Le marché continue d'intégrer un restructuration de la dette grecque

15/04/2011 - 10:43 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La dépendance des banques espagnoles à la BCE continue de diminuer. Sur l'ensemble du mois de mars elles ont emprunté 41 milliards contre 49 milliards en février. La situation semble donc s'améliorer. En juillet dernier, au plus haut, les banques de la péninsule ibérique empruntaient ainsi 130 milliards. Le niveau actuel correspond peu ou prou aux niveaux d'avant Lehman", juge Natixis. "On peut toujours dire que les banques espagnoles dépendent beaucoup de titrisation de RMBS retenues et placées à la BCE, reste qu'au final elles font moins appel à la BCE et donc se refinancent plus dans le marché (cf le placement de dettes senior récemment). Ces placements à moyen terme sont ainsi plus protecteurs (moins de risques de roll) et rendent la hausse du repo de la BCE moins pénalisant." "Athènes présentera demain son plan à moyen terme mis au point avec l'UE et le FMI. On parle d'un package de 23 milliards d'économies supplémentaires avec pour objectif de ramener le déficit à 3% en 2014 sachant qu'au premier trimestre les rentrées fiscales ont baissé de 8% et que les dépenses, elles, ont un peu augmenté. D'où l'actuel débat autour des privatisations dont le détail devrait être dévoilé dans les prochains jours et qui permettrait d'éviter des hausses d'impôts supplémentaires difficiles à faire passer socialement (et économiquement)." "Le FMI a révisé cette semaine le déficit grec en baisse à 7,4% vs 7,5% précédemment pour cette année et l'année prochaine à 6,2% (vs 6,5%). Selon le FMI, la Grèce aurait passé le pire en termes de croissance et prévoit désormais une amélioration avec un retour en territoire positif en fin d'année mais avec une marge de manoeuvre très étroite. Une croissance dont dépendra pour beaucoup l'évolution de la dette/PIB. Le scénario central du FMI est que le pic de la dette serait atteint dès l'année prochaine à 157,7% avant de baisser par la suite." "Un scénario auquel ne croit pas le marché qui continue de pricer une restructuration de la dette grecque, sans doute conforté en cela par la cacophonie au niveau de la communication (cf Schaeuble jeudi) avec une probabilité de défaut implicite tirée des CDS supérieure à 60%. Une solution toujours à éviter pour le gouvernement grec qui a tout intérêt à continuer à se refinancer auprès de l'EFSF puis de l'ESM à 4,20% quitte à demander du temps supplémentaire." "Avec une exposition à la dette publique des banques européennes de 50 milliards et sans doute autant auprès du secteur bancaire, le risque n'est pas systémique mais suffisamment important pour les Etats-membres pour qu'ils lui préfèrent la solution d'un manque à gagner sur le taux de prêt accordé via l'EFSF." "Comme l'a de nouveau répété le ministre des Finances grec, l'objectif est toujours d'émettre de la dette peut être dès la fin 2011... mais ce sera pour la placer auprès de l'EFSF via la nouvelle facilité d'achat sur le marché primaire, pas dans le marché en tant que tel compte tenu des niveaux actuels (19% pour les taux à 3 ans). C'est bien une substitution de la dette de l'UE à celle de la Grèce qui va sans doute s'opérer en l'absence de défaut, avec l'ESM comme ersatz d'un Eurobond..." AUT/ALO