Natixis garde un scenario haussier sur les actions jusqu'à fin décembre

06/06/2011 - 16:44 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Nous poursuivons notre processus de repondération sur les actions sur le mois de juin (27% vs 25% en mai) sans toutefois nous porter au benchmark (30%). La phase de rebond post Fukushima ne se sera pas traduite par le maintien d'un momentum positif. Ceci est compréhensible au regard de l'accumulation de risques (dette européenne, inflation, situation géopolitique...). Nous maintenons notre scénario haussier à fin décembre sur les actions car les effets négatifs théoriques de la fin du QE2 sur les actions ne seront pas aussi violents qu'anticipés", note Natixis. "Les performances négatives du marché depuis début mai intègrent de fait une part significative de l'impact attendu de la hausse des taux d'actualisation (du fait de la remontée des taux longs). La prime de risque européenne, même loin de la zone de confort de l'année dernière, peut jouer un rôle d'amortisseur puissant et les valorisations restent attractives." "A moyen terme les actions offrent une alternative gagnante à la baisse prévisible des marchés obligataires. En revanche, si nous conservons nos objectifs, nous considérons qu'il ne seront atteints qu'en abandonnant notre stratégie value (gagnante) adoptée fin 2010. Post Fuskushima, on a assisté à des rotations sectorielles et intra européennes brutales. L'écart de performance entre les indices emblématiques de la croissance internationale (Dax, OMX) par rapport aux grands périphériques (Mib, Ibex) s'est considérablement réduit (5% contre 20% fin février)." "La réduction de ce spread s'explique à la fois par une volonté d'exposition à la croissance internationale et la recherche de crédibilité budgétaire dans un contexte d'incertitudes renouvelées au sein de la zone euro, à l'origine d'une surperformance, sur les trois derniers mois, des pays core (Allemagne -14bp, France -16bp) par rapport aux dettes des périphériques grands (Espagne-2bp, Italie -6bp) et surtout petits (Portugal +198bp)." "Cet écartement des spreads intra européens qui explique en partie la performance des marchés actions, ne s'est toutefois pas accompagné d'une envolée de la volatilité implicite (V2x, très éloigné des pics observés au moment de la grise grecque de mai 2010) ou d'un rétablissement de la corrélation négative actions/CDS souverains." "Pour tenter de dessiner le cours futur des marchés et établir notre stratégie, nous nous interrogeons sur les modifications d'environnement en cours, par rapport au début d'année. La visibilité européenne tend à s'amoindrir, en dépit de bons chiffres de croissance de PIB au Q1, avec le retour des préoccupations sur les dettes souveraines des petits périphériques (Irlande, Grèce restructuration ou non)." "La lutte contre l'inflation précipite la sortie de politique monétaire ultra accommodante et la rigueur budgétaire omniprésente va faire sentir ses effets. Outre Atlantique, un momentum médiocre (chiffres décevants sur l'ISM des services, marché de l'immobilier, la fin imminente du QE2, les tensions inflationnistes et l'impasse budgétaire) provoque une révision en baisse des attentes de croissance du consensus. En relatif, la bonne surprise provient des émergents qui malgré des politiques monétaires plus restrictives ne montrent encore aucun signe de ralentissement." "Dans ce contexte, le retour sur les thématiques de croissance internationale paraît naturel et permet de surcroit de gérer le malaise des investisseurs traditionnels face à la divergence entre des résultats dynamiques et une croissance du PIB anémique. Ce choix est validé par l'observation historique. Les rotations de styles d'investissement sont fortement dépendantes de la perception du cycle par les investisseurs." "Si le marché anticipe une raréfaction de la croissance, une prime se créée pour les entreprises capables d'en générer en dépit du ralentissement de l'activité. Or les valeurs de croissance sont aujourd'hui pour l'essentiel assimilées aux valeurs exposées à l'international. La fin du QE est un argument de plus pour rebasculer sur une thématique croissance et internationale." "L'effet déstabilisateur de l'hyperliquidité américaine sur les émergents va fortement diminuer. Ceci se traduira par une amélioration de la visibilité de l'effet positif des politiques monétaires sur l'inflation qui les affecte. Ce retour vers la thématique croissance implique de reconsidérer notre préférence pour les grandes capitalisations majoritairement représentées au sein de secteurs à forte connotation locales dont nous restons à l'écart (utilities, télécoms)." "En effet, les capitalisations petites et moyennes sont par nature cycliques et bénéficient à plein du statut de cibles privilégiées, alors que le cycle M&A gagne en dynamique. Compte tenu du renforcement potentiel du dollar et d'une sous-valorisation relative, les conditions sont réunies pour favoriser les actions européennes par rapport aux marchés américains. Intra Europe, nous avons une préférence pour les indices les plus sensibles à la croissance émergente (Allemagne, Norvège, Danemark, Suède) au détriment des Pays-Bas, de l'Espagne et le Portugal." AUT/ALO