Marchés actions : un été probablement illiquide et volatil

02/05/2011 - 18:12 - Sicavonline
Marchés actions : un été probablement illiquide et volatil

Cet été, les investisseurs devraient, selon Ad van Tiggelen, stratégiste senior chez ING IM, être tiraillés entre un léger ralentissement de la reprise économique mondiale et la solidité des fondamentaux des entreprises. Cette hésitation devrait se traduire par une forte volatilité et une faible liquidité sur les marchés actions, estime le spécialiste d'ING IM. Un contexte qui l'invite à privilégier la croissance des pays émergents et les dividendes élevés des pays développés.

Des marchés actions généralement moins performants de mai à septembre

Le mois de mai pourrait annoncer une période d'incertitude sur les marchés actions. Ad van Tiggelen, stratégiste senior chez ING Investment Managers (IM), observe que « les rendements des marchés d'actions sont en moyenne plus faibles de mai à septembre que durant le reste de l'année. L'année dernière n'a pas fait exception à la règle : les craintes de retour en récession ont dominé durant l'été, ce qui a conduit à des prises de bénéfices sur les actions et à un glissement vers les obligations. » Selon le stratégiste d'ING IM, plusieurs arguments pourraient militer en faveur d'une reproduction de ce scénario en 2011. « Les indicateurs économiques mondiaux semblent proches de leurs sommets et les surprises relatives aux bénéfices des entreprises devraient être moins positives au cours des prochains trimestres que dans le passé. Les banques centrales ont entamé leur cycle de resserrement monétaire et aux États-Unis, une prolongation du programme d'assouplissement quantitatif après juin semble très improbable. Les mesures d'urgence mises en place par les banques centrales durant la crise sont démantelées graduellement. »

Les marchés financiers offrent actuellement peu d'alternatives aux actions

Toutefois, Ad van Tiggelen note que la volatilité des cours de bourse est « inhabituellement faible », en dépit des troubles qui pèsent sur le marché : guerre en Lybie, crise des dettes souveraines en zone euro, pression sur la dette américaine. Une résistance qu'il attribue aux bons fondamentaux des entreprises et au manque d'alternative pour les investisseurs. « Les actions ne sont pas chères, tandis que la plupart des autres classes d'actifs ne devraient pas rapporter plus de 3 à 6 % par an. De nombreux investisseurs détiennent donc des actions par défaut, plutôt que par conviction. Leurs attentes sont modestes et ils ne devraient pas être déçus à court terme, à moins que l'on assiste à un dérapage de la situation au Moyen-Orient ou de la crise de la dette. » « Les facteurs fondamentaux des actions semblent actuellement meilleurs qu'à la même période de l'année dernière, avec une reprise mondiale plus solide », ajoute l'expert d'ING IM. « Après une période de robuste croissance bénéficiaire (40 % en 2010, environ 15 % au premier trimestre de 2011), les bilans des entreprises sont très sains, contrairement à ceux de certains États.»

Des valeurs financières et défensives moins chères que les cycliques

Dans ce contexte, Ad van Tiggelen estime que « les valorisations des marchés d'actions semblent raisonnables, y compris en perspective historique. En effet, il est probable que les bénéfices des entreprises excèdent leurs sommets de 2007 d'ici la fin de l'année, alors que les cours de bourse mondiaux se situent toujours près de 25 % sous leurs maxima de 2007. » Néanmoins, le spécialiste d'ING IM précise que «le faible niveau des cours résulte essentiellement de la valorisation du secteur financier et de certains secteurs défensifs. La valorisation des secteurs cycliques semble avoir complètement intégré les événements récents et est devenue moins attrayante. »

ING IM mise sur la croissance des pays émergents et les dividendes élevés des pays développés

Du coup, le stratégiste d'ING IM pense que « nous connaîtrons probablement un été illiquide et volatil, durant lequel les actions évolueront en dents de scie, hésitant entre le renforcement des fondamentaux des entreprises et le léger ralentissement de la croissance économique. » Partant, Ad van Tiggelen préfère miser sur la croissance économique attrayante des marchés émergents et sur les dividendes élevés disponibles dans les marchés développés.

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