First State Global Agribusiness opte pour secteurs en amont et terres

23/05/2011 - 14:28 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le niveau des investissements dans la chaîne de production alimentaire va augmenter alors que les régions du monde disposant de terres arables doivent déployer toujours plus d'efforts pour répondre à la demande du reste du monde", estime Renzo Casarotto, gérant du fonds First State Global Agribusiness, qui investit dans des sociétés liées à la production, la transformation, le transport et la commercialisation de matières premières agricoles, ainsi que dans celles qui leur fournissent des services ou des produits agricoles notamment des fertilisants, des pesticides et des semences. "La population planétaire atteindra 9 milliards de personnes en 2050, ce qui correspond à une croissance d'un tiers par rapport à aujourd'hui. Selon la FAO, la production alimentaire mondiale va nécessiter des investissements annuels de l'ordre de 80 milliards de dollars sur les quarante prochaines années afin d'augmenter la production de 70% pour répondre à la demande." "Cependant, il faut tenir compte de contraintes considérables au niveau de l'offre, puisque le niveau de terres arables par tête baisse constamment, alors que l'eau devient une ressource de plus en plus rare et que les évolutions climatiques posent des problèmes de plus en plus complexes pour la production de céréales. Sur sept des onze dernières années, le monde n'est pas parvenu à produire suffisamment de céréales pour répondre à la demande globale et les stocks sont actuellement à des niveaux très bas." "Le défi consiste donc à produire davantage de nourriture avec moins de ressources. Et cela va impliquer des progrès du côté des semences, des fertilisants, de la mécanisation et de la rationalisation de la production fermière avec des surfaces plus importantes. Les terres cultivables à l'échelle mondiale ont augmenté de 13% depuis 1961, alors que la population a cru de 3 milliards à 6,5 milliards de personnes, affichant ainsi une croissance de 115%." "Du coup, le ratio de terres arables par tête a baissé. La Chine illustre bien cette tendance : un pays qui a perdu plus de 4 millions d'hectares de terres cultivables en dix ans, à cause de la croissance urbaine et de l'avancée du désert. La Chine regroupe pourtant 21% de la population mondiale, mais seulement 9% des terres arables. La majorité des nouvelles terres provient pour le moment d'Amérique du Sud. Au Brésil, par exemple, les surfaces cultivables ont augmenté de 135% depuis 1961 et représentent 4,2% des surfaces mondiales." "Au Brésil, en Afrique subsaharienne, en Indonésie et en Europe de l'Est, de nouvelles terres pourront être disponibles pour la production. Le Brésil dispose du plus gros potentiel d'accroissement de terres arables. Avec seulement un peu plus de 70 millions d'hectares aujourd'hui cultivés, 100 millions d'hectares supplémentaires sur les 850 millions d'hectares dont dispose ce pays peuvent être convertis de prairies naturelles en des espaces plus intensivement cultivables." "Cela prendra du temps, notamment à cause de la taille du pays et du mauvais état de certaines infrastructures, mais nombre de pays cherchant soit un approvisionnement supplémentaire, soit à simplement assurer leur sécurité alimentaire s'intéressent déjà au Brésil. Il s'agit donc d'un thème d'investissement à long terme." "La Corée du Sud dispose déjà de plus de 2,3 millions de terres arables achetées dans d'autres pays à Madagascar, au Soudan, et en Argentine ; la Chine détient 2,1 millions d'hectares ; l'Arabie Saoudite 1,6 million d'hectares et les Emirats Arabes Unis 1,3 million. Et les marges bénéficiaires dans la production de la chaîne alimentaire dans les pays émergents vont croître à cause de nouveaux investissements." "Contrairement aux marges dans l'agriculture des pays développés, sur certains marchés agricoles clés des pays émergents les marges ont été volatiles et relativement faibles sur les cinq dernières années. Alors que la question de la sécurité alimentaire gagne du terrain, les exploitations agricoles locales dans les pays émergents vont être contraintes d'améliorer leurs marges bénéficiaires." "Les prix alimentaires ont continué d'augmenter sur les cinq dernières années, mais moins que les revenus des ménages, aussi bien dans les pays développés qu'émergents. Raison pour laquelle, nous anticipons une assez longue période durant laquelle les prix des matières premières agricoles resteront soutenus et au-dessus de leur tendance de long terme." "Nous ne cherchons pas à faire du market timing, mais la tendance structurelle en faveur d'une forte demande de matières premières agricoles, soutenue par les investissements qui s'avéreront nécessaires pour augmenter la production alimentaire, fournit, selon nous, une attrayante palette d'opportunités d'investissements pour le long terme sur des actifs liés à l'agriculture." AUT/ALO