BNPP AM adopte une vue plus neutre sur les actions des pays développés

25/05/2011 - 12:05 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Nous pensons toujours que l'environnement global se prête à une position longue sur les actifs risqués : la croissance mondiale est résistante, les entreprises sont en bonne santé comme l'ont montré les résultats du premier trimestre, la liquidité reste abondante, et les valorisations des actions sont raisonnables. Néanmoins, nous ne souhaitons pas accroître ce risque et l'avons même légèrement abaissé à court terme en adoptant une vue plus neutre sur les actions des pays développés", note Vincent Treulet, responsable de la stratégie d'investissement chez BNPP AM. "D'une part, les bonnes performances des derniers mois ont entamé leur potentiel de hausse, d'autre part, certains aspects de l'environnement général deviennent moins positifs. On peut citer un léger tassement des anticipations de croissance, résultant des problèmes au Japon et du prix du pétrole, ainsi que la fin prochaine du Quantitative Easing (QE2) aux Etats-Unis en juin prochain, qui pourrait affecter temporairement les actifs risqués." "Sur les emprunts d'Etats américains, c'est un élément négatif mais dont l'effet devrait rester modéré. La disparition des flux acheteurs de la Réserve fédérale suggère que les taux longs aux Etats-Unis pourraient augmenter de quelques dizaines de points de base et les rapprocher de 4% pour les taux à 10 ans, mais c'est un phénomène complexe car beaucoup dépendra du comportement des investisseurs privés qui doivent se substituer aux achats de la Fed." "Au total, nous pensons que la fin du QE2 devrait être l'un des éléments qui contribuera à faire remonter les taux longs, en conjonction avec le niveau de croissance nominale, l'appétit pour le risque des investisseurs, et la dégradation de la qualité de la dette publique américaine. Un impact plus marqué pourrait indirectement se faire sentir sur les actifs risqués." "En introduisant son nouveau programme, QE2, la banque centrale américaine avait donné le coup d'envoi à la hausse généralisée des actifs risqués dont nous avons profité depuis les derniers mois de 2010 ; la fin de ce programme pourrait par contrecoup affecter ces mêmes classes d'actifs. C'est pourquoi, à très court terme, un peu plus de prudence nous paraît appropriée." "Les recommandations que nous exprimons étant couvertes sur le change, ce dernier n'affecte pas directement les performances : c'est ainsi que nous restons à l'aise avec une exposition longue sur les actions américaines, qui ont bien performé en dollar depuis le début de l'année mais beaucoup moins bien dans d'autres devises. Au total, nous attendons un dollar plus fort dans les mois à venir : le début de normalisation à venir de la politique monétaire américaine et le différentiel de croissance avec les autres économies développées devraient raffermir la confiance dans le billet vert." "Là encore, les effets d'une reprise du dollar peuvent être ambigus : ils peuvent peser sur les actifs risqués à court terme compte tenu des corrélations qui se sont mises en place ces derniers mois et du rôle de leader du marché des actions américain, sur lequel la faiblesse du dollar a été une source de bonnes surprises sur les profits. A un horizon de quelques mois, cependant, un raffermissement du dollar serait sans doute plus positif pour les actifs risqués car il indiquerait une normalisation de l'environnement et un regain de confiance dans la première économie mondiale." AUT/ALO