Inde : HSBC Global AM intensifie son exposition à l'industrie

27/04/2011 - 16:04 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'Inde a pris des mesures pour porter la part de l'industrie manufacturière dans son PIB à 26%. (...) Cette initiative est inscrite dans le projet de budget 2012. L'Inde connaît un certain succès dans le secteur des services et le gouvernement a maintenant pour objectif de mettre davantage l'accent sur l'industrie manufacturière sur le long terme afin de rééquilibrer l'économie et d'assurer sa croissance durable", affirme le gérant de HSBC GIF Indian Equity, Sanjiv Duggal. "En ce qui concerne le portefeuille, nous n'avons procédé à aucun changement car nous attendons des informations plus claires et détaillées sur les projets du gouvernement." "Nous intensifions cependant l'exposition au secteur industriel car nous prévoyons une augmentation des dépenses en capital en Inde. Le rebond des exportations et des commandes devrait à cet égard jouer un rôle de catalyseur dans la mesure où l'assouplissement quantitatif stimule la demande et accélère la reprise de l'économie américaine. Les exportations indiennes se sont envolées de 50% en février après une hausse de 32% en janvier." "Le fait que le gouvernement indien se soit récemment remis à approuver des projets devrait également doper l'investissement des sociétés. Le nombre de projets approuvés a stagné cette année, un certain nombre de scandales de corruption ayant interrompu les procédures entamées par le Parlement et débouché de ce fait sur une situation d'inertie politique." "Le gouvernement envisage de libéraliser les investissements directs de l'étranger (IDE) dans un certain nombre de secteurs. Afin de mesurer l'impact, il convient de savoir quels secteurs seront ouverts à ces investissements, quels seront les débouchés potentiels et si cette politique débouchera sur une concurrence accrue. La libéralisation des IDE, en entraînant un accroissement des investissements et une augmentation des dépenses d'infrastructure, pourrait permettre de stimuler la croissance indienne." "L'Inde pourrait également bénéficier d'un meilleur accès aux technologies étrangères. Toutefois, la libéralisation met généralement un certain temps à porter ses fruits : on parle beaucoup de la libéralisation du secteur de l'assurance-vie en Inde depuis plusieurs années mais peu de progrès ont été observés jusqu'à maintenant. La libéralisation effective du secteur de l'assurance-vie pourrait entraîner un accroissement des investissements étrangers et libérer le potentiel de valeur des entreprises." "Par exemple, l'un des plus grands acteurs de l'assurance en Inde, a fondé une coentreprise avec le canadien Sun Life. Si les IDE sont libéralisés, Sun Life pourrait éventuellement faire passer sa participation dans la coentreprise de 26% à 49%, générant ainsi de la valeur pour les actionnaires actuels." "Le marché des actions indien a progressé de 9% en mars, ce qui en fait l'un des marchés les plus performants le mois dernier. Ce rebond s'explique en partie par la présentation du budget 2012 fin février. Les perspectives et les objectifs optimistes du gouvernement ont agréablement surpris le marché, qui s'attendait à des prévisions moroses. Le dénouement des affaires de corruption et la solide reprise de la croissance des exportations ont également soutenu le marché des actions." "En outre, le Parlement s'est remis au travail et les projets sont à nouveau approuvés. Le déblocage de cette situation s'est répercuté favorablement sur le moral des marchés puisque les investisseurs étrangers ont acheté des titres indiens sous-évalués suite à la correction enregistrée cette année. Ces développements ont temporairement justifié notre position de la mi-février. Nous avions alors émis une recommandation d'achat car les valorisations avaient chuté à des niveaux relativement attrayants." "Compte tenu de l'inflation et des incertitudes sur le plan international, le marché indien devrait rester volatile sur le court terme. Au niveau structurel, l'Inde demeure extrêmement solide et devrait demeurer une position clé pour les investisseurs à long terme, qui joueront sur les fluctuations importantes du marché pour accroître ou réduire leur exposition à l'Inde. Le marché indien devrait selon nous afficher une performance de 13 à 15% par an d'ici 2020." "L'inflation reste la principale préoccupation pour l'Inde. Malgré une baisse prévue aux alentours de 7 à 7,5% contre 8% actuellement, elle devrait rester relativement élevée. Nous prévoyons des relèvements des taux d'intérêt de l'ordre de 75-100 points de base au cours des douze prochains mois jusqu'en mars 2012 afin de juguler l'inflation et de modérer la croissance." "Parmi les indicateurs de l'inflation, le cours du pétrole est la principale composante à surveiller car l'Inde couvre près de 70% de ses besoins énergétiques par les importations. Une flambée des prix du pétrole pourrait donc s'avérer préjudiciable pour la croissance indienne. Etant donné que le gouvernement n'a pas augmenté le prix du diesel et de l'essence à la pompe pour refléter la hausse du pétrole sur les marchés internationaux, ce risque reste important pour l'Inde. En outre, la hausse des subventions sur le pétrole devrait peser sur les finances publiques." "Actuellement, la roupie est forte. Son appréciation, cette année, a surpris de nombreux experts des marchés de change. La roupie fluctue généralement en fonction des flux d'investissements étrangers. Malgré la fuite de nombreux capitaux cette année due à la correction du marché des actions, la devise indienne reste inébranlable. Sa force s'explique apparemment par l'importance des flux de capitaux entrant sur le marché obligataire indien ainsi que par les transferts d'argent d'Indiens résidant à l'étranger. Une roupie forte risque d'affecter la compétitivité des exportations indiennes, en particulier dans le secteur technologique." AUT/ALO