ADP : recul de l'activité au premier trimestre

13/05/2011 - 08:44 - Option Finance

(AOF) - Aéroports de Paris a publié un chiffre d'affaires de 644 millions d'euros au premier trimestre, en recul de 0,4%. Les activités aéronautiques ont progressé de 0,7% à 333 millions d'euros, impactées par la baisse du dégivrage au premier trimestre et l'arrêt temporaire d'un équipement de cogénération sur l'aéroport Paris-Charles de Gaulle. Pourtant, le trafic passagers a progressé de 3,9% sur la même période. Les commerces et services ont connu une hausse de 2% à 235 millions d'euros, tirés par la croissance du chiffre d'affaires par passager des boutiques en zone réservée, alors que les prestations industrielles baissent en raison de l'arrêt temporaire d'un équipement de cogénération. Le segment immobilier a progressé de 2,1% à 58 millions. Le segment Escales et prestations annexes a crû de 1,2% à 60 millions d'euros. Enfin, le segment Autres Activités s'est replié de 13,7% à 60 millions d'euros, impacté par la fin d'importants contrats et par la situation politique en Libye.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le gestionnaire des aéroports parisiens bénéficie d'un modèle économique résilient avec un trafic qui résiste mieux que celui de ses principaux concurrents : la France est toujours la première destination touristique mondiale et le hub (plate-forme de correspondance), le plus puissant en Europe ; - ADP a su diversifier ses activités. Les commerces et l'immobilier sont deux axes de développement importants. Leurs revenus permettent au chiffre d'affaires d'ADP de croître plus vite que l'évolution du trafic aérien ; - Avec la crise, ADP a fait des efforts pour modérer ses tarifs et renforcer les mesures d'économies au niveau du groupe ; - Le groupe a noué des partenariats importants avec Air France-KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex et La Poste pour le fret. Il a également noué un partenariat avec Schiphol Group qui gère l'aéroport d'Amsterdam ; - Le résultat opérationnel d'ADP a grimpé de 50 % en cinq ans. Il s'agit d'une bonne performance dans le secteur aérien ; - Le groupe redistribue environ 50% de ses résultats sous forme de dividendes.

Les points faibles de la valeur

- Le trafic aérien est dépendant de la conjoncture économique, des grèves, des intempéries ou de phénomènes naturels comme le nuage de cendres qui a paralysé l'espace aérien plus d'une semaine en avril 2010 ; - Certains analystes mettent en avant un environnement réglementaire jugé de plus en plus contraignant ; - Le groupe doit engager d'importants investissements dans les prochaines années s'il ne veut pas obérer sa croissance (construction du satellite 4, rénovation du terminal 2B et liaison entre les terminaux 2A et 2C de Paris-Charles-de-Gaulle) ; - Des contentieux peuvent naître avec les compagnies aériennes. Air France-KLM pourrait demander des dédommagements à ADP si la responsabilité du gestionnaire aéroportuaire dans la désorganisation de son trafic fin 2010, en raison des intempéries, était avérée.

Comment suivre la valeur

- La valeur a un statut défensif dans le secteur cyclique des transports ; - Premier actionnaire d'ADP, l'Etat français n'a pas vocation à maintenir telle quelle sa participation. Vinci (3,3% du capital) souhaite se renforcer en cas de désengagement de l'Etat. Une privatisation totale ou partielle pourrait être l'occasion de voir d'autres groupes, comme les espagnols Albertis ou Grupo Ferrovial, entrer au capital ; - L'activité d'ADP dépend de la santé financière des compagnies aériennes ; - L'évolution du cadre réglementaire et la renégociation annuelle des tarifs avec l'Etat sont à suivre ; - ADP va investir 2,4 milliards d'euros entre 2011 et 2015, contre 3 milliards sur la période 2005-2010, avec pour priorité d'améliorer la qualité de ses services.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Association internationale du transport aérien (Iata) a revu nettement à la hausse ses prévisions de résultat du secteur. Elle table désormais sur un bénéfice de 8,9 milliards de dollars en 2010, soit trois fois plus que sa précédente estimation en juin, grâce à une reprise plus importante et rapide que prévue. Cela constitue un redressement spectaculaire du secteur car, en 2009, les compagnies aériennes avaient subi des pertes estimées à près de 10 milliards de dollars. Ce sont essentiellement les compagnies de la région Asie-Pacifique qui vont tirer parti de ce redressement, avec une forte reprise de l'activité de transport de fret. La prévision de bénéfices pour la région a ainsi été revue à 5,2 milliards de dollars, trois milliards de plus qu'auparavant. En revanche, les compagnies européennes devraient rester globalement déficitaires cette année, même si la prévision de pertes pour 2010 a été réduite à 1,3 milliard de dollars, contre 2,3 milliards précédemment estimés. Le décalage entre l'Europe et l'Asie devrait perdurer en 2011. FTB/ACT/