MERSEN : accord de fabrication avec l'américain Corning

07/06/2011 - 08:48 - Option Finance

(AOF) - Mersen vient de conclure un accord de long terme avec la société Corning SAS, filiale française de la société américaine Corning Incorporated pour la fabrication de réacteurs à flux continu en céramique, destinés aux marchés de la chimie de spécialités et de la pharmacie ainsi qu'à l'industrie pétrolière et gazière. Dans le cadre de cet accord, l'expert français des matériaux et équipements développera au travers de sa filiale Boostec, acquise début 2010, des réacteurs chimiques en céramique de haute technologie pour des systèmes à flux continu. Selon Mersen, les nouveaux réacteurs, apporteront une réelle rupture technologique en réduisant les étapes de production et en améliorant les réactions chimiques dans des usines plus compactes et plus sécurisées. Ces équipements, issus de l'alliance Corning/Mersen, permettront de produire à échelle industrielle des produits chimiques ou pharmaceutiques spécifiques, à des coûts compétitifs. Pour le groupe français, la conclusion de cet accord illustre la pertinence de sa politique d'acquisition qui repose sur des choix stratégiques visant à consolider ses positions sur des marchés porteurs, tout en complétant sa gamme de produits à forte valeur ajoutée et sa capacité d'innovation.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Rebaptisé Mersen au printemps 2010, l'ex-Carbone Lorraine bénéficie d'une réputation centenaire et occupe des positions de premier rang sur ses principaux marchés, avec une situation financière solide. - Le spécialiste du graphite opère sur des secteurs en forte croissance comme la chimie-pharmacie, l'électronique et les énergies renouvelables (éolien et solaire). - La vente de l'ensemble des activités liées à l'industrie automobile a été une étape essentielle du repositionnement du groupe sur des marchés porteurs. - Le groupe compte réaliser à terme 50% de son chiffre d'affaires dans le développement durable, qui regroupe les énergies alternatives, l'efficacité énergétique et le transport ferroviaire. - La démarche de R&D et le positionnement du groupe sur des marchés très techniques avec de fortes barrières à l'entrée sont considérés comme des atouts. - Le groupe se développe fortement en Asie, qui devrait représenter près de 30% du chiffre d'affaires à moyen terme, contre 22% mi-2009. Les efforts se concentrent notamment sur la Chine. - Carbone Lorraine a un nouvel actionnaire significatif, aux côtés d'Axa IM Private Equity (16,4%) et de la société d'investissement belge Sofina (7,2%). La CDC détient en effet désormais 5,04% du capital, en partie grâce à un mouvement du Fonds stratégique d'investissement (FSI).

Les points faibles de la valeur

- La révision en hausse des prévisions de résultats pour 2010 est jugée ambitieuse face au manque de visibilité sur la reprise économique. - Carbone Lorraine réalise 37% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis, ce qui le rend très dépendant de la conjoncture américaine et de l'évolution du dollar. - La valeur a rebondi de 30% en 2010, ce qui laisse peu de place aux déceptions.

Comment suivre la valeur

- La valeur est considérée comme " late cyclical " : la reprise de l'activité intervient avec un décalage par rapport à la conjoncture économique. - Le groupe est exposé au dollar et à la hausse des prix du cuivre et de l'énergie. - La société étant dépendante des investissements industriels des entreprises et donc très sensible à la conjoncture économique, les marchés sur lesquels ses clients interviennent sont à suivre. - Le consensus des prévisions des analystes est encore très prudent par rapport à la révision en hausse des prévisions du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Alors qu'initialement ils prévoyaient une deuxième mauvaise année en 2010, les professionnels de la mécanique et de la machine-outil en France prévoient désormais une légère amélioration. La Fédération des industries mécaniques (FIM) estime que le redressement de la production dans l'Hexagone devrait se situer entre 3% et 5% cette année par rapport à 2009. En début d'année, elle s'attendait plutôt à une baisse de 5% par rapport à une année 2009 durant laquelle la production avait déjà chuté de 15%. Les statistiques de l'Insee confirment qu'un point bas a été atteint car, au second trimestre, les investissements des entreprises ont contribué positivement au PIB pour la première fois depuis le premier trimestre 2008. D'après le ministère de l'Industrie, les industriels français anticipent une hausse de 5% de leurs investissements en 2010 après une chute de 21% en 2009. Dans le BTP, le Seimat, le syndicat qui représente les importateurs de machines, anticipe un redressement de 10% de l'activité cette année, même si les perspectives sont encore floues. FTB/ACT/