MICHELIN se renforce sur le marché chinois

19/04/2011 - 08:42 - Option Finance

(AOF) - Le groupe Michelin a signé un protocole d'accord avec les groupes chinois Double Coin Holdings Ltd. et Shanghai Huayi (Group) Company pour créer une joint-venture visant à produire et commercialiser des pneumatiques tourisme-camionnette à la marque Warrior à destination du marché chinois, annonce le groupe dans un communiqué. " Cette opération, qui s'inscrit pleinement dans la stratégie de développement du groupe Michelin dans les marchés en forte croissance, reste conditionnée à la signature des accords définitifs et à l'approbation des autorités chinoises ", écrit le fabricant de pneumatiques. Il est prévu que cette nouvelle société soit détenue à hauteur de 40 % par le groupe Michelin et à 60 % par ces partenaires chinois. Elle exploitera une usine située à WuWei dans la province d'Anhui (à environ 400 km à l'ouest de Shanghai), actuellement en cours de construction. Le groupe Michelin est présent en Chine depuis 1988, rappelle le groupe dans un communiqué. En 2011, Michelin emploie plus de 6 000 personnes en Chine, dispose de quatre unités de production (trois à Shanghai et une à Shenyang) pour la production de pneus pour voitures et poids lourds. Son réseau de distribution compte plus de 4 000 points de vente (dont le réseau de franchisés TyrePlus avec 611 points de ventes), précise-t-il. Fin 2010, le groupe Michelin a lancé un investissement de 1,350 milliard de dollars à Shenyang visant à relocaliser une partie des activités de l'usine, l'agrandir et la moderniser par ailleurs. A terme la production de cette nouvelle unité sera doublée par rapport à la précédente. Elle produira principalement des pneus à faible consommation de carburant à la marque Michelin et sa capacité de production s'élèvera à terme à 10 millions de pneus pour voitures et camionnettes, 1,8 million de pneus pour poids lourds et bus et 300 000 pneus rechapés pour poids lourds et bus.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Michelin est le leader mondial des pneumatiques avec environ 17% du marché mondial en valeur. - Michelin est une entreprise bien gérée, capable de défendre ses marges grâce à une politique de prix très réactive avec notamment la répercussion de la hausse du prix des matières premières sur ses prix de vente. - A cela s'ajoute un important travail pour réduire les coûts et accroître les gains de productivité. - La marge opérationnelle ressort à 9%, un excellent niveau dans le secteur. - Le pneumaticien dispose d'une bonne capacité de recherche et d'innovation, qui lui confère un avantage stratégique indéniable dans un contexte extrêmement concurrentiel. - La grande partie de son activité est réalisée sur le marché des pneus de remplacement, qui est moins cyclique que celui de la première monte. - Le groupe fait des pays émergents une priorité. Il cherche à accroître son activité dans ces zones (déjà 33% du CA) et surtout à y redéployer sa base de production industrielle (32% aujourd'hui). L'augmentation de capital réalisée en octobre 2010 vise à financer ces développements. - Michelin sort de la crise avec une situation financière plus solide que ses concurrents. - Michelin est l'une des sociétés préférées des actionnaires individuels.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité reste faible dans l'activité poids lourds, contrairement au marché du véhicule de tourisme, qui bénéficie d'un rebond des remplacements de pneus. - Michelin ne bénéficie pas de prime au leader dans son secteur en Bourse. Une partie de sa faible valorisation chronique est liée au caractère non opéable de la société du fait de son statut de commandite. - L'augmentation de capital réalisée en octobre 2010 pour financer la stratégie de croissance du groupe dans les pays émergents n'a pas été comprise par les investisseurs et a lourdement pesé sur le titre. Elle a ravivé les craintes sur la capacité de Michelin à générer de la trésorerie.

Comment suivre la valeur

- En tant qu'équipementier automobile, les performances du groupe sont étroitement liées à celle du marché automobile mondial (du fait de sa diversification géographique), qui impacte son activité de première monte. - L'activité de remplacement est sensible aux évolutions de l'économie, en particulier au taux de chômage et à l'évolution du PIB. - L'évolution du cours des matières premières est également à surveiller de près : le caoutchouc naturel représente près du tiers de ses achats de matières premières en valeur et les noirs de carbone et les matières premières entrant dans la fabrication du caoutchouc synthétique (dérivées du pétrole) en représentent 40%. - L'impact des investissements prévus dans les pays émergents sur les marges du groupe sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Les prévisions des fabricants de pneumatiques sont bonnes pour l'année 2010. Bridgestone prévoit un profit net de 91 milliards de yens. Michelin se déclare optimiste car la hausse des cours des matières premières, si elle devait se poursuivre, devrait être compensée par des hausses de prix. Pirelli a, lui, revu à la hausse ses objectifs pour l'ensemble de l'année. Même optimisme chez les autres équipementiers : la plupart d'entre eux considèrent qu'ils sont sortis de la crise. Faurecia, le numéro un français du secteur, considère que la situation risque d'être encore difficile en Europe au second semestre. Toutefois il compte reprendre ses dépenses d'investissements et de R&D sur un horizon de deux-trois ans. Quant à Plastic Omnium, il affirme que la moitié des équipementiers est sortie de la crise, mais que les autres doivent faire attention aux problèmes de liquidité. FTB/ACT/