le cadre du programme Expeditionary Fire Support System (EFSS) et de la fourniture par General Dynamics de munitions de 120 mm rayé à l'US Marine Corps (USMC). Le programme EFSS, engagé en 2004, est destiné à fournir à l'USMC un appui feu déployé à partir d'engins amphibies ou d'aéronefs tels que l'hélicoptère CH-53 et l'avion MV-22 Osprey en service dans l'USMC. Le système EFSS a été récemment déployé en soutien des opérations conduites par l'USMC en Afghanistan.

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Les points forts de la valeur

- Avec 75% de ses ventes réalisées avec des gouvernements ou des institutionnels à travers des contrats longs, Thales représente la valeur la plus défensive du secteur. - La moitié de l'activité de Thales est par ailleurs réalisée sur des segments hors défense en forte croissance comme la sécurité (25% du CA), ce qui lui permet de compenser les éventuelles baisses de dépenses dans la défense en période d'austérité budgétaire. - Luc Vigneron, le nouveau président, met en place un plan de retour à la rentabilité en 3 trois volets : réduction des coûts de non-qualité et amélioration de la satisfaction des clients ; amélioration de l'efficacité des processus d'ingénierie, d'industrialisation et d'achat, tout en augmentant l'efficience des systèmes d'information ; baisse des frais de fonctionnement. Les divisions du groupe ont également été réorganisées. - La nomination du nouveau président a été concomitante à l'arrivée de Dassault Aviation comme actionnaire industriel de référence. Dassault Aviation est décidé à jouer un rôle proactif dans la gestion de Thales. - Depuis le rachat du britannique Racal en 2000, le groupe est un acteur de la défense avec lequel il faut compter outre-Manche. Il se pose en véritable concurrent du champion national BAE Systems.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité reste faible. Les premiers effets du plan de restructuration ne sont pas attendus avant 2012. - Les investisseurs craignent que les plans d'austérité en Europe n'amputent davantage les budgets défense. La tendance était déjà à la baisse des budgets militaires dans les pays industrialisés. - Thales ne réalise qu'une portion limitée de son chiffre d'affaires défense aux Etats-Unis, pays qui demeure néanmoins de très loin le premier marché du secteur. - La communication du groupe sur le nouveau plan de restructuration n'a pas convaincu les marchés. Alors que ces annonces auraient dû rassurer les investisseurs sur ses perspectives de profitabilité, celles-ci ont finalement brouillé l'image du groupe. - La décision de Thales de faire appel de la décision du tribunal arbitral condamnant le groupe à verser 630 millions d'euros à Taïwan dans l'affaire des frégates risque de faire durer ce litige, ce qui continuera de peser sur la visibilité.

Comment suivre la valeur

- Thales est une valeur de restructuration. - Valeur du secteur défense, Thales est sensible à l'évolution des dépenses des gouvernements en matière militaire. - En raison de ses activités aéronautiques, la société est également soumise aux cycles de ce secteur. - Thales est également une valeur sensible aux fluctuations du dollar. - La refonte du groupe initiée par la nouvelle direction devrait aboutir à une réappréciation boursière significative. Mais cette réorganisation n'est pas sans risques. La capacité du management à convaincre les employés sera déterminante. - La consolidation du secteur est à suivre. Thales est en discussion avec plusieurs groupes (Safran, Nexter, DCNS) pour des partenariats ou prise de participation. Ces projets sont largement insufflés par l'Etat.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les analystes s'attendent à un rebond des fusions acquisitions dans le secteur, qui était jusqu'ici resté en marge du mouvement. La dernière opération a été réalisée fin octobre 2008, lorsque Finmeccanica a acquis DRS Technologies pour 5,2 milliards de dollars. Safran vient de boucler le rachat de l'américain L1 pour 1 milliard de dollars. Il aimerait également racheter Zodiac, alors que celui-ci tient à son indépendance. Plusieurs indicateurs soulignent la consolidation potentielle du secteur. Pendant la crise, les différents intervenants ont généralement géré leur trésorerie de façon prudente, ce qui leur permet aujourd'hui de bénéficier de liquidités abondantes. En outre, restructurés, ils bénéficient de finances assainies. FTB/ACT/