MAUREL & PROM retarde la scission de sa branche au Nigéria

24/05/2011 - 10:17 - Option Finance

(AOF) - Le Conseil d'administration de Maurel & Prom a retardé la distribution de sa filiale au Nigéria qui devait être voté le 29 juin prochain lors de l'assemblée générale annuelle. En effet, le conseil préconise une distribution précédée d'un apport-scission, une solution plus avantageuse pour ses actionnaires. Or, " cette opération requiert un ensemble d'interventions juridiques et comptables complexes ne pouvant etre réalisées avant la tenue de l'assemblée". Une assemblée générale extraordinaire appelée à décider de cette opération sera donc réunie au cours du second semestre 2011. L'assemblée générale annuelle se tiendra le 29 Juin 2011, selon l'ordre du jour publié au Balo du mercredi 25 mai 2011, et la distribution d'un dividende de 0,25 euro par action sera proposée.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe dispose d'un portefeuille minier équilibré, tant en termes géographiques, d'exploration-production, d'onshore/offshore, que de rapport entre les réserves 2P (réserves prouvées et possibles) et 3P (réserves prouvées, possibles et probables) ; - Dans un contexte de prix du baril élevé, la montée en puissance des activités et la diversification des actifs, assurent à la société une croissance forte et rapide avec un important effet de levier ; - La production de ses gisements gabonais va monter en puissance. La confirmation de l'important potentiel de la zone d'Onal au Gabon, qui représente la quasi-totalité des actifs tangibles de Maurel & Prom, devrait permettre de mieux valoriser les réserves du groupe et induire une nouvelle dynamique boursière pour la valeur ; - La récente acquisition au Nigeria (45% d'une société dénommée Seplat, qui a elle-même acquis 45% de trois champs pétrolifères), est jugée prometteuse et potentiellement créatrice de valeur ; - L'annonce fin mars de l'acquisition par Pacific Rubiales Energy de 50% des intérêts de M&P sur 5 permis colombiens confirme la volonté de donner un profil moins risqué au groupe en limitant au maximum ses dépenses d'exploration et donc les risques de devoir passer de lourdes charges d'exploration comme cela a été le cas cette année. Le groupe montre également sa volonté de concentrer ses ressources financières au développement du Nigéria et aux nouvelles opportunités d'acquisitions qui pourraient se présenter ; - Le titre présente un intérêt spéculatif. Jean-Francois Hénin, le président du conseil d'administration, n'a jamais caché son intention de vendre Maurel & Prom à court/moyen terme, et qu'une fusion avait même été à l'étude durant l'été 2009.

Les points faibles de la valeur

- Maurel & Prom est une valeur cyclique très fortement dépendante des cours du pétrole ainsi que des résultats de ses explorations ; - La recherche de pétrole est un métier très aléatoire. En conséquence, investir dans une société exploratrice nécessite d'être prêt à affronter des déconvenues éventuelles, comme récemment pour le puit M'Bafou au Congo, et une forte volatilité sur le cours ; - Les résultats de puits d'exploration en Colombie sont toujours attendus. Ceux pour la Tanzanie ont déçu. Les analystes n'excluent pas un échec sur ce puits ; - L'exploitation de gisements pétroliers au Nigeria présente des risques humains et géopolitiques.

Comment suivre la valeur

- Contrairement aux majors, les sociétés pétrolières juniors ne sont pas intégrées : elles ne font que de l'exploration et de la production, sans raffinage ni pétrochimie, ce qui confère à leur titre une plus grande sensibilité au prix du baril. Leurs découvertes ou leurs acquisitions, rapportées à leur taille, ont également plus d'impact sur leur valeur ; - Ce sont également des cibles très convoitées par les majors qui peinent à renouveler leurs réserves. Sur Maurel & Prom, les actionnaires doivent faire un double pari : miser sur la capacité du groupe à soigner ses finances et parier sur son savoir-faire pour trouver du pétrole.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'OCDE En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis. FTB/ACT/