Les dépenses de logement plombent le budget de certains Français

06/05/2011 - 16:03 - Sicavonline
Les dépenses de logement plombent le budget de certains Français

Selon l'Insee, le rapport entre les dépenses engagées pour l'habitation principale et le revenu dépasse 44 % pour 8 % des ménages français, alors qu'en moyenne la part des revenus consacrée au logement n'est que de 20 %. Une moyenne qui peut vite être franchie dès lors que l'on s'intéresse au budget des Parisiens et des habitants des grandes agglomérations.

Dans l'édition 2011 de son ouvrage « Les revenus et le patrimoine des ménages », l'Insee s'est notamment intéressée aux dépenses des ménages en matière de logement. Pour mesurer le poids de ce poste de dépenses dans le budget des Français, l'institut passé maître dans l'art des statistiques calcule le taux d'effort des ménages, c'est-à-dire le rapport entre les dépenses de logements des ménages et leur revenu disponible. En moyenne, le taux d'effort est de 20 % pour l'ensemble des ménages. En 2007, le taux d'effort est plus élevé pour les ménages modestes, les locataires du secteur privé et les accédants à la propriété.

Les dépenses de logement peuvent représenter une très lourde charge, jusqu'à 44 % du revenu

Pour certains ménages, les dépenses en logement représentent une charge particulièrement lourde par rapport à leur revenu. 8 % de la population a un taux d'effort net (aides au logement comprises) supérieur à 44 %. Une situation qui concerne plus fréquemment les personnes vivant seules, les familles monoparentales, les ménages dont la personne de référence est âgée de moins de 46 ans et celles qui habitent Paris ou une ville de plus de 100.000 habitants. Calculés à partir de données collectées en 2007, ces pourcentages pourraient encore réserver bien des surprises tant les prix des logements et les loyers ont crû ces dernières années dans les zones les plus tendues de l'Hexagone, notamment à Paris pour ne citer que la capitale. Côté variation, près d'une personne sur deux a vu la part de ses dépenses de logement fortement varier entre 2004 et 2007, à la hausse ou à la baisse. Les fortes augmentations des taux d'effort individuels s'expliquent davantage, selon l'Insee, par « de fortes hausses des dépenses que par de fortes baisses des revenus »

Des logements plus grands et de meilleure qualité expliquent le renchérissement des loyers

Pourtant selon les données du Crédoc, sur les trente dernières années, les loyers n'ont progressé que de 30 % en moyenne, en ligne avec l'évolution des revenus. Néanmoins, la proportion des personnes déclarant que leurs dépenses de logement constituent « une lourde », « une très lourde charge » ou « une charge à laquelle ils le peuvent plus faire face » est passée de 34 % à 49 %. Sans surprise, ce sont d'abord les catégories modestes (+ 17 points) et les classes moyennes inférieures (+9 points) qui ressentent le plus fortement l'accroissement de leurs difficultés. Globalement, les loyers, à surface et qualité constantes, ont suivi l'évolution du revenu disponible moyen mais les dépenses de logement ont néanmoins augmenté, compte tenu de l'élévation de la taille moyenne et de la qualité des logements. La surface moyenne par personne est passée de 22,7 à 40,4 m² en 35 ans. Une cherté renforcée par le fait que les locataires disposent de logements plus souvent situés en zone dense, où les prix sont plus élevés. Rien ne semble indiquer que le montant des loyers soit déconnecté de la réalité. Évidemment, il est difficile de comparer le tarif de la location d'une maison dans la Creuse et celui d'une chambre de 12 m² à Paris !

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