RHODIA cède sa dernière activité de chimie pharmaceutique

15/04/2011 - 08:54 - Option Finance

(AOF) - Rhodia a annoncé le projet de cession à Novacap de ses activités salicyliques et paracétamol. " Utilisées comme principes actifs dans l'industrie pharmaceutique (Aspirine, Paracétamol), ou comme intermédiaires de synthèse (acide salicylique, méthyle salicylate), les salicylés restent la dernière activité de chimie pharmaceutique présente au sein du groupe ", a précisé le groupe chimique. Les activités salicyliques et paracétamol, dont les principaux sites de production sont répartis en France, en Thaïlande, en Chine et au Brésil emploient environ 390 personnes. Ce projet de cession devrait pouvoir être conclu dans les prochains mois, une fois les consultations des instances représentatives du personnel effectuées et les autorisations légales nécessaires obtenues.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Rhodia est désormais l'un des trois premiers acteurs mondiaux de la chimie de spécialités, plus rentable que la chimie de base. C'est le co-leader français avec Arkema. - Le groupe a opéré un repositionnement en profondeur avec la cession des branches les moins rentables et la réorganisation de ses activités, au nombre de 11 depuis l'automne 2010, contre 6 auparavant. - Le groupe a souvent fait preuve d'une bonne capacité à répercuter la hausse des matières premières et du dollar sur ses prix, préservant ainsi ses niveaux de rentabilité. - Rhodia réalise 45% de ses ventes dans les pays émergents (notamment en Chine et au Brésil) et poursuit son développement dans ces zones au travers d'acquisitions ciblées comme au début de l'été 2010 avec le chinois Feixiang Chemicals. C'est un avantage comparatif face à ses concurrents. - Rhodia a développé une activité de revente de crédit carbone (CER). - 30% du chiffre d'affaires du groupe s'inscrit dans une démarche de développement durable. - La direction est confiante dans les perspectives du groupe, le carnet de commandes ne reflétant pas de signe de ralentissement.

Les points faibles de la valeur

- La valeur a gagné 80% en 2010. Certains analystes estiment que les perspectives sont déjà intégrées dans les cours. - Rhodia est fortement dépendant du prix des matières premières, et plus particulièrement de celui des dérivés du pétrole (benzène...). Il est également pénalisé en cas de repli du dollar. - La visibilité sur l'activité de vente de crédits carbone est faible en raison des incertitudes sur l'allocation des quotas après la fin du protocole de Kyoto, en 2012. - La structure bilancielle du groupe, avec notamment des capitaux propres négatifs, reste le principal point faible. La question de l'endettement financier est néanmoins en passe d'être résolue. La direction a renégocié la dette. Elle dépasse aujourd'hui de peu le milliard d'euros, soit le plus faible niveau depuis la création de Rhodia.

Comment suivre la valeur

- Le secteur de la chimie est particulièrement sensible à la conjoncture économique. Rhodia est une valeur cyclique et extrêmement volatile. - Le groupe résiste mieux que ses concurrents à la crise. Son statut d'acteur incontournable du secteur pourrait être renforcé en sortie de crise.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

Les chimistes européens et américains demeurent prudents. Ils sont conscients qu'ils traversent actuellement une phase de croissance liée à la fin du déstockage chez leurs clients industriels. Le syndicat européen du secteur, le Cefic, qui estime que la croissance de la production devrait atteindre 2% en 2011, souligne que la reprise sur le marché européen demeure fragile. En France, l'Union des industries chimiques (UIC) considère que la croissance de la production ne dépassera pas 2,6% l'année prochaine. FTB/ACT/