BNPP AM reste positif sur les actions et obligations émergentes

08/06/2011 - 10:50 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Depuis quelques semaines, le contexte mondial dominant est en train de changer. Il se caractérisait jusqu'à peu par une politique monétaire très accommodante, qui semblait interminable, une tendance à la hausse des prix des matières premières, une inflation qui ne suscitait pas encore vraiment de préoccupations, des actions porteuses et une dette publique que d'aucuns savaient problématique tout en acceptant de ne pas encore s'y attaquer", note Vincent Treulet, responsable de la stratégie d'investissement chez BNPP AM. "La situation est à présent en train de changer : nous craignons l'impact des cours pétroliers élevés sur l'indice général des prix, les conséquences des stratégies de sortie des banques centrales, les tensions budgétaires qui font leur apparition, la capacité de l'économie mondiale à tenir debout une fois que les mesures de soutien exceptionnelles disparaîtront." "Pour l'heure, personne ne peut dire précisément à quoi ressemblera ce nouveau paradigme, ce qui attise la nervosité des investisseurs. Néanmoins, de nombreux facteurs continuent de soutenir les marchés. La croissance mondiale reste vigoureuse, malgré un léger essoufflement. Les bilans des entreprises restent sains. La politique monétaire reste généralement souple dans la plupart des pays et les valorisations sont globalement attrayantes." "Cependant, les investisseurs raisonnent en termes binaires et cherchent toujours d'autres raisons de s'inquiéter : la forte croissance de la Chine engendre des craintes inflationnistes, mais si au contraire la croissance ralentit, cette crainte fait place à celle d'un ralentissement trop net. Cette attitude révèle une certaine aversion pour le risque et une incertitude latente. Nous restons néanmoins positifs à l'égard des actions émergentes compte tenu de leurs valorisations, d'une solide croissance structurelle et d'une amélioration de la structure financière." "Le monde occidental n'est par contre pas aussi chanceux sur le plan structurel: songez à la problématique de la dette publique et à la crise souveraine de la zone euro, qui attendent toujours une solution structurelle crédible. Les stratégies de sortie ont déjà fait coulé beaucoup d'encre, mais nous estimons que la hausse des rendements obligataires, conformément à l'expérience historique, n'aura pas d'impact négatif durable sur les actions ou les obligations d'entreprises. Les obligations émergentes en devises locales et les obligations d'entreprises à haut rendement restent aussi à privilégier." "Les obligations d'Etat ne sont pas très intéressantes au regard de la faiblesse des taux, bien que nous prévoyons que la BCE relèvera encore une fois ses taux cette année tandis que la Fed attendra le premier trimestre 2012. La pause de la BCE et la sous-évaluation patente du dollar devraient entraîner une appréciation du billet vert face à l'euro." "En résumé, la nervosité des investisseurs s'est nettement accrue récemment. Le ralentissement de la croissance observé actuellement est toutefois normal dans la mesure où le cycle de conjoncture entre dans une phase de plus grande maturité. Nous ne percevons aucune raison d'anticiper un effondrement à moins que les cours pétroliers augmentent de façon tendancielle. Compte tenu des facteurs susmentionnés (valorisations, taux, bilans), les Bourses devraient s'inscrire à la hausse d'ici à la fin de l'année." AUT/ALO