Standard & Poor's tance les U.S.A. en abaissant sa perspective sur la dette américaine à 'négative'

18/04/2011 - 17:32 - Sicavonline
Standard & Poor's tance les U.S.A. en abaissant sa perspective sur la dette américaine à 'négative'

Gros coup de semonce pour les Etats-Unis ! Standard & Poor's abaisse sa perspective sur la dette américaine à négative. Les U.S.A n'ont pas encore perdu leur note `AAA' mais la question de la réduction de leur déficit budgétaire devient cruciale, aux yeux de S&P.

Les Etats-Unis n'ont pas encore perdu leur note `AAA' mais l'agence de notation financière Standard & Poor's juge qu'il existe un risque que les responsables politiques américains ne parviennent pas à s'entendre sur la manière de traiter les questions fiscales. « Nous considérons qu'il existe un risque important que les responsables politiques américains ne parviennent pas à trouver un accord sur la façon de traiter les défis budgétaires de moyen et long terme d'ici 2013. » « Si un accord n'est pas atteint et si des mesures significatives ne sont pas mises en œuvre d'ici-là, tout cela rendrait à nos yeux le profil fiscal des Etats-Unis bien moins sûr que celui des autres Etats crédités de la note `AAA',» précisent les analystes de Standard & Poor's. « Etant donné que les Etats-Unis comparativement à leurs pairs « AAA » ont ce que nous considérons être un déficit budgétaire très important et qu'ils sont confrontés à un endettement de l'Etat fédéral croissant et que le chemin menant au traitement de ces questions n'est pas clair à nos yeux, nous avons abaissé notre perspective sur la dette à long terme [des Etats-Unis] de stable à négative », indique-t-on chez Standard & Poor's. Il est vrai que Standard & Poor's, comme les autres agences de notation financière qui, n'en doutons pas, ne manqueront pas de s'exprimer sur le sujet américain très bientôt, a sans doute de quoi s'inquiéter. Même si l'on se félicitera que Républicains et Démocrates soient parvenus in extremis le 8 avril dernier à un compromis sur le budget fédéral, évitant ainsi le renvoi chez eux et sans solde de quelque 800.000 fonctionnaires, il n'en reste pas moins que le délabrement des finances publiques américaines est plus que sévère. Le déficit budgétaire a quasiment triplé sur le mois de mars, pour atteindre 188,2 Mrds de dollars (contre 65,4 Mrds de dollars en mars 2010). Quant à l'exercice budgétaire qui a débuté le 1er octobre 2010 , il « se solde » d'ores et déjà par un déficit cumulé de 829 Mrds de dollars. Et à en croire le Congressional Budget Office, organisme indépendant qui étudie les finances publiques et établit des prévisions budgétaires, le déficit des Etats-Unis devrait culminer à 1500 Mrds de dollars à la fin de l'année fiscale. Et l'on ne voit pas en effet comment les choses pourraient s'arranger à court terme alors que la dette américaine risque encore d'enfler. Les Etats-Unis vont sans doute relever, comme l'a annoncé dimanche sur CNN le secrétaire au Trésor Tim Geithner, le plafond d'endettement constitutionnel de 14 294 Mrds de dollars ( autrement dit, de 14 trillions de dollars !!!). Il est vrai que les Etats-Unis qui risquent fort de dépasser ce plafond avant la mi-mai (jeudi 14 avril, ils n'étaient qu'à 76 Mrds de dollars de la limite !) n'ont guère le choix. Si Républicains et Démocrates échouent à voter le relèvement de ce plafond d'endettement et que l'Etat fédéral le dépasse, il se retrouve mécaniquement en faillite car lui est immédiatement interdite par la constitution tout possibilité d'emprunter...

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