SCHNEIDER ELECTRIC : acquisition de 74% de l'indien Luminous

30/05/2011 - 18:31 - Option Finance

(AOF) - Schneider Electric a annoncé la signature d'un accord portant sur l'acquisition de 74% de Luminous Power Technologies Pvt. Ltd., leader indien des onduleurs et des systèmes de stockage pour les particuliers et les petites et moyennes entreprises, afin de pallier aux fréquentes coupures d'électricité. Le prix d'acquisition de 74% des titres de Luminous s'élève à 14 milliards de roupies indiennes (soit environ 215 millions d'euros). Son chiffre d'affaires pour l'exercice clos à fin mars 2011 s'est élevé à 11 milliards de roupies indiennes (soit environ 170 millions d'euros). L'acquisition devrait accroitre le bénéfice par action dès la première année. Cette acquisition augmente très fortement la taille de Schneider Electric sur le marché indien. Le chiffre d'affaires pro forma réalisé par le groupe dans ce pays devrait atteindre 700 millions d'euros, soit trois fois plus qu'en 2009. L'Inde devient désormais le 7ème pays en termes de chiffre d'affaires pour le groupe et compte près de 11 500 collaborateurs. " Le groupe (...) atteint la taille critique sur le marché indien en forte croissance des onduleurs. La position de leader mondial de son activité IT s'en trouve à nouveau renforcée. Luminous procure également à Schneider Electric une plate-forme permettant d'étendre le marché des onduleurs vers d'autres nouvelles économies, notamment au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie du Sud-Est ", a commenté Laurent Vernerey, Directeur général Activité IT de Schneider Electric.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Schneider figure parmi les premiers fabricants mondiaux d'équipements de distribution électrique basse et moyenne tension (principalement sous les marques Merlin Gerin et Square D), d'automatismes industriels et d'équipements d'énergie sécurisé. C'est donc un spécialiste de la gestion de l'énergie ; - Le groupe fournit des équipements pour des marchés diversifiés aux cycles différents, de l'industrie aux infrastructures. Cela lui permet d'amortir les chocs conjoncturels. Mais Schneider a aussi nettement réduit son exposition au secteur ultra cyclique du bâtiment ; - Le groupe bénéficie de positions solides dans les pays émergents (37% du CA). Il devrait, en particulier, tirer parti de sa présence en Asie, notamment en Chine. Il ambitionne de devenir le leader des nouvelles économies en 2011, date à laquelle il compte réaliser la moitié de ses coûts de production dans les pays émergents ; - Le groupe est très bien positionné sur l'efficacité énergétique (30% du CA), un marché en plein essor. Le président du directoire, Jean-Pascal Tricoire, mise beaucoup sur le smart et le green grid - l'électricité intelligente et verte. Le groupe élargit ainsi considérablement sa cible de clientèle en se positionnant aussi bien auprès des producteurs d'énergie (par exemple, pour convertir l'énergie solaire), que des entreprises et des particuliers (la domotique) ; - La nouvelle donne énergétique avec la catastrophe nucléaire au Japon pourrait encore renforcer les perspectives du secteur de l'efficacité énergétique ; - L'acquisition d'une partie de l'activité d'Areva T&D, autofinancée en intégralité, permet à Schneider Electric, déjà présent dans la distribution d'électricité, de devenir le deuxième acteur mondial sur le marché de la moyenne tension électrique, devant Siemens et juste après ABB. Cela devrait conduire à une revalorisation du titre ; - La situation financière est saine.

Les points faibles de la valeur

- Le titre a fortement rebondi en 2009 et 2010 pour signer de nouveaux plus hauts historiques. Il fait partie de la petite poignée de valeurs du CAC 40 en nette hausse sur cinq ans (+35% à fin mars 2011). Certains analystes estiment que Schneider est déjà correctement valorisé ; - La dynamique de croissance va ralentir en 2011, ce qui pourrait ralentir la progression de la valeur ; la direction table sur une croissance de l'activité de +6% à +9% contre +10% à +12% sur les trois derniers trimestres. La marge EBITA progressera plus faiblement qu'en 2010 en raison de la hausse des matières premières et du ralentissement des gains de productivité ; - Schneider pâtit d'un cycle d'activité court (avec un carnet de commandes qui ne représente que 1 à 2 mois de ventes), ce qui nuit à la visibilité ; - Même si les perspectives de long terme de la transmission restent favorables, en raison de l'accroissement de la demande d'énergie dans le monde, ce marché est également caractérisé par une augmentation de la concurrence et une pression sur les prix.

Comment suivre la valeur

- La gestion de l'énergie est peu connue du grand public. Les métiers de Schneider peuvent donc être difficiles à appréhender pour les investisseurs ; - Les équipementiers électriques sont sensibles à l'évolution du marché immobilier. De plus, par sa présence en Europe et en Amérique du Nord (environ 65% du CA), le groupe est très sensible à l'évolution de la conjoncture sur ces deux continents ; - Schneider Electric est dépendant des variations de change : le groupe réalise environ 40% de ses recettes dans la monnaie américaine et dans des devises liées (yuan, etc.). La variation des prix des matières premières influe également sur la rentabilité du groupe ; - Plusieurs rumeurs d'acquisition ont circulé sur le marché en avril, notamment celle d'un intérêt pour Tyco, le leader mondial des produits et services de sécurité électronique pour le marché de la construction. Mais les analystes ont accueilli avec prudence cette rumeur. Une telle opération réduirait l'exposition du groupe aux émergents et à l'efficacité énergétique ; - Schneider souhaitant sensiblement accélérer sa présence dans les pays émergents, les acquisitions du groupe dans cette zone sont également à surveiller.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Alors qu'initialement ils prévoyaient une deuxième mauvaise année en 2010, les professionnels de la mécanique et de la machine-outil en France prévoient désormais une légère amélioration. La Fédération des industries mécaniques (FIM) estime que le redressement de la production dans l'Hexagone devrait se situer entre 3% et 5% cette année par rapport à 2009. En début d'année, elle s'attendait plutôt à une baisse de 5% par rapport à une année 2009 durant laquelle la production avait déjà chuté de 15%. Les statistiques de l'Insee confirment qu'un point bas a été atteint car, au second trimestre, les investissements des entreprises ont contribué positivement au PIB pour la première fois depuis le premier trimestre 2008. D'après le ministère de l'Industrie, les industriels français anticipent une hausse de 5% de leurs investissements en 2010 après une chute de 21% en 2009. Dans le BTP, le Seimat, le syndicat qui représente les importateurs de machines, anticipe un redressement de 10% de l'activité cette année, même si les perspectives sont encore floues. FTB/ACT/