Figurant parmi les pays dits « périphériques » de la zone euro confrontés à une dette publique élevée, l'Espagne avait regagné une certaine confiance auprès des investisseurs grâce à la politique d'austérité mise en œuvre par le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero, qui commençait à porter ses fruits. Toutefois, les résultats des élections régionales et municipales qui se sont déroulées dimanche 22 mai pourraient changer la donne. La majorité gouvernementale a subi une lourde défaite, le PSOE (parti socialiste) ne recueillant que 27,81 % des voix, tandis que son adversaire de centre-droit, le parti populaire, a récolté 37,58 % des suffrages. De surcroît, un vaste mouvement de contestation s'est tenu en parallèle des élections, alors que les manifestations sont normalement interdites en Espagne en période électorale. Les manifestants ont protesté et continuent à s'opposer à la politique de rigueur et à ses conséquences, notamment sur le chômage, qui touche 20 % de la population active et 45 % des moins de 30 ans. Dans ce contexte, le gouvernement espagnol pourrait rencontrer des difficultés pour adopter de nouvelles mesures visant à réduire la dette, alors que s'engage déjà la bataille pour les élections législatives de 2012.