Dette émergente au début d'un cycle positif de long terme (JP Morgan AM)

14/04/2011 - 17:44 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les marchés émergents ont suscité de nombreuses interrogations au premier trimestre, notamment concernant l'évolution des flux d'investissement en actions et sur les marchés de la dette, ainsi qu'en raison des pressions inflationnistes", estime Pierre-Yves Bareau, directeur de la gestion dette émergente, chez JP Morgan AM. "Les comptes courants et les balances des paiements actuels des marchés émergents sont solides et restent sur une tendance favorable, et nous nous attendons à une poursuite des transferts de capitaux depuis les pays développés vers les marchés émergents. Par ailleurs, les indicateurs avancés des pays émergents suggèrent une progression du PIB supérieure à la tendance dans les trois à six prochains mois." "Les flux vers la classe d'actifs dette émergente sont solides, et les perspectives de long terme restent très favorables, car la dette émergente représente pour beaucoup d'investisseurs une toute nouvelle classe d'actifs. Nous estimons que la dette émergente n'est pas surinvestie, et se situe au contraire au tout début d'un cycle positif de long terme." "Les principaux risques à surveiller sont le risque géopolitique, au Moyen-Orient mais également dans les pays concernés par des échéances électorales (Pérou notamment), la hausse du cours des matières premières en général et du pétrole en particulier, pour son impact sur la croissance mondiale et à l'égard des pays importateurs, l'inflation et le contrôle des capitaux." "Certains pays semblent être en mesure de contrôler leurs anticipations d'inflation, soit parce que celle-ci est bien ancrée, soit parce qu'ils se sont décidés à agir (Hongrie, Mexique, Afrique du Sud et Colombie). Pour ces pays, nous nous positionnons sur la partie courte ou longue de la courbe des taux car nous estimons que les effets négatifs de l'inflation ont déjà eu lieu et que la banque centrale contrôle la situation. Dans d'autres pays (Russie, Corée du Sud, République tchèque et Indonésie), il semble préférable de se positionner sur les devises, susceptibles de s'apprécier afin d'absorber la pression inflationniste." "La dette des entreprises émergentes a généré de belles performances ces derniers mois. Il reste selon nous des opportunités sur le segment du haut rendement, notamment sur les émissions d'entreprises notées BB et B. En effet, sur le segment des émissions d'entreprises notées BB, la marge entre l'indice émergent et développé (CEMBI Broad BB contre le haut rendement BB européen et américain) est assez importante. Malgré un repli à 70-72, le spread reste élevé et constitue un gisement de valeur pour l'investisseur." "La dette en devise locale présente également des opportunités, notamment en raison des valorisations. L'indice GBI-EM, représentatif de ce segment, a largement sous-performé l'indice EMBI Global (dette souveraine en devise dure). Une des raisons de cet écart est que l'inflation a été intégrée sur la courbe locale, mais nous avons atteint des niveaux favorables à une augmentation de la duration des portefeuilles." AUT/ALO