Japon : économie impactée mais relais de croissance (BNPP IP)

26/04/2011 - 12:07 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'économie a été impactée, mais bénéficiera de relais de croissance. Actuellement, Tokyo Electric Power (l'opérateur du site de Fukushima) a clairement du mal à récupérer le contrôle de plusieurs réacteurs dont la situation exacte est inconnue. Des progrès significatifs ont été réalisés, mais il est impossible de prédire si cette course contre la montre sera remportée. Quoiqu'il en soit, le PIB du Japon sera sévèrement impacté au premier trimestre 2011, et restera déprimé pour au moins plusieurs mois supplémentaires", notait fin mars Hubert Goyé, de BNPP IP. "Ensuite, les scénarios dépendent de l'évolution du problème nucléaire. Dans un scénario catastrophe, une contamination majeure aurait des implications graves sur la santé publique, l'approvisionnement en nourriture et l'activité économique pour des millions de personnes au Japon et dans le monde." "Dans un cas plus optimiste, si le problème nucléaire peut être contrôlé, la reprise économique sera une question de temps et d'argent. L'effort de reconstruction peut apporter une croissance additionnelle lorsque les plans de relance seront mis en oeuvre. Etant donné les délais de prise de décisions politiques, l'impact positif ne devrait pas se faire sentir, avant, au mieux, le dernier trimestre 2011." "En outre, l'approvisionnement en énergie peut rester un problème de long-terme : l'électricité ne peut pas être facilement importée sur une île et, pour un pays qui importe la majeure partie de son énergie, faire tourner les centrales électriques utilisant de l'énergie fossile présente un coût important." "Le problème de l'évolution du yen reste majeur. Nous hésitons quant à l'effet qui l'emportera, entre la baisse du yen provoquée par les dépenses publiques et la hausse résultant des rapatriements de capitaux de l'étranger pour financer la reconstruction. Le premier scénario serait beaucoup plus favorable, mais le dernier a semblé l'emporter au regard des premières réactions du marché, même si celles-ci résultent de spéculations plutôt que de véritables flux d'argent." "A propos de l'impact sur les industries/sociétés, les assureurs IARD seront parmi les premiers perdants, alors que l'industrie du bâtiment et ses fournisseurs bénéficieront de la reconstruction. Au-delà de ces impacts évidents, il paraît clair que les chaînes de production, qui assemblent des composants de plusieurs fournisseurs ou d'origines différentes, présentent un risque plus important d'être arrêtées du fait d'un élément manquant. C'est un des problèmes principaux des fabricants automobiles, dont les usines à l'étranger restent dépendantes de pièces fabriquées au Japon. Des situations similaires ont été rapportées dans l'industrie du matériel informatique." "Le marché japonais a perdu moins de 9% en mars, ce qui témoigne d'une remarquable résistance étant donné le niveau d'incertitude. Les derniers indicateurs se référant à la période précédant le tremblement de terre étaient encourageants mais continuaient à montrer une faiblesse de la croissance économique. Nous supposons donc que les actions japonaises bénéficient largement du sentiment positif envers les actions en général. (...) beaucoup de nos valeurs ont aussi bénéficié de leur faible exposition aux dommages causés par le tremblement de terre." "A cet égard, nos thèmes favoris se sont révélés encore plus pertinents après la catastrophe : les sociétés ayant une forte exposition à l'international au niveau de la production et des ventes nous ont aidés à éviter quelques unes des conséquences immédiates du tremblement de terre ; parmi les sociétés orientées sur le marché domestique, notre concentration sur les services (qui ont subi des dommages plus limités) et sur les sociétés qui ont un bon contrôle de leurs coûts (souvent liés à la production à l'étranger) a aussi aidé." AUT/ALO