Dexia AM pointe le problème des incertitudes des marchés

21/04/2011 - 12:12 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les grands indicateurs sont solides et bien orientés même si la reprise adopte des rythmes différents. Les grands indicateurs progressent aussi vite qu'ils peuvent. L'indice IFO établit un record de hausse et l'indice Chicago PMI a atteint son plus-haut en vingt ans. Naturellement, la dérivée seconde devrait fléchir, mais cela pourrait être exacerbé par la hausse des cours du pétrole. L'envolée des pressions sur les coûts à travers le monde implique qu'un certain degré de ralentissement de la production mondiale est inévitable", note Frédéric Buzaré, de Dexia AM. "En a-t-on bientôt fini avec l'argent facile ? Le nombre de hausses de taux à travers le monde ces trois derniers mois s'élève à plus de 30, soit le chiffre le plus important depuis septembre 2008." "La longue période caractérisée par la souplesse des politiques monétaires à travers le monde qui avait démarré avec la faillite de Lehman touche à sa fin, mais de manière bien moins ordonnée et synchronisée qu'elle n'avait démarré. Les banques centrales multiplient également les messages en durcissant le ton, la BCE ayant pris la tête de ce mouvement. Le début d'un cycle de hausse des taux est souvent source de désorganisation pour les actifs à risque car les investisseurs ajustent leurs prévisions. En sera-t-il autrement cette fois ?" "Le comportement de la Fed en juin dernier demeure toujours une source d'incertitudes, d'aucuns étant dans l'attente d'un troisième assouplissement monétaire quantitatif (QE3) tandis que d'autres misent plutôt sur une hausse des taux à fin 2011. Le paysage n'est pas complètement noir pour les marchés d'actions, pour lesquels seule une conjonction entre ralentissement de la croissance et hausse des taux d'intérêt serait négative." "Les perspectives en termes de politique monétaire à travers la planète sont devenues de plus en plus incertaines. Ces dernières décennies, un consensus a émergé au sein de la communauté des banques centrales, à savoir que celles-ci devaient être transparentes et imperméables aux influences politiques. Flux de capitaux et taux de change devaient être flexibles et les banques centrales devaient se concentrer sur la seule maîtrise de l'inflation. Mais ce modèle n'a pas été adopté de façon généralisée." "Toutefois, un modèle quasi exclusivement ciblé sur l'inflation a semblé prendre le dessus. Dans les économies des pays développés, la nouvelle orthodoxie consiste à dérouler de manière agressive le bilan si les baisses de taux se révèlent insuffisantes. Cela génère un certain nombre d'incertitudes, parmi lesquelles les conséquences involontaires du régime inflationniste. Comment le retrait des réserves bancaires va-t-il impacter les actions, les obligations et la situation sur les marchés financiers en général ?" "Compte tenu de ces incertitudes, les banques centrales vont devoir faire preuve d'une très grande souplesse par rapport à leurs stratégies de sortie. Sur les marchés émergents, les banques centrales tentent un exercice d'équilibrage encore plus périlleux. La politique de superassouplissement monétaire adoptée dans les pays occidentaux exerce des pressions considérables sur les marchés émergents. A présent, ceux-ci tentent soudainement d'épargner un choc à leurs exportations, d'éviter un afflux de capitaux spéculatifs et d'utiliser un méli-mélo associant différents outils pour infléchir leurs dépenses et échapper à l'inflation." "Le problème vient du fait que rien ne garantit l'efficacité de tous ces outils, que ces derniers faussent les marchés de capitaux et soulèvent des interrogations sur le sérieux des banques centrales à lutter contre l'inflation. Le vrai problème, c'est la hausse durable des incertitudes, et pas simplement des incertitudes concernant la politique monétaire, mais aussi celles relatives aux prévisions des marchés en termes d'inflation et de croissance." AUT/ALO