VIVENDI : forte hausse du résultat

12/05/2011 - 17:57 - Option Finance

(AOF) - Vivendi a dévoilé un résultat net ajusté de 950 millions d'euros au premier trimestre de son exercice 2011, en hausse de 29,1% par rapport à la même période en 2010. Il inclut notamment l'impact de l'intégration au premier janvier 2011 de 100% de SFR dans le cadre du Bénéfice Mondial Consolidé (71 millions d'euros) et des dividendes contractuels reçus de GE lors de la cession de 20% de NBCU (70 millions d'euros). Le résultat opérationnel ajusté est ressorti de son côté à 1,7 milliard d'euros, en hausse de 7,2%. Le groupe souligne les " très bonnes performances " d'Activision Blizzard, de GVT et de Groupe Canal +. Le chiffre d'affaires est ressorti à 7,2 milliards d'euros, en hausse de 3,8%. Vivendi a confirmé attendre une " légère croissance " du résultat net ajusté hors NBCU et avant l'acquisition de 44% de SFR. Le groupe a par ailleurs annoncé de nouvelles perspectives, à savoir un résultat net ajusté supérieur à 3 milliards d'euros et une croissance du dividende par action après l'acquisition de 44% de SFR.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Vivendi est le n°1 mondial des jeux vidéo et de la musique. C'est aussi le leader français et marocain des télécoms ainsi que le leader français de la télévision payante ; - L'annonce par Canal+ en mars 2011 du lancement d'une chaîne de TNT gratuite sur le canal bonus qui devrait être attribué fin 2011 ou début 2012 est une bonne nouvelle pour sa maison-mère, Vivendi. Des synergies pourront être dégagées avec les chaînes payantes ; - Vivendi bénéficie de la prépondérance des abonnements dans ses recettes (75%) du fait de ses activités de télécoms (SFR, Maroc Télécom) et de télévision à péage (Canal+). Il bénéficie ainsi de revenus récurrents qui offrent une bonne visibilité ; - Le groupe accroît son exposition aux pays émergents. Les analystes sont très positifs sur les perspectives de croissance du fournisseur d'accès à internet brésilien, GVT, acquis en 2009 ; - Le rachat tant attendu des 44% détenus par Vodafone dans SFR vient enfin d'être annoncé début avril. Cette opération va permettre à l'opérateur mobile d'avoir une situation actionnariale claire, comme ses concurrents ; - Vivendi distribue au moins 50% de son résultat net chaque année sous forme de dividende. Le rendement (7% environ) est l'un des plus élevé au sein du CAC 40 ; - Le rachat des minoritaires de SFR va également augmenter mécaniquement le dividende que Vivendi reverse à ses actionnaires ; - Cette opération accélère le recentrage du groupe et devrait permettre une réduction de la décote de holding appliquée en Bourse ; - Le rachat des minoritaires de SFR facilitera l'accès de Vivendi au cash du groupe. Ceci permettra au groupe de bénéficier d'une flexibilité financière plus importante ; - Vivendi a lancé la cession de ses 20% dans le groupe de médias américain NBC Universal. En plus de 2 milliards de dollars, Vivendi devrait recevoir un solde de 3,8 milliards.

Les points faibles de la valeur

- Le modèle de croissance d'Universal Music Group peine à convaincre. Cette activité pâtit de la baisse de la demande de CD, de la diminution des redevances et du faible programme de sorties d'albums ; - L'environnement est moins favorable pour l'activité télécoms : la réglementation s'est durcie en France avec une nouvelle taxe audiovisuelle, avec la régulation des prix de détail et la baisse brutale des prix de gros. Au Maroc, aussi, la réglementation des télécommunications est plus contraignante pour sa filiale Maroc Telecom; les positions concurrentielles de SFR sont menacées par l'attribution d'une quatrième licence mobile à Free (Iliad) et les offensives commerciales récentes de France Télécom ; - La pression fiscale sur Vivendi pourrait augmenter. Le gouvernement pourrait remettre en cause le mécanisme du Bénéfice Mondial Consolidé. Par ce mécanisme négocié avec Bercy et qui court jusqu'à fin 2011 (et peut être reconduit), Vivendi intègre dans son périmètre fiscal toutes ses filiales (même celles qui ne sont pas détenues à 90%). Par ailleurs, la TVA sur les offres " triple play " (Internet, télévision, téléphone) des opérateurs télécoms a été augmentée.

Comment suivre la valeur

- L'action est une valeur défensive du fait de la présence de Vivendi dans différents métiers qui lui procurent des revenus récurrents. C'est aussi une valeur de rendement ; - Le rachat des minoritaires de SFR est une étape importante. Le marché espère également le rachat des minoritaires de Canal+ France. Lagardère va mettre en Bourse sa participation. Initialement prévue en avril, l'opération est repoussée en raison de la volatilité des marchés suite au drame japonais et aux risques géopolitiques au Moyen-Orient ; - Le montant de la provision (550 millions d'euros passés en 2009) pour class action aux Etats-Unis pour des actes remontant aux années 2000 pourrait diminuer. Cela serait bien accueilli par les investisseurs. Le juge en charge de la class action a en effet décidé d'exclure de la procédure tous les actionnaires qui n'ont pas acheté leurs titres sur un marché américain, soit 80% des plaignants potentiels.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Les groupes avaient initialement choisi de ne pas faire payer leurs contenus en ligne, en misant sur les revenus publicitaires engendrés par l'audience. Ils revoient aujourd'hui leur position et mettent en place des systèmes de péage. Le britannique Times, appartenant au groupe News Corp., a choisi la formule du tout-payant sur le Web depuis le 1er juillet. Quant au New York Times, il introduira une formule payante début 2011. Il se dirige vers le freemium : une partie du contenu du site est gratuite tandis que l'autre est payante. En France, plusieurs quotidiens généralistes ont opté pour cette formule. En septembre 2009, Libération a rendu payants sur son site des articles de son quotidien papier. LeFigaro.fr a également introduit un système d'abonnement en février. LeMonde.fr, l'un des premiers à avoir facturé des contenus en 2002, réserve désormais les articles de son quotidien papier à la version payante de son site. Ces acteurs espèrent ainsi rentabiliser une audience qui s'établit à plusieurs millions de visiteurs uniques mensuels et éviter la cannibalisation des contenus des versions papier. FTB/ACT/