L'euro-dollar anormalement surévalué (Swan Capital Management)

25/05/2011 - 17:26 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Lorsque l'on s'est approché du taux de change de 1,50 dollar pour un euro, nous avons assisté à une floraison de prévisions allant de 1,50 dollar considéré comme acquis, jusqu'à 2,00 dollars. Aucune ne prévoyait 1,00 dollar et pourtant... Des facteurs plaident en faveur d'une remontée sensible du dollar américain. L'expérience passée révèle que les tendances sont longues, amples et ne s'arrêtent que rarement au point d'équilibre. Le balancier passe souvent d'un extrême à l'autre", note Pierre Galitzine, responsable de l'allocation d'actifs chez Swan Capital Management. "Le scénario d'une forte remontée du billet vert, à l'opposé du consensus, nous semble donc des plus pertinents." "La parité de pouvoir d'achat permet d'équilibrer le prix d'un panier de biens et services achetés des deux côtés de l'Atlantique. C'est le magazine anglais The Economist qui a popularisé cette approche avec son indice Big Mac. Actuellement, il plaide pour une remontée du dollar vers 1,20 dollar (pour un euro). Plus sérieusement, le coût salarial unitaire est supérieur de 63% en France comparé à celui des Etats-Unis. L'équilibre entre les deux pays serait obtenu au cours de 0,89 dollar pour un euro !" "La balance commerciale permet d'établir davantage une tendance qu'une prévision de cours. Actuellement, celle-ci plaide en faveur de l'euro en raison des excédents commerciaux allemands, mais cette tendance est en train de s'inverser, car la baisse prolongée du dollar porte ses fruits : le déficit de la balance américaine commence à se réduire." "Symétriquement, la balance des comptes-courants de la zone euro retombe dans le rouge et le mouvement s'accentue. La surévaluation de la parité de pouvoir d'achat de l'euro pénalise ses exportations, ce dont se plaignent maints patrons français et allemands. Souvenons-nous des déclarations de plusieurs responsables politiques exprimant ouvertement le voeu de la parité de change de un pour un, alors que nous n'étions qu'à 1,30 sur l'euro-dollar." "Le taux d'intérêt rémunère les détenteurs de positions à trois mois libellées en devises. Les trésoriers d'entreprises gèrent les masses de crédits fournisseurs et arbitrent les devises en fonction de leurs anticipations de l'évolution des politiques monétaires de part et d'autre de l'Atlantique. Contrairement aux attentes, Jean-Claude Trichet, au cours de sa conférence de presse du 5 mai dernier, a contribué à faire baisser l'euro, en n'annonçant pas une nouvelle étape de hausse des taux de la BCE." "Simultanément, Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale évoquait la fin du QE2 (seconde étape de l'assouplissement monétaire). Et pour cause, ses propres services anticipent une accélération de la croissance de 3,1 à 3,3% en 2011. Cette progression, anodine en apparence implique que chacun des trois prochains trimestres bénéficiera d'une croissance moyenne d'au moins 4,4%." AUT/ALO