Les émergents pourraient renverser la tendance au S2 (EdRAM)

02/05/2011 - 15:49 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Ce début d'année a été marqué par une rotation sectorielle en faveur des titres exposés à la zone euro, qui avaient été pénalisés en 2010, ainsi que par le retour en grâce du secteur bancaire, celui-ci bénéficiant de la baisse de la prime de risque en zone euro et d'une meilleure visibilité sur la réglementation Bâle III. Ce mouvement s'est opéré au détriment des thèmes qui avaient bien fonctionné en 2010, à savoir ceux relatifs aux zones émergentes", affirment Olivier Huet et Philippe Lecoq, gérants du fonds Selective Europe chez EdRAM. "En effet, les marchés se sont inquiétés du ralentissement de la croissance de ces économies ainsi que du resserrement du crédit, conséquence d'une inflation (notamment sur les produits alimentaires) qui semble être, dans ces pays, peu maîtrisée." "En mars, la situation s'est un peu normalisée et de nombreux titres exposés aux émergents, qui avaient été précédemment sanctionnés, ont de nouveau offert des points d'entrée intéressants. En effet, le marché a depuis longtemps intégré l'idée que les différentiels de croissance entre économies développées et émergentes sont à l'avantage de ces dernières." "A noter, en outre, que les entreprises exposées à ces zones disposent généralement d'un fort pricing power ce qui, dans un environnement inflationniste, constitue un élément significatif de différenciation. Citons, à titre d'exemple, les cas de LVMH, Burberry, Volkswagen (positionnement premium), Rémy Cointreau, Siemens ou encore BASF." "Par ailleurs, la catastrophe au Japon a eu un impact marginal plutôt négatif sur l'activité. Le premier secteur touché a été celui du luxe. Il convient toutefois de souligner que le Japon n'en est plus le marché phare et était déjà attendu en très faible croissance. Notons, comme autre dommage collatéral de l'accident, les interruptions dans la chaîne logistique qui vont avoir un impact sur l'activité des groupes industriels qui ont pour fournisseurs des sociétés japonaises (secteur automobile, de biens d'équipement)." "Par prudence, et devant la difficulté à quantifier les impacts réels de ce phénomène, nous avons préféré alléger notre exposition sur les sociétés qui pourraient, de notre point de vue, en être les plus affectées. Les craintes liées au ralentissement de la croissance et à la hausse des taux sont aujourd'hui intégrées par le marché et les éléments qui ont pu pénaliser les pays émergents en ce début d'année, à savoir le resserrement du crédit et l'inflation sur les denrées alimentaires, devraient voir leurs effets plutôt s'inverser au cours du second semestre. La volonté stratégique des grands groupes de renforcer leurs parts de marchés dans cette zone nous conforte dans la pertinence de la stratégie adoptée par le fonds." AUT/ALO