La volatilité actions restera basse, pas sur les autres actifs (Natixis)

20/05/2011 - 10:53 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le regain d'aversion au risque depuis le début du mois de mai s'est au final traduit par une correction limitée à environ 5% des indices boursiers et une faible hausse de la volatilité implicite actions, l'indice VIX américain s'est tout juste hissé à 19% avant de revenir rapidement à 16,5% ce jeudi. Pourtant, d'autres classes d'actifs ont enregistré des chutes importantes en particulier les matières premières et/ou un regain de volatilité comme les taux de changes, si on considère les devises comme un actif", note Nordine Naam de Natixis. "Cette absence de vive réaction des marchés boursiers peut s'expliquer par plusieurs facteurs : un environnement économique toujours porteur par rapport aux autres classes d'actifs, un positionnement relativement prudent de la part des investisseurs finaux et une exposition aux actions moins importante que dans le passé pour les assurances, fonds de pension du fait d'une réglementation plus stricte." "De même, les valeurs bancaires, les plus sensibles à l'exposition à la crise des pays périphériques, ont déjà fortement corrigé. Le ratio bank/stoxx est quasiment sur ses plus bas niveaux depuis la faillite de Lehman. Autrement dit, beaucoup de nouvelles semblent déjà intégrées, à moins d'anticiper une restructuration de la dette grecque qui pourrait faire peser un grand risque pour le système bancaire." "Dans ce contexte, l'indice VIX n'est pas actuellement l'indicateur parfait pour mesurer une éventuelle hausse de l'aversion au risque. Il faut de fait se concentrer sur les actifs où les positions spéculatives sont les plus importantes. Il s'agit principalement des matières premières et des devises. Les positions spéculatives haussières sur les matières premières (pétrole, argent, blé) ont corrigé sensiblement depuis le début du mois de mai, ce qui a entrainé une baisse significative de ces actifs." "Du fait de ces débouclages de positions longues liées notamment à des craintes d'une plus faible demande en provenance des pays émergents, les cours du Brent ont chuté de 13% depuis le début du mois de mai. On a observé le même phénomène sur l'euro avec une baisse de plus de 5%. Les débouclements de positions spéculatives sur ces classes d'actifs se sont poursuivis la semaine dernière mais semblent avoir pris fin cette semaine." "Pour autant, les positions longues restent significatives sur les matières premières notamment sur le pétrole. On peut l'observer sur les données CFTC des comptes spéculatifs mais également sur les montants des ETFs sur ces actifs. Et il est fort probable que le marché demeure toujours exposé aux matières premières tant que l'environnement reste porteur. La croissance dans les pays émergents qui, bien qu'en ralentissement, reste en effet dynamique." "Le marché sera toutefois attentif aux moindres nouvelles négatives en provenance des ces pays. On peut, en particulier, penser que la fin du quantitative easing 2 aux Etats-Unis va entretenir la volatilité en juin. Aussi, les valeurs minières et/ou liées à l'énergie resteront sous pression à court terme, ce qui milite pour une certaine fragilité des devises commo AUD et CAD, où les positions spéculatives restent significatives." "Dernier point, les positions spéculatives sur les Treasuries sont également très importantes en particulier sur les T-notes 2 et 5 ans. Il y a un risque de fortes tensions des taux longs américains cet été lorsque la Fed commencera à préparer les marchés à un resserrement monétaire prévu, selon nous, en janvier 2012. En résumé, si la volatilité actions risque de demeurer relativement basse, elle restera importante sur les autres classes d'actifs." AUT/ALO