Tocqueville Finance Gestion Privée réduit la part des actions US (avril)

21/04/2011 - 18:08 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La dynamique du quatrième trimestre 2010 paraît se poursuivre. Malgré les freins structurels et le danger d'un certain retour de l'inflation, toutes les enquêtes semblent montrer une réelle amélioration de la confiance : indice Ifo allemand, enquêtes ISM américaine (avec une composante emploi en très forte hausse) et chinoise, études de la Commission européenne. Sur le Vieux Continent, en particulier, le consensus revoit la croissance en hausse de 3,10 à 3,20% sur 2011", note Jean-François Dulcire, directeur de Tocqueville Finance Gestion Privée "Ainsi les écarts de rendement (spreads) demandés aux plus mauvais emprunteurs (le Portugal, l'Espagne, l'Italie) ont-ils baissé de 100 points de base en moyenne ; ainsi le Portugal vient-il de réussir à passer sa plus récente échéance obligataire (à 5,70 %, certes)." "L'Europe s'est également mise d'accord sur le pacte de l'euro : avec l'adoption du principe d'une constitutionnalisation de la limitation des déficits budgétaires, le renforcement du Fonds de stabilisation européenne qui précédera le Mécanisme européen de stabilité, et la limitation à 2% de la marge des prêts consentis à ses membres en difficulté." "Par opposition, les perspectives américaines apparaissent beaucoup moins claires : aucun accord ne semble en route pour réduire les déficits jumeaux ; le dollar (6% de baisse depuis le 1er janvier) semble devoir poursuivre sa dérive au gré de la politique monétaire de la Réserve fédérale et du Quantitative Easing. Avec le très fort ralentissement que va connaître le Japon, la surchauffe dans les pays émergents (Brésil, Inde, Chine) et les risques de poursuite de remontée des taux d'intérêt qu'elle y entraîne, les évènements géopolitiques en Afrique du Nord et au Moyen Orient, le risque européen finit par apparaître comme beaucoup moins grand." "Les difficultés des finances publiques en Europe (Grèce, Portugal) et la nationalisation inéluctable de certains établissements bancaires (Irlande) n'ont donc pas empêché un retour de la confiance et une amélioration radicale des marchés dans cette zone. Le mois de mars a été marqué par une remontée spectaculaire des marchés : en général, plus de 10% de hausse depuis les plus bas de la mi-mars, qui a très nettement pris les investisseurs à contre pied. Les principaux marchés d'actions se retrouvent ainsi, de manière inespérée, 4% au-dessus de leurs niveaux du 1er janvier, performance qu'il convient de resituer dans la trame des évènements japonais. Les marchés américains se sont plutôt bien tenus, les pays émergents restent à la traine des pays développés." "Côté taux d'intérêt, les échéances courtes et longues ont progressé de 20 centimes environ, reflétant une montée homogène, sans aplatissement de la courbe des taux, donc cohérente. Du point de vue des secteurs, c'est celui des services aux consommateurs qui a totalement décroché en mars, de même que celui des services aux collectivités, mettant ainsi en évidence un doute sur le maintien du niveau de la consommation des particuliers ou des investissements publics. Une certaine fébrilité est trahie par la sensible remontée pour la première fois depuis le 1er janvier, de la valeur de l'once d'or." "La rotation sectorielle (pétrolières et parapétrolières, énergie, technologiques), et géographique (le retour vers l'Europe) que nous avions détectée en janvier est confirmée, même si elle ne s'est pas accentuée. Certains secteurs semblent à l'inverse à éviter : services aux collectivités, pénalisées par le contrôle de leurs tarifs, automobile, par la forte dépendance aux usines japonaises, financières, en raison des menaces sur les taux d'intérêt européens. Avec les excellents résultats des entreprises, elle montre la confiance des chefs d'entreprises et l'obligation dans certains secteurs, de procéder de nouveau à des opérations de rapprochement (OPA de Solvay sur Rhodia). Nous tablons sur un redémarrage des opérations spéciales dans les mois à venir. Nous sommes circonspects sur le dollar, qui ne cesse de se dévaloriser." "Aussi décidons-nous de réduire, dans nos portefeuilles à profil prudent, la part des actions américaines ; d'augmenter (modérément) la représentation des blue chips européennes et des valeurs immobilières. Toutefois, une aggravation de la menace que représente l'accident de Fukushima nous conduirait à réduire très rapidement et très significativement, quels que soient les profils de gestion, la part des portefeuilles investie en actions." AUT/ALO