Immobilier : la flambée des prix n'est pas liée à la création d'une bulle spéculative

18/05/2011 - 10:40 - Sicavonline
Immobilier : la flambée des prix n'est pas liée à la création d'une bulle spéculative

Entre 1998 à 2010, les prix des logements anciens ont bondi de plus de 141 %, selon la dernière étude de l'Insee. Une envolée qui, pour les économistes de l'Insee, serait avant tout basée sur le manque de logements et non sur la spéculation financière.

L'Insee estime que sur la période 1998-2010, les prix des logements ont crû de plus de 141 % (soit trois fois plus vite que les revenus), une progression qui a même atteint 185 % à Paris. Depuis la fin des années 90 et la moitié de l'année 2008, les prix des logements anciens ont augmenté de façon ininterrompue à des rythmes annuels pouvant atteindre 15 % au plus fort de leur progression en 2004-2005. Après avoir baissé de 7,1 % en 2009, baisse significative mais de courte durée, ils sont repartis vivement à la hausse depuis fin 2009 (+ 6,3 % en 2010). Si ces chiffres corroborent ceux dévoilés par le Centre d'analyse stratégique (CAS), un organisme rattaché aux services du Premier ministre, les deux institutions ne sont pas d'accord sur l'origine de la flambée des prix.

La spéculation financière a-t-elle contribué à faire bondir le prix des logements ?

Pour le CAS, le rebond des prix des logements après la crise est probablement dû à la création d'une bulle spéculative immobilière, « si la première phase de hausse [des prix des logements] pouvait paraître cohérente avec la baisse des taux d'intérêt, il semble aujourd'hui probable que celle-ci ait biaisé les anticipations à la hausse, créant une bulle sur marché immobilier français. »

La pénurie de logements à l'origine de l'embardée des prix

Une opinion que le directeur général de l'Institut, Jean-Philippe Cotis, ne partage. Sans exclure tout risque de formation d'une bulle spéculative, le directeur de l'institut privilégie la piste du déséquilibre entre l'offre et la demande de logement. Selon ses propres termes « En France, on ne voit pas une envolée de l'investissement, un excès d'investissement dans l'immobilier qui aurait pu justifier une embardée des prix comme celle qu'on a vu dans les pays anglo-saxons ou en Espagne. » La source est ailleurs, pour lui « On est plus du côté de la sphère réelle de l'économie et de la rareté physique que du côté de complications financières ». A cette pénurie d'offre s'ajouterait le fort développement de la demande, en partie soutenue par la faiblesse des taux d'intérêt jusqu'à la fin de l'année 2010.

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