La mise à contribution du secteur privé dans la dette grecque

07/06/2011 - 12:14 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Il semble que l'on se dirige comme prévu vers un rallongement de l'aide à la Grèce et à l'absence de restructuration dure. Si l'on veut éviter que la Grèce n'ait à revenir sur les marchés dans les deux prochaines années, il faut au minimum 64 milliards et 97 milliards pour lui éviter d'avoir à s'en remettre au marché avant 2015. Pour autant dans le schéma qui se dessine d'une mise à contribution du secteur privé via le roll des positions il y aura bien participation du secteur privé via un appel au marché in fine", note Natixis. "Les détenteurs de GGBs seront bien remboursés à 100% du pair, mais en contrepartie ils devront reprêter en quelque sorte leur cash en le plaçant à nouveau sur des GGBs nouvellement émis. Cela prendra un peu la forme d'une syndication où le Trésor grec viendra emprunter sur le marché en étant assuré à l'avance de pouvoir émettre des GGBs, les banques ayant donné l'assurance d'y participer. " "Pour assurer le succès du financement via le marché d'une partie du fardeau, il faudra être certain que les banques viendront roller leurs positions et donc qu'elles y trouvent leur avantage. Sachant, que ce roll over des positions ne pourra pas être imposé à tous, sauf à déclencher un événement de crédit qui, outre le paiement des acheteurs de CDS, entraînerait alors la dégradation des notes des agences, et sans doute le refus de la BCE de prendre les GGBs en collatéral, etc. Un scénario que la troika veut éviter à tout prix." "Le but sera donc de trouver une formule basée sur le volontariat et qui ne lèse pas les détenteurs de GGBs qui désireraient conserver leurs anciennes obligations. En effet, tant que les détenteurs de GGBs ancienne mouture ne sont pas lésés et pas obligés d'échanger leurs titres, il n'y aura pas forcément événement de crédit. Comment encourager alors les investisseurs à conserver leur exposition à la dette grecque ? Autrement dit, comment faire en sorte que les GGBs qui arrivent à maturité soient rollés par les détenteurs qui accepteraient d'acheter de nouvelles émissions de GGBs ?" "Il ne s'agit pas d'un échange qui semble ravir les agences (Fitch lundi...). Une façon de le faire pourrait être de les garantir (via le EFSF, via le produit des privatisations etc), mais avec le risque de rendre cette dette senior par rapport à l'existante. On aurait alors le risque de voir les agences de ratings considérer cela de nouveau comme un événement de crédit." "On peut également imaginer un geste de la BCE qui pourrait avoir une politique de hair cuts plus favorables aux nouveaux GGBs. Sans pour autant refuser les anciens GGBs en leur conservant leur statut existant, elle pourrait rendre sa politique de collatéral nettement plus favorable aux GGBs rollés. La participation du secteur privé et notamment des banques devrait être regardée favorablement, du fait de leur exposition au risque grec qui serait pénalisée par une restructuration. Les chiffres de ce jour de la BRI quant à l'exposition globale des banques à la Grèce restent en effet relativement importants notamment envers le secteur public." AUT/ALO