Les détenteurs d'obligation devront prendre en compte la volatilité

18/05/2011 - 11:18 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La crise financière a marqué la fin brutale d'une idée fausse : il est de fait impossible de pleinement contrôler les cycles économiques par le biais des politiques monétaires et budgétaires. Les économistes et les investisseurs ont longtemps été persuadés du contraire et l'économie mondiale leur a temporairement donné raison, les phases baissières demeurant passagères tandis que les périodes de hausse se montraient durables", note DWS Investments. "Nous avons toutefois payé le prix fort pour la stabilité et la croissance des dernières décennies, sous la forme du surendettement. Le bas niveau des taux d'intérêt a incité les entreprises et les ménages à emprunter et à dépenser sans compter, mais ces jours sont désormais révolus." "A l'avenir, l'économie connaîtra des sursauts plus prononcés, tant à la hausse qu'à la baisse. Les conséquences de la crise financière vont persister longtemps encore. Certes, les perspectives s'améliorent aux Etats-Unis, mais le risque d'un renversement est tout aussi manifeste. Le marché immobilier ne s'est toujours pas remis de l'effondrement responsable de la crise. Tout nouveau recul des prix remettrait en cause la croissance et la consommation, ce qui ne serait pas sans effet sur l'économie mondiale. La Chine rattrape son retard, mais les Etats-Unis demeurent la première économie mondiale." "La politique monétaire accommodante mise en oeuvre par les Etats et les banques centrales pour enrayer la crise financière s'accompagne d'autres risques. Par exemple, les prix des matières premières flambent en raison de l'excédent de capitaux que détiennent les investisseurs. Le renchérissement du cuivre, du zinc ou du minerai de fer fait peser un risque sur l'économie et alimente l'inflation. Le niveau élevé des prix des matières premières menace également les marchés financiers. Nombre d'observateurs redoutent la formation d'une bulle dont l'éclatement pourrait ébranler les places boursières." "Les programmes économiques et les autres mesures instaurées par les gouvernements afin de combattre la crise financière font que de nombreux Etats sont désormais confrontés à un niveau élevé d'endettement. Outre les inquiétudes que cela engendre sur le marché des emprunts d'Etat, les inévitables politiques d'austérité mettent désormais la croissance en danger." "En parallèle, la perspective de chocs économiques s'est accrue dès lors que tout est interconnecté. Les troubles en Lybie plombent l'économie mondiale via les cours du pétrole. Le séisme au Japon a non seulement affecté les entreprises locales, mais la désorganisation résultante de la chaîne logistique a contraint certaines sociétés nippones à interrompre la production de leurs usines à travers le monde." "Au final, les intervenants du marché affichent désormais une plus grande prudence. Un grand nombre de principes établis n'ont plus cours et la confiance a été fortement ébranlée. Les investisseurs réagissent plus promptement aux évènements, ce qui aura pour effet d'attiser la volatilité." "Pour les investisseurs particuliers, il n'est dès lors plus question de se contenter de détenir des titres. Ils devront au contraire gérer activement leur portefeuille, voire prendre leurs bénéfices. Les investisseurs axés principalement sur les actions n'y verront rien de nouveau, mais cette approche s'applique désormais aux emprunts d'Etat." "La crise de la dette souveraine plombe les marchés et certains pays sont au bord du gouffre. Les spécialistes de ces marchés passent au crible l'actualité économique et politique. La précarité des circonstances pourrait engendrer de sévères réactions. Les investisseurs doivent ainsi constamment analyser la situation. Les obligations ne peuvent plus simplement être conservées jusqu'à leur échéance." AUT/ALO