Un dollar toujours sous pression et un euro soutenu (Natixis)

03/05/2011 - 10:38 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le dollar a poursuivi son mouvement de baisse contre toutes les devises du G10 depuis une semaine mais également contre les devises émergentes. Cette faiblesse du dollar résulte en partie de la politique monétaire ultra accommodante de la Fed à un moment où la plupart des autres banques centrales dans le monde ont commencé à relever leurs taux directeurs face à la montée des risques inflationnistes. La Fed considère pour l'heure que les risques inflationnistes sont limités, voire passagers, et liés principalement à la hausse du cours des matières premières", note Nordine Naam de Natixis. "Bien qu'en hausse, l'indice des prix à la consommation hors énergie et alimentation reste faible à 1,2% en GA en mars. Il y a peu de pass through et pas de boucle prix salaires face à un chômage toujours très élevé." "Dans ce contexte, Ben Bernanke, qui s'est exprimé la semaine dernière suite au FOMC, n'a guère changé de ton et plaide pour le maintien durable de la politique monétaire actuelle. Dans ce contexte, le dollar reste et restera mal orienté encore quelques mois en l'absence de très nette amélioration de l'emploi. Avec des taux directeurs très bas à 0,25% et des anticipations de hausse des taux directeurs très faibles, le dollar restera au même titre que le yen une devise d'emprunt pour faire du carry trade sur des devises plus attractives." "Par ailleurs, il y a peu de chances que les positions shorts des comptes spéculatifs se débouclent dans les prochains mois à moins d'une très forte hausse de l'aversion au risque. Aussi, le dollar index (dollar contre six devises du G10) a testé de nouveau plus de 72,6 et continuera de baisser à court terme." "Ce sont aussi les devises asiatiques qui profitent de la baisse du dollar comme l'illustre l'indice ADXY des devises asiatique contre USD. Mais depuis quelques mois, ce sont surtout les devises des pays d'Europe de l'Est qui enregistrent les plus forte progressions." "De son côté, l'euro est soutenu par une BCE toujours inquiète des risques inflationnistes sachant que les prix à la consommation du mois d'avril s'affichent à 2,8%, soit une inflation bien plus élevée que son objectif de 2,0%. A l'approche de la réunion de la BCE et surtout du discours de JC Trichet, le marché redoute un durcissement de ton destiné à préparer une hausse des taux en juin. Dans ce contexte, l'EURUSD devrait tester rapidement 1,4990." "Une fois passés la réunion de la BCE et les chiffres d'emplois américains, il y a un risque non négligeable que l'EURUSD poursuive temporairement son mouvement de hausse au-delà de 1,50 avant de rechuter cet été vers 1,45." AUT/ALO