SEB prend le contrôle d'Asia Fan

16/05/2011 - 08:56 - Option Finance

(AOF) - SEB a pris le contrôle de la société vietnamienne Asia Fan, leader national du marché des ventilateurs. Suite à l'acquisition, il détient 65% du capital, 30% des actions restant entre les mains de la famille fondatrice et 5% entre celles de salariés. Créée en 1990 par son Président actuel, VU DINH Phuong, Asia Fan est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de ventilateurs et détient environ un quart du marché vietnamien. Asia Fan a réalisé en 2010 un chiffre d'affaires de l'ordre de 11 millions d'euros. L'entreprise dispose de deux sites industriels et emploie 700 personnes. Pour le Groupe SEB, l'activité d'Asia Fan est complémentaire à l'activité déployée par Supor au Vietnam dans le domaine des articles et de l'électrique culinaires. Cette prise de participation majoritaire lui permet de renforcer sa position sur un marché de 90 millions d'habitants où le petit équipement domestique est en croissance rapide et représente un fort potentiel. Thierry de La Tour d'Artaise, PDG de SEB précise en outre : " La prise de contrôle d'Asia Fan s'inscrit dans le cadre d'une stratégie de développement dans les pays émergents, avec, au-delà du Vietnam et dans le prolongement de l'action déterminante de Supor, une ouverture sur les autres marchés d'Asie du Sud-Est. "

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le succès commercial du leader mondial du petit électroménager (PEM) se fonde largement sur sa capacité d'innovation : 30% du chiffre d'affaires est réalisé sur des produits ayant moins de 18 mois d'existence ; - SEB dispose de l'offre la plus large du marché. Sa stratégie consiste à concentrer son activité sur certaines familles de produits, pour y devenir le leader mondial, et sur les segments supérieurs de la gamme. SEB dispose ainsi de 4 marques mondiales : Tefal, Krups, Moulinex et Rowenta et est leader sur neuf familles de produits ; - Le groupe bénéficie du positionnement plus défensif du PEM comparé au secteur du gros électroménager, le métier principal de ses concurrents. Du fait d'un prix moyen peu élevé, le PEM n'est que peu touché par les arbitrages des ménages en matière de dépenses en période de crise. SEB bénéficie également de la tendance du " fait-maison " ; - SEB est diversifié d'un point de vue géographique. C'est en outre un très bon vecteur pour jouer les pays émergents qui représentent plus de 45% des ventes (dont près de 25% pour les seuls BRIC) ; - SEB s'est renforcé début 2011 au capital du chinois Supor (acquis en 2007) qui représente déjà plus de 10% du CA du groupe. Supor est le leader chinois sur le marché des articles culinaires et les autocuiseurs électriques et n°2 des cuiseurs à riz ; - Sa position de leader mondial, ses marques fortes et ses nombreuses innovations à succès permettent à SEB de garder un pricing power élevé sans mettre en danger ses parts de marché. C'est un atout indéniable pour absorber les variations erratiques des devises ; - SEB dispose d'un très bon savoir-faire en matière d'intégration de sociétés ; - La situation financière est saine et permet de réaliser des opérations de croissance externe.

Les points faibles de la valeur

- La très large couverture géographique du groupe l'expose aux aléas de la conjoncture mondiale et aux parités de change. Malgré la stratégie de couverture, la hausse du dollar entraîne un surcoût des achats (70-75% des achats du groupe sont libellés dans la devise américaine) ; - SEB est encore peu présent aux Etats-Unis (environ 12% du CA). Le positionnement de Krups n'y est pas optimal ; - Dans le cadre de ses activités de production, le groupe peut subir les variations du prix de certaines matières premières, notamment l'aluminium ; - SEB est fortement dépendant de grands distributeurs comme Wal-Mart ou Carrefour pour vendre ses produits ; - Après un très bon cru 2010, l'année 2011 sera plus " challenging  » en termes de croissance pour plusieurs raisons : base de comparaison 2010 élevée, contexte concurrentiel toujours aussi intense, risque sur les marges avec la hausse des matières premières, ralentissement attendu de la croissance en Asie, notamment en Chine mais également au Japon après la catastrophe de mars 2011 ; - L'annonce, en février 2011, du renforcement au capital de Supor a déçu : le marché espérait l'annonce d'une opération de croissance externe ; - Après une envolée de près de 100% en 2010 et de nouveaux plus hauts historiques, les investisseurs sont tentés de prendre leurs bénéfices. La valeur est en baisse sur le premier trimestre 2011.

Comment suivre la valeur

- Il n'existe pas de groupe parfaitement comparable, étant donné la position unique de SEB sur le petit électroménager ; - Les ventes de fin d'année sont cruciales pour le groupe : elles représentent un tiers du chiffre d'affaires ; - Malgré un profil plus défensif que les fabricants de gros électroménager, l'activité de SEB dépend en partie du dynamisme de la consommation des ménages et de leur confiance ; - La croissance externe fait partie intégrante de la stratégie. Le marché attend toujours une acquisition apportant une complémentarité en termes de produits ou géographique dans un pays mature ou émergent ; - L'évolution de la concurrence chinoise sur le positionnement de SEB est à surveiller ; - Les deux clans de la famille du fondateur, Antoine Lescure, représentés par les fonds Fédéractive et Venelle Investissement ont, à la surprise générale, décidé de ne pas reconduire leur pacte d'actionnaires. Le premier verrou de protection du capital de SEB va donc sauter. Le dossier pourrait donc devenir spéculatif.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens de consommation

En Chine, puis au Bangladesh et au Cambodge, les ouvriers se sont révoltés contre le niveau de leur salaire, qu'ils jugent trop bas. Mi-septembre, au Cambodge, les grèves ont fait suite à la décision du gouvernement et des industriels de légèrement augmenter le salaire minimum pour les ouvriers de l'industrie du vêtement et de la chaussure de 50 à 61 dollars par mois. Or les syndicats réclamaient 93 dollars mensuels. La crise a sensiblement affecté le Cambodge, car ses exportations de textile vers les Etats-Unis et l'Union européenne, ses principaux clients, ont chuté de 23% en 2009. Plus de 90 usines ont fermé leurs portes, quelque 60.000 ouvriers (sur un total de 345.000) se trouvant ainsi au chômage. Craignant la concurrence des pays voisins (Vietnam, Indonésie, Bangladesh), les industriels n'ont toujours pas rétabli le paiement des heures supplémentaires. Selon certains économistes, ce dernier est pourtant essentiel à la survie des ouvriers. FTB/ACT/