IPSEN : Oddo reste à l'Achat

30/05/2011 - 13:15 - Option Finance

(AOF) - Selon une source de marché, Oddo a maintenu sa recommandation Achat et son objectif de cours de 35 euros sur Ipsen. Sans réelle surprise, écrit le broker, Ipsen a annoncé le départ de Claire Giraut, CFO d'Ipsen. Sans surprise car la question de sa continuité était sur les lèvres de beaucoup d'investisseurs après le départ de Jean-Luc Belingard ex-CEO. Claire Giraut avait rejoint le groupe à l'époque de Jean-Luc Bélingard et activement participé à l'introduction en bourse d'Ipsen. "Le groupe perd certainement une personne de qualité qui a su mener à bien diverses transactions et acquisitions. Mais il semble que sa forte "empreinte Belingard" ne lui a pas permis de rester dans le groupe", estime le bureau d'études. "Après Stéphane Thiroloix (directeur du développement) c'est le 2ème membre du comité exécutif qui fait les frais du changement de CEO. Rien de totalement anormal dans ce genre de situation", ajoute l'analyste. Pour succéder à Claire Giraut, si le candidat ne vient pas de l'extérieur, Oddo pense, en interne notamment, à David Schilansky ex-IR qui a été très actif dans la prise de participation d'Inspiration et travaillait depuis plusieurs mois en collaboration étroite avec Claire Giraut.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe biopharmaceutique s'est recentré sur la médecine de spécialités dans des domaines thérapeutiques ciblés (oncologie, endocrinologie et désordres neuromusculaires) (désormais 60% du chiffre d'affaires) qui génère plus de marges que la médecine générale et qui est moins exposée à la concurrence des grands laboratoires ; - Ipsen dispose d'un pipeline jugé de qualité au regard de sa taille. Il est beaucoup moins exposé que d'autres laboratoires au développement des génériques ; - Ipsen bénéficie d'une avance technologique dans les peptines et les toxines, deux domaines où très peu d'acteurs sont présents avec dans le cas des toxines des barrières à l'entrée très fortes en terme de production notamment ; - La stratégie repose sur l'internationalisation massive des activités, la concentration des efforts dans ses domaines des thérapeutiques ciblées et sur une politique de licences et de partenariats toujours plus active ; - Le transfert de consommation des appareils (laser...) vers les injections dans le domaine du traitement des rides est favorable à Ipsen qui a obtenu en 2009 l'autorisation de commercialiser Dysport dans le domaine cosmétique en Europe et aux Etats-Unis ; - Une stratégie offensive de croissance externe a permis au laboratoire de se diversifier géographiquement et notamment de se positionner sur le marché américain. Le groupe recèle également un potentiel de développement dans les pays émergents, Chine en tête.

Les points faibles de la valeur

- Le laboratoire est très dépendant du Dysport (le challenger du Botox) et d'Autogel ; - Le groupe reste confronté à la poursuite de la baisse des ventes en médecine de ville (Smecta, Forlax, Tanakan...) ainsi qu'aux pressions gouvernementales sur le prix des médicaments dans un grand nombre de pays européens ; - La filiale américaine est en pertes. Plusieurs solutions sont envisagées pour redresser cette unité ; - Les incertitudes persistent sur l'approbation de Taspoglutide, futur blockbuster potentiel développé conjointement avec Roche, dans le traitement du diabète de type 2. Roche a annoncé en juin 2010 un retard de 12 à 18 mois dans le programme de développement de Taspoglutide, qui était considéré comme un catalyseur. - Aucun flux de nouvelles en provenance de Taspoglutide ne viendra donc alimenter la vie du titre Ipsen avant plusieurs mois. Les analystes ont abaissé sensiblement leurs objectifs de cours sur la valeur. - Le pipeline s'appauvrit un peu plus. Après les déboires de Taspoglutide, Ipsen a subi fin 2010 un nouveau revers de taille avec l'arrêt des études cliniques de phase II dans l'acromégalie et les tumeurs neuroendocriennes ; - Cette nouvelle déconvenue va alimenter le sentiment négatif du marché sur la valeur depuis l'été 2010. Restaurer la confiance va prendre du temps ; - A quoi s'était déjà ajouté le départ surprise, en octobre 2010, de Jean-Luc Belingard, en raison de divergences stratégiques. Très réputé dans l'industrie pharmaceutique, il était l'artisan du repositionnement d'Ipsen ; - Ipsen n'a pas donné de prévisions complètes pour 2011 en raison de la revue stratégique en cours, lancée par la nouvelle direction et destinée à donner un nouvel élan au groupe. La valeur souffre donc d'un manque de visibilité.

Comment suivre la valeur

- Ipsen était jusque-là considéré comme une valeur de croissance et défensive. En revanche, son rendement est faible ; - Mais avec les déceptions récentes sur le pipeline et du fait du manque de catalyseurs à court terme, le titre a chuté de plus de 40% en 2010 et évolue à ses plus bas historiques et donc à son cours d'introduction de 22 euros ; - La capitalisation boursière d'Ipsen range la valeur au sein des petites et moyennes valeurs du secteur tandis que son activité la rapproche davantage des laboratoires pharmaceutiques globalement plus regroupés au sein des " large caps " ; - Les développements futurs du Taspoglutide vont être très suivis et seront le principal catalyseur pour le titre ; - Le marché attend également de connaître les conclusions de la revue stratégique en cours. Le groupe devrait communiquer au deuxième trimestre 2011. Les analystes attendent un remaniement profond du portefeuille et évoquent une éventuelle cession de la branche Médecine de ville.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences. FTB/ACT/