Overlay Asset Management mise sur les devises émergentes

25/05/2011 - 16:37 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La guerre des devises entre les marchés développés et les économies émergentes a récemment fait la une mais un changement s'opère : certains pays abandonnent l'interventionnisme pour utiliser leur devise comme un instrument de lutte contre l'inflation. Ceci permet souvent aux investisseurs d'accéder à la croissance des marchés émergents, avec un risque de liquidité réduit, par le biais de stratégies passives ou actives sur les devises émergentes", note Hugues Rondouin, chargé de vente et de développement de produits chez Overlay Asset Management. "C'est l'actuel ministre brésilien des finances Guido Mantrega qui a le premier utilisé l'expression guerre des devises en novembre 2010 en évoquant les pays choisissant de dévaluer volontairement leur devise pour augmenter l'attrait de leurs industries et doper leurs exportations. A l'époque, il relevait l'imposition des investissements étrangers pour diminuer les afflux de capitaux étrangers concourant à l'appréciation du BRL." "La montée de l'inflation à l'échelle mondiale a toutefois modifié les priorités des responsables politiques, qui ont deux options pour la combattre : remonter les taux d'intérêt et courir le risque d'étouffer la croissance, ou en finir avec l'interventionnisme et devenir un exportateur moins concurrentiel. La seconde option conduit à une hausse des cours de change, qui permet de diminuer l'inflation importée en réduisant le coût des matières premières, libellées généralement en dollars." "Le ralentissement de la croissance et le recul des exportations peuvent être contrebalancés par une relance de la consommation intérieure : c'est la stratégie adoptée par le Brésil. De Singapour à la Russie en passant par le Chili, de nombreux pays ont choisi de laisser leur devise s'apprécier, et nous pensons que d'autres les imiteront. La Chine pourrait faire exception, Pékin n'ayant cessé d'affirmer que le niveau du CNY ne devait pas être déterminé par les marchés financiers internationaux." "Cela dit, les contestations récentes des travailleurs face à l'inflation alimentaire pourraient contraindre le gouvernement chinois à revoir progressivement sa politique, soit en élargissant les bandes de fluctuation journalières, soit en procédant à une réévaluation exceptionnelle, comme ce fut le cas en juillet 2005 et en septembre 2010." "Comparées aux autres types de titres financiers émis par les marchés émergents, les devises locales ont l'avantage d'être plus liquides : le marché interbancaire est habituellement très profond et les écarts de spreads étroits. En cas de regain d'aversion au risque sur les marchés émergents, les positions de change peuvent être dénouées très rapidement et à faible coût, ce qui n'est pas toujours vrai pour les autres classes d'actifs." "Avec les récents événements sur le marché interbancaire, de nombreuses devises ont vu leurs heures de négociation se rallonger. Par exemple, il y a un an, le marché du BRL était clos avant 13h00 (HEC) ; il est désormais ouvert 24h/24, cinq jours par semaine. Toutefois, malgré une amélioration régulière, la liquidité des devises émergentes n'égale pas encore celle des économies développées." "Les gouvernements peuvent aussi être à l'origine d'un accroissement de la liquidité. Ce fut le cas en Chine il y a quelques mois lors de la création du CNH (le yuan négocié à Hong Kong). Cette nouvelle devise est destinée à remplacer le marché offshore, tandis que le yuan continental (CNY) reste une devise non librement négociée." "Les devises émergentes présentent un autre avantage, celui d'une étroite corrélation aux autres titres émergents. Ainsi, une position longue sur des devises émergentes offrira aux investisseurs une exposition directe à la croissance des pays émergents, tout en leur permettant un débouclage rapide en cas de courant vendeur sur le marché." "A l'instar des autres classes d'actifs, il est possible d'accéder aux devises émergentes via des stratégies d'investissement actives et passives. Pour une exposition passive, des paniers et indices de devises émergentes disponibles sur les marchés permettent généralement aux investisseurs de prendre des positions longues sur les devises locales. Dans le cas d'une gestion active, les investisseurs peuvent se tourner vers des fonds Long/Short investissant dans les devises émergentes." "Si les stratégies passives et actives permettront toutes deux une exposition à la croissance émergente sans les risques liés aux actions ou à la duration, les secondes se conformeront aux règles de gestion du risque (consistant à liquider ou inverser les positions en cas d'aversion mondiale au risque et/ou de dégagements sur les devises émergentes) offrant ainsi davantage de sécurité aux investisseurs ayant une plus grande aversion au risque." AUT/ALO