IPSEN : partenariat avec Active Biotech en uro-oncologie

18/04/2011 - 08:55 - Option Finance

(AOF) - Active Biotech AB et Ipsen ont annoncé la signature d'un partenariat d'envergure pour co-développer et commercialiser le Tasquinimod 'TASQ', une molécule à l'étude d'Active Biotech. " Un essai clinique de phase III chez les hommes souffrant d'un cancer de la prostate métastasé et résistant à la castration a été initié récemment par Active Biotech et le recrutement des patients est en cours ", ont précisé les deux sociétés. Active Biotech est responsable de la conduite et du financement de l'essai clinique pivotal de phase III et recevra jusqu'à 200 millions d'euros incluant un paiement initial de 25 millions d'euros et des paiements additionnels dépendant de la réussite d'étapes cliniques, réglementaires et commerciales. En outre, Ipsen versera à Active Biotech des redevances progressives à deux chiffres sur ses ventes nettes, conduira et financera sur son budget de R&D une étude européenne de support chez les patients souffrant d'un cancer de la prostate. Les coûts liés à un éventuel développement de TASQ dans d'autres cancers seront partagés entre les deux sociétés. Selon les termes du contrat, Active Biotech cède à Ipsen les droits de commercialisation exclusifs de TASQ dans le monde entier à l'exception de l'Amérique du Nord, de l'Amérique du Sud et du Japon, territoires où l'ensemble des droits de marketing et de commercialisation restent la propriété d'Active Biotech.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Essais cliniques (Phases I, II, III) : Phase I : test de la molécule à petite échelle sur les humains pour évaluer sa sécurité, sa tolérance, ses propriétés métaboliques et pharmacologiques. Phase II : évaluation de la tolérance et de l'efficacité sur plusieurs centaines de patients pour identifier les effets secondaires. Phase III : évaluation du rapport bénéfice / risque global auprès de plusieurs milliers de patients.

Les points forts de la valeur

- Le groupe biopharmaceutique s'est recentré sur la médecine de spécialités dans des domaines thérapeutiques ciblés (oncologie, endocrinologie et désordres neuromusculaires) (désormais 60% du chiffre d'affaires) qui génère plus de marges que la médecine générale et qui est moins exposée à la concurrence des grands laboratoires. - Ipsen dispose d'un pipeline jugé de qualité au regard de sa taille. Il est beaucoup moins exposé que d'autres laboratoires au développement des génériques. - La stratégie repose sur l'internationalisation massive des activités, la concentration des efforts dans ses domaines des thérapeutiques ciblées et sur une politique de licences et de partenariats toujours plus active. - Le transfert de consommation des appareils (laser...) vers les injections dans le domaine du traitement des rides est favorable à Ipsen qui a obtenu en 2009 l'autorisation de commercialiser Dysport dans le domaine cosmétique en Europe et aux Etats-Unis. - Une stratégie offensive de croissance externe a permis au laboratoire de se diversifier géographiquement et notamment de se positionner sur le marché américain. Le groupe recèle également un potentiel de développement dans les pays émergents, Chine en tête.

Les points faibles de la valeur

- Le laboratoire est très dépendant du Dysport (le challenger du Botox) et d'Autogel. - Le groupe reste confronté à la poursuite de la baisse des ventes en médecine de ville (Smecta, Forlax, Tanakan...) ainsi qu'aux pressions gouvernementales sur le prix des médicaments dans un grand nombre de pays européens. - Les incertitudes persistent sur l'approbation de Taspoglutide, futur blockbuster potentiel, dans le traitement du diabète de type 2. Roche a annoncé en juin 2010 un retard de 12 à 18 mois dans le programme de développement de Taspoglutide, qui était considéré comme un catalyseur. - Aucun flux de nouvelles en provenance de Taspoglutide ne viendra donc alimenter la vie du titre Ipsen avant plusieurs mois. Les analystes ont abaissé sensiblement leurs objectifs de cours sur la valeur. - Le pipeline s'appauvrit un peu plus. Après les déboires de Taspoglutide, Ipsen a subi fin 2010 un nouveau revers de taille avec l'arrêt des études cliniques de phase II dans l'acromégalie et les tumeurs neuroendocriennes. - Cette nouvelle déconvenue va alimenter le sentiment négatif du marché sur la valeur depuis l'été 2010. - A quoi s'était déjà ajouté le départ surprise, en octobre 2010, de Jean-Luc Belingard, en raison de divergences stratégiques. Très réputé dans l'industrie pharmaceutique, il était l'artisan du repositionnement d'Ipsen.

Comment suivre la valeur

- Ipsen est considéré comme une valeur de croissance et défensive. En revanche, son rendement est faible. - Mais avec les déceptions récentes sur le pipeline et du fait du manque de catalyseurs à court terme, le titre a chuté de plus de 40% en 2010 et évolue à ses plus bas historiques et donc à son cours d'introduction de 22 euros. - La capitalisation boursière d'Ipsen range la valeur au sein des petites et moyennes valeurs du secteur tandis que son activité la rapproche davantage des laboratoires pharmaceutiques globalement plus regroupés au sein des " large caps ". - Les développements futurs de Taspoglutide vont être très suivis et seront le principal catalyseur pour le titre. - L'arrivée de Marc de Garidel à la tête du groupe à l'automne 2010 ne devrait pas apporter de changements notables. Il ne devrait qu'appliquer la stratégie dictée récemment par la famille lors de l'annonce du départ de son prédécesseur, à savoir " consolider l'existant ". - Ipsen dépend désormais des produits en hématologie pour dynamiser sa croissance à partir de 2013.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences. FTB/ACT/