Perspectives bénéficiaires restent favorables aux actions (BNPP IP)

18/04/2011 - 10:39 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La dynamique positive récente des marchés d'actions s'est essoufflée, même si l'annonce de la sollicitation par le Portugal d'une aide auprès du Fonds européen de stabilité financière et le relèvement des taux de la BCE étaient deux événements largement attendus. Le cours du pétrole a poursuivi son ascension. Le Japon a connu une violente réplique sismique, tandis que la situation s'est dégradée autour de la centrale nucléaire de Fukushima. De surcroît, les marchés sont restés attentistes avant la publication des résultats du premier trimestre des sociétés", note Joost van Leenders de BNPP IP. "Les actions des pays développés ont regagné l'essentiel du terrain qu'elles avaient cédé fin février et début mars, mais ne sont pas parvenues à franchir le sommet post-récession qu'elles avaient touché le 18 février. Les actions émergentes ont réalisé une meilleure performance. Elles ont atteint un pic post-récession le 8 avril, mais ont reculé depuis lors. Ces tendances sont à mettre sur le compte de plusieurs facteurs selon nous." "Premièrement, les prix du pétrole flirtent avec des niveaux qui auraient une incidence négative sur les marchés d'actions. Deuxièmement, sur le front économique, les nouvelles n'ont pas été encourageantes. L'inflation s'est reflétée dans les prix des importations américaines. La confiance des dirigeants de petites entreprises aux Etats-Unis a fortement chuté. L'indice allemand Zew est tombé à son plus bas niveau depuis décembre 2010, confirmant la perspective d'un ralentissement de l'économie de la zone euro." "On estime à présent que la catastrophe naturelle a eu un impact plus lourd qu'envisagé initialement sur l'économie japonaise. Il est donc fort probable que l'économie de l'archipel ait connu une contraction au premier trimestre et soit entrée en récession technique. A l'échelle mondiale, des incertitudes continuent de planer sur les perturbations des échanges commerciaux et de la production, notamment dans les secteurs automobile et technologique. Toutefois, nous restons d'avis que l'économie japonaise connaîtra un rebond plus tard dans l'année et que l'impact sur l'économie mondiale sera limité." "Enfin, nous pensons que les marchés d'actions sont attentistes avant la publication des résultats du premier trimestre. Le ralentissement de l'économie américaine et la hausse des prix des matières premières pourraient peser sur les bénéfices. Toutefois, le billet vert s'est replié, ce qui constitue un facteur positif pour les profits américains du moins, et la hausse des salaires est contenue. La croissance a probablement été vigoureuse dans les pays du centre de la zone euro et dans les nations émergentes. Ces éléments nous conduisent à penser que les perspectives bénéficiaires restent favorables aux actions." "Les événements de la semaine passée n'auraient pas pu mieux illustrer le dilemme de la BCE. La banque centrale a relevé ses taux au moment même où le Portugal a demandé une aide financière. Face à un taux d'inflation de 2,6% et des taux d'intérêt correspondant toujours à une situation d'urgence, la BCE a décidé d'agir. Insistant sur le fait que la politique monétaire restait très accommodante, l'institution a laissé la porte ouverte à de nouvelles hausses des taux. Nous n'anticipons pas de nouveau geste haussier avant juin ou juillet." "La hausse de l'inflation milite en faveur de nouvelles hausses des taux, mais les effets de second tour que la BCE souhaite éviter ne devraient pas être perceptibles. Par ailleurs, l'appréciation de l'euro et le resserrement budgétaire devraient freiner la croissance. Si, comme nous le prévoyons, les prix du pétrole se stabilisent, la nécessité de relever les taux devrait être réduite. Les chiffres de la production industrielle ont mis en exergue le dilemme de la BCE. La production a fortement augmenté en Allemagne et aux Pays-Bas, mais a fléchi en Irlande. La Grèce est restée en territoire négatif et la croissance de la production au Portugal et en Italie est demeurée modérée." "Sur les trois premiers mois de l'année, la Chine a enregistré son premier déficit commercial depuis le premier trimestre 2004. Sur une base annuelle, les importations progressent plus rapidement que les exportations depuis le mois d'octobre de l'an passé, en partie sous l'effet de l'envolée des prix des matières premières. Si l'économie mondiale continuait à se redresser, la croissance des exportations pourrait à nouveau se raffermir." "Les autorités chinoises ont déclaré qu'elles souhaitaient passer d'une croissance tirée par les exportations à une croissance plus équilibrée, reposant notamment sur la consommation intérieure. Si le recul du solde de la balance commerciale constitue un premier pas en ce sens, il convient de l'interpréter positivement. Un déficit pourrait conduire les autorités à freiner la hausse du renminbi, mais nous pensons qu'elles désirent utiliser l'appréciation du yuan comme un instrument pour contenir la croissance. Certains signes indiquent que cette approche fonctionne." AUT/ALO