La Bourse de Paris, fermée en ce Vendredi Saint, a repris de l'allant entre lundi et jeudi. Le CAC 40, qui était pourtant descendu à 3.881,24 points lundi sous la pression des dettes souveraines européennes et américaine, s'est redressé pour clôturer à 4.021,88 points, soit un rebond hebdomadaire de 2,5 %.
Le début de semaine sur la place de Paris a été particulièrement agité par les spéculations autour d'une restructuration de la dette grecque. Spéculations qui ont été renforcées par les propos du ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, qui a parlé d' « autres mesures » pour sauvegarder la solvabilité de la Grèce, et surtout par les déclarations de Werner Hover, numéro deux du ministère allemand des Affaires Etrangères, qui a affirmé qu'une restructuration volontaire de la dette grecque ne serait pas un désastre. Toutefois, cette solution a pour l'instant été fermement rejetée par le gouvernement grec et la Banque Centrale Européenne (BCE), qui estiment qu'une telle mesure pourrait provoquer une nouvelle crise bancaire dans la zone euro. Les résultats des élections législatives en Finlande n'ont pas apaisé les craintes concernant les dettes souveraines européennes. Dimanche 17 avril, le parti populiste et anti-européen des True Finns, opposé au plan d'aide de 80 milliards d'euros prévu pour le Portugal, a obtenu 18,5 % des voix et pourrait donc faire partie d'une coalition gouvernementale. Or, cette configuration risque de mettre en péril l'adoption d'un programme de soutien du Portugal, qui requiert l'unanimité des pays membres de la zone euro.
Si les dettes souveraines européennes hantent depuis plusieurs mois les marchés financiers, ces derniers ont été assommés par un nouveau coup de tonnerre lundi. L'agence de notation financière Standard & Poor's a dégradé de « stable » à « négative » la perspective sur la dette des Etats-Unis. L'agence redoute que les démocrates et les républicains ne parviennent pas à s'entendre sur une politique de réduction des déficits. Pour l'instant, la note « AAA » des Etats-Unis est sauvegardée, mais elle semble plus fragile que jamais. Du coup, le dollar a perdu du terrain face à l'euro. La devise européenne s'échangeait jeudi contre 1,4585 dollars. En revanche, la défiance vis-à-vis du billet vert a profité à l'once d'or, qui a battu un nouveau record jeudi à 1.507 dollars au premier fixing à Londres, et à l'argent, qui a culminé mercredi à 45,40 dollars l'once, du jamais vu depuis 1980.
La politique monétaire chinoise a été un autre sujet d'inquiétude cette semaine. Toujours confrontée à une forte inflation (les prix à la consommation ont crû de 5,4 % en mars), la Banque centrale de Chine a augmenté dimanche d'un demi-point, à 20,5 %, le taux des réserves obligatoires des banques.
Toutefois, les bons indicateurs d'activité dans la zone euro ont inversé la tendance mardi. L'indice PMI composite des directeurs d'achats de la zone euro a surpris en progressant de 0,2 point à 57,8 points en avril, quand le consensus des économistes tablait sur un repli. En France, l'indice PMI à atteint 62,4 points, signalant la plus forte croissance du secteur privé depuis 2000.
Les chiffres de l'immobilier américain ont également dépassé les attentes. En mars, les mises en chantier aux Etats-Unis ont augmenté de 7,2 % à 549.000 unités en rythme annuel, tandis que les permis de construire octroyés sont ressortis à 594.000 unités, en hausse de 11,2 %. De surcroît, les ventes de logements anciens se sont accrues de 4 % à 5,10 millions d'unités.
Mais ce sont surtout les bonnes publications d'entreprise qui ont porté l'indice vedette de la place de Paris cette semaine. LVMH, qui a signé la meilleure progression hebdomadaire avec un bond de 7,28 %, a annoncé une croissance de 17 % de son chiffre d'affaires au premier trimestre. Les analystes, qui anticipaient un impact négatif du séisme japonais sur les ventes du groupe, s'attendaient à une croissance moins élevée. Dans le secteur automobile, Peugeot a également convaincu les investisseurs en publiant un chiffre d'affaires de 15,41 milliards d'euros en mars, soit une hausse de 1,02 %, grâce à la demande soutenue des pays émergents. Le pneumaticien Michelin a quant à lui profité d'une appréciation positive de la banque suisse UBS, qui a déclaré que les valorisations du secteur automobile étaient attrayantes, pour s'adjuger 6,84 %. De son côté, Schneider Electric a gagné 6,64 % avec l'annonce d'une progression de 26,5 % de son chiffre d'affaires (dont 11,8 % en croissance organique) à 4,94 milliards d'euros au premier trimestre. Le groupe a par ailleurs coupé court aux rumeurs sur un éventuel rachat de Tyco International en déclarant qu'il ne réaliserait pas d'acquisition majeure en 2011.
En revanche, les valeurs financières ont plié sous les craintes de résurgence de la crise des dettes souveraines en zone euro. Les banques Natixis et Crédit Agricole ont chuté de respectivement 5,68 % et 5,54 %, suivies par la Société Générale et BNP Paribas, qui ont glissé de 4,70 % et 2,32 %. L'assureur AXA, pour sa part, a cédé 2,04 %.
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