M&A : acheter au début de la vague, à l'étranger et même activité (BCG)

07/06/2011 - 16:11 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'analyse de la base de données a permis d'identifier trois facteurs clés indispensables à la création de valeur lors d'un processus de M&A : la sélection des cibles et le choix du timing, appuyés en cela par l'excellence de la gestion du processus de M&A", résume le Boston Consulting Group (BCG) dans la septième édition de son rapport sur les fusions-acquisitions. Une opération de fusion-acquisition sur deux détruit de la valeur pour l'acquéreur, rappelle le bureau d'étude. "Les acquéreurs les plus performants sont aussi les plus rigoureux : ils s'orientent vers des cibles qu'ils connaissent, au moment où ils savent que la transaction produira les meilleurs résultats et ont une maîtrise excellente de tout le processus d'acquisition avec des chaînes de responsabilité claires et une mesure solide de la performance ", explique Olivier Wierzba, directeur associé au BCG à Paris. "La reprise des M&A, amorcée mi-2009, a continué en 2010 avec une augmentation de 19% de la valeur des transactions. Le volume et la valeur des transactions ont recouvré les niveaux de 2004, au début de la dernière vague de M&A qui s'est terminée avec la crise financière en 2007. Les fonds d'investissement ont également repris leurs activités de M&A. La valeur de leurs transactions a plus que doublé en 2010. Autre tendance venant gonfler les chiffres des M&A : la présence croissante des entreprises provenant de la région Asie-Pacifique dans des M&A d'autres régions. Elles ont représenté presque une transaction sur cinq en 2010." "2010 a donc constitué une très bonne année pour les acquisitions, si on les évalue à l'aune des performances boursières. Les retours moyens à court terme des acquisitions d'entreprises cotées par d'autres entreprises cotées ont atteint leurs plus hauts niveaux depuis 15 ans pour les acquéreurs comme pour leurs cibles. Pour la première fois depuis 1996, on constate un retour positif pour les acquéreurs, même s'il a été modeste. Les retours moyens pour les cibles, toujours positifs ces quinze dernières années, ont également connu des taux record." "Alors qu'un vent d'optimisme est de retour en matière de M&A, les incertitudes économiques continuent de peser sur les transactions. Si la crainte d'une récession a diminué, la croissance reste faible dans les pays développés, particulièrement en Europe. La problématique des dettes souveraines dans la zone euro continue d'agiter les marchés. Enfin, des événements imprévus en 2011, bouleversements politiques au Moyen-Orient et effets secondaires du tremblement de terre et du tsunami au Japon, ont créé de nouvelles sources de volatilité." "Ces incertitudes laissent craindre une fenêtre d'opportunités de courte durée pour les fusions-acquisitions. D'après les données du BCG, deux moments sont particulièrement propices pour lancer une offre : juste avant une reprise économique et au début d'une vague de M&A dans une industrie. La concurrence est ainsi moins forte, ce qui se traduit par un choix plus large de cibles dont les valorisations n'ont pas encore trop grimpé." "L'étude de la base de données met également en valeur le fait que les acquéreurs sont davantage susceptibles de créer de la valeur lorsqu'ils achètent des cibles à l'étranger, même si cela est considéré comme étant plus risqué que les acquisitions sur le marché domestique." "Par ailleurs, les retours à long terme sont plus élevés en moyenne lorsque les acquéreurs achètent des cibles dans leur secteur pour consolider leurs activités. A contrario, les retours sont habituellement plus faibles lorsqu'ils choisissent de se diversifier. L'achat de filiales plutôt que de sociétés cotées ou privées est également plus créateur de valeur." "L'analyse de la base de données révèle une conclusion surprenante : les multi-acquéreurs obtiennent des retours plus faibles de leurs opérations de M&A en moyenne que les acquéreurs occasionnels. Cependant, trois types d'acquisitions, plus complexes que la moyenne, permettent aux multi-acquéreurs de surpasser les autres : acquisitions d'entreprises en difficulté, acquisitions d'entreprises privées, acquisitions sur d'autres continents." "Par ailleurs, les retours des multi-acquéreurs sont plus élevés de 1,4% lorsqu'ils achètent des entreprises plus petites qu'eux. Enfin, les multi-acquéreurs performants excellent à programmer leurs transactions lorsque les prix des cibles et la concurrence sont les plus faibles : par exemple, 39% des transactions des multi-acquéreurs ont lieu dans la première phase d'une vague de M&A, contre seulement 28% des transactions des acquéreurs occasionnels." AUT/ACT