MICHELIN : chiffre d'affaires meilleures que prévu

21/04/2011 - 18:29 - Option Finance

(AOF) - Michelin a réalisé un chiffre d'affaires de 5,047 milliards d'euros, en hausse de 28,1% au premier trimestre. Le consensus Reuters s'élevait à seulement 4,729 milliards d'euros. Le fabricant de pneumatiques a souligné qu'il s'agissait de ventes historiquement élevées, avec des volumes en hausse de 16,5%, grâce à la poursuite du rebond des marchés. Le mix-prix s'est amélioré de 7,7 %, traduisant essentiellement les augmentations de tarifs visant à répercuter le fort renchérissement de l'ensemble des matières premières. Concernant ses perspectives, Michelin a renouvelé son objectif pour 2011 d'un résultat opérationnel en croissance. Dans le contexte actuel de renchérissement des matières premières, Michelin annonce qu'il poursuit sa politique de hausses de prix. L'ensemble des augmentations mises en oeuvre ou annoncées à ce jour devrait permettre de compenser près de 80 % du surcoût estimé (de l'ordre de 1 800 millions d'euros en année pleine). " Compte tenu de l'effet de ce surcoût sur le besoin en fonds de roulement et de l'accélération programmée des investissements, le cash flow libre devrait être temporairement négatif en 2011 ", a averti Michelin. Pour l'ensemble de l'année, le fabricant de pneumatiques vise une augmentation des volumes d'au moins 6,5 %. Cet objectif pourrait être revu à la hausse si le bon niveau actuel des ventes aux clients finaux se maintenait sur les prochains mois.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Michelin est le leader mondial des pneumatiques avec environ 17% du marché mondial en valeur ; - Michelin est une entreprise bien gérée, capable de défendre ses marges grâce à une politique de prix très réactive avec notamment la répercussion de la hausse du prix des matières premières sur ses prix de vente ; - A cela s'ajoute un important travail pour réduire les coûts et accroître les gains de productivité ; - La marge opérationnelle ressort à 9%, un excellent niveau dans le secteur ; - Le pneumaticien dispose d'une bonne capacité de recherche et d'innovation, qui lui confère un avantage stratégique indéniable dans un contexte extrêmement concurrentiel ; - La grande partie de son activité est réalisée sur le marché des pneus de remplacement, qui est moins cyclique que celui de la première monte ; - Le groupe fait des pays émergents une priorité. Il cherche à accroître son activité dans ces zones (déjà 33% du CA) et surtout à y redéployer sa base de production industrielle (32% aujourd'hui). L'augmentation de capital réalisée en octobre 2010 vise à financer ces développements ; - Michelin sort de la crise avec une situation financière plus solide que ses concurrents ; - Michelin est l'une des sociétés préférées des actionnaires individuels.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité reste faible dans l'activité poids lourds, contrairement au marché du véhicule de tourisme, qui bénéficie d'un rebond des remplacements de pneus ; - L'envolée des matières premières pèse toujours sur le titre même si le groupe a la capacité de faire passer une grande partie de cette hausse en augmentation de prix à ses clients. Par ailleurs, des hausses violentes des prix des matières premières créent un décalage défavorable entre hausse des cours et hausse des prix ; - L'exercice 2011 sera un exercice de transition avec une hausse des coûts et des dépenses d'investissement liées à la construction de 4 nouvelles usines sur les marchés émergents sans que cela se traduise en termes de revenu (démarrage des usines à partir de mi-2012) ; - Michelin ne bénéficie pas de prime au leader dans son secteur en Bourse. Une partie de sa faible valorisation chronique est liée au caractère non opéable de la société du fait de son statut de commandite ; - L'augmentation de capital réalisée en octobre 2010 pour financer la stratégie de croissance du groupe dans les pays émergents n'a pas été comprise par les investisseurs et a lourdement pesé sur le titre. Elle a ravivé les craintes sur la capacité de Michelin à générer de la trésorerie ;

Comment suivre la valeur

- En tant qu'équipementier automobile, les performances du groupe sont étroitement liées à celles du marché automobile mondial (du fait de sa diversification géographique), qui impacte son activité de première monte ; - L'activité de remplacement est sensible aux évolutions de l'économie, en particulier au taux de chômage et à l'évolution du PIB ; - L'évolution du cours des matières premières est également à surveiller de près : le caoutchouc naturel représente près du tiers de ses achats de matières premières en valeur et les noirs de carbone et les matières premières entrant dans la fabrication du caoutchouc synthétique (dérivées du pétrole) en représentent 40% ; - L'impact des investissements prévus dans les pays émergents sur les marges du groupe sont à suivre ; - L'évolution de la gouvernance de Michelin est à suivre : le groupe en commandite devrait se rapprocher des standards des autres grands groupes en limitant à 4 ans renouvelables le mandat de ses futurs gérants. De plus, le rôle du Conseil de Surveillance devrait se renforcer (appréciation et approbation de la gestion du groupe) ce qui donne un signal positif au marché.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Les prévisions des fabricants de pneumatiques sont bonnes pour l'année 2010. Bridgestone prévoit un profit net de 91 milliards de yens. Michelin se déclare optimiste car la hausse des cours des matières premières, si elle devait se poursuivre, devrait être compensée par des hausses de prix. Pirelli a, lui, revu à la hausse ses objectifs pour l'ensemble de l'année. Même optimisme chez les autres équipementiers : la plupart d'entre eux considèrent qu'ils sont sortis de la crise. Faurecia, le numéro un français du secteur, considère que la situation risque d'être encore difficile en Europe au second semestre. Toutefois il compte reprendre ses dépenses d'investissements et de R&D sur un horizon de deux-trois ans. Quant à Plastic Omnium, il affirme que la moitié des équipementiers est sortie de la crise, mais que les autres doivent faire attention aux problèmes de liquidité. FTB/ACT/