SAINT-GOBAIN lance l'introduction en Bourse de VERALLIA

07/06/2011 - 08:14 - Option Finance

(AOF) - Saint-Gobain a annoncé le lancement de l'introduction en bourse minoritaire de sa filiale Verallia, numéro deux mondial de l'emballage en verre pour les boissons et les produits alimentaires, en vue de l'admission de ses actions sur le marché réglementé de NYSE Euronext à Paris. La fourchette indicative de prix de l'offre est comprise entre 29,50 euros et 36 euros par action. La taille initiale de l'offre porte sur 40% du capital et des droits de vote de Verallia, soit une taille de l'offre comprise entre 785 millions et 958 millions d'euros sur la base de la fourchette indicative de prix. Une option de surallocation a été consentie, portant sur un maximum de 3 992 634 actions existantes, soit 15% de la taille initiale de l'offre. L'offre est uniquement réalisée par cession d'actions existantes. Une offre concomitante est réservée aux salariés de Verallia dans le cadre d'un Plan d'Epargne Groupe. La clôture de l'offre est prévue le 20 juin 2011 pour l'offre à prix ouvert et pour le placement global. La fixation du prix de l'offre est prévue le 21 juin 2011 et le début des négociations sur le marché réglementé de NYSE Euronext à Paris (compartiment A) est prévu le 22 juin 2011. Pour Pierre-André de Chalendar, Président-Directeur Général de la Compagnie de Saint-Gobain : " L'ouverture du capital de Verallia au public est l'aboutissement du recentrage stratégique de Saint Gobain sur les marchés de l'habitat. Cette très belle société, que Saint-Gobain a développée pendant près d'un siècle, offre une opportunité d'investissement unique dans une activité stable et fortement génératrice de trésorerie. Son positionnement sur les produits à forte valeur ajoutée combiné à un développement ciblé sur les marchés émergents lui assure des perspectives de croissance propres à séduire les investisseurs qui l'accompagneront dans cette nouvelle étape de son développement. "

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Saint-Gobain, qui a longtemps donné l'impression d'un groupe multi-métiers fortement cloisonnés entre eux, a fortement évolué avec un recentrage sur les métiers de l'Habitat depuis 2007 ; - Pierre-André de Chalendar, le PDG du groupe, souhaite que Saint-Gobain soit davantage positionné sur des produits à forte valeur ajoutée et entre lesquels des synergies peuvent être dégagées ; - Le groupe est présent dans les matériaux innovants, notamment dans le domaine très porteur, dans les pays matures, de l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments, ce qui sécurise son avenir. Le groupe fait également du solaire un axe de développement majeur ; - La branche Distribution Bâtiment (45% du CA) bénéficie de l'enracinement local de ses implantations, ce qui lui procure une connaissance des besoins de ses clients sans équivalent et un fort pouvoir de négociation avec ses fournisseurs ; - Dans un contexte d'inflation des coûts, Saint-Gobain dispose d'une forte capacité à répercuter la hausse des coûts dans ses prix de vente ; - Le groupe a été réactif face à la dégradation de son environnement en renforçant son plan de restructuration ; - Le groupe poursuit sa politique de désendettement.

Les points faibles de la valeur

- La valeur affiche toujours une décote de plus de 10% par rapport à ses pairs malgré son rebond depuis le début de l'année ; - La part de l'activité dans les pays émergents n'est pas encore suffisante (17% du chiffre d'affaires en 2009) ; - Le marché s'interroge régulièrement sur les intentions de Wendel, l'actionnaire de référence ; - L'augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros n'avait pas été bien perçue par les investisseurs qui ont été surpris et n'ont pas apprécié la forte décote qui a été appliquée sur le cours de l'action.

Comment suivre la valeur

- Le cours de l'action est corrélé aux données macroéconomiques car Saint-Gobain exerce une activité cyclique ; - La conjoncture du secteur du BTP, à travers notamment l'évolution des mises en chantier et des permis de construire, est à surveiller de près ; - Saint-Gobain réalise près de la moitié de ses résultats hors zone euro et est donc sensible aux variations de change ; - Les cours des matières premières influent sur les performances du groupe ; - Le groupe souhaite réaliser de petites opérations dans les pays émergents, l'efficacité énergétique ou le solaire ; - Le plan stratégique 2011-2015 et les objectifs de croissance qui y sont attachés pourraient réduire la décote du titre et entraîner une revalorisation boursière. Le groupe souhaite conquérir un statut de valeur de croissance ; - La cession de Verallia, l'activité conditionnement de Saint-Gobain, est à l'étude. Cette opération pourrait rapporter quelque 4 milliards d'euros, selon les analystes, et ainsi permettre la poursuite du désendettement du groupe. Elle serait également un catalyseur pour la valeur : la poursuite du recentrage devrait booster la croissance organique de Saint-Gobain et lui permettre d'atteindre un niveau plus conforme à celui des sociétés du secteur ; - Le rebond du logement en Europe sert également de catalyseur en Bourse.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Moody's a modifié les perspectives du secteur des matériaux de construction en Europe, en les portant de "négatives" à "stables". Cela souligne que les conditions de crédit du secteur ne devraient ni s'améliorer ni se détériorer dans les douze à dix-huit mois qui viennent. La demande semble s'être stabilisée à un faible niveau au quatrième trimestre 2010 et la reprise de la construction résidentielle devrait autoriser une hausse graduelle des volumes en 2011. Néanmoins, un biais négatif est toujours associé à cette perspective stable car des zones de fragilité demeurent au sein de certains pays de la zone euro, comme l'Espagne, l'Irlande et la Grèce. La reprise économique y est lente et la dette toujours élevée. L'agence considère donc que la demande restera sous pression dans ces zones de marché. Sur le segment du ciment, après un recul de 3% de la consommation française en volume en 2010, le Syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC) prévoit une reprise molle cette année : elle ne devrait pas dépasser les 2%. FTB/ACT/