La vigilance s'impose sur les actions européennes et US (Invesco AM)

08/06/2011 - 15:49 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Après les bonnes nouvelles du côté des sociétés américaines et européennes en avril qui avaient porté les marchés actions, le principe de réalité s'est à nouveau imposé aux marchés financiers au mois de mai. A la surprise des économistes, plusieurs statistiques, tant européennes qu'américaines, ont indiqué un très net ralentissement économique dans le courant du mois. Sur l'année 2011, une majorité de marchés actions se retrouve donc en territoire négatif : les marchés dits développés à -1,5% et les émergents à -5,6%", note Bernard Aybran, directeur de la multigestion chez Invesco AM. "En effet, le tableau économique peint par les dernières statistiques américaines relève pour le moins du clair-obscur, voire de l'obscur tout simplement. Qu'il s'agisse de l'immobilier, de l'emploi ou bien du moral des entreprises, les indicateurs s'avèrent, dans le meilleur des cas en retrait, ou même franchement mauvais." "Ainsi, près de cinq ans après son sommet historique, l'immobilier résidentiel américain poursuit sa chute, le prix moyen d'une maison retrouvant son niveau de 2003. Autre coup dur pour le moral, et le porte-monnaie des consommateurs américains, les créations d'emplois ralentissent nettement. Voilà pour les quelque 75% de l'économie américaine qui reposent sur la consommation. Quant aux investissements, à ce jour ils demeurent atones, et pour l'avenir, les intentions d'investissement tendent à décroître." "Dans un contexte où les marges des sociétés cotées (hors financières) s'approchent de leurs plus hauts historiques de part et d'autre de l'Atlantique, c'est bien un regain de demande finale qui pourrait fournir un relais de croissance. Dans les conditions actuelles, alors que consommation et investissement demeurent sous pression dans les économies matures, c'est probablement du côté de certaines économies émergentes que de meilleurs placements peuvent être envisagés." "Tout d'abord, les actions émergentes subissent des flux négatifs depuis plusieurs trimestres consécutifs. Ces sorties de capitaux ont été déclenchées, comme c'est bien souvent le cas, par une période de sous-performance vis-à-vis des marchés occidentaux. On ne peut donc désormais plus parler d'engouement excessif de la part des investisseurs internationaux, ce qui crée d'emblée un terrain attrayant. A titre d'exemple, alors que le marché russe a connu des flux de capitaux positifs en début d'année, il demeure donc vulnérable à des retraits notables." "Réciproquement, certains marchés moins en vogue ces derniers temps ont vu se creuser des sous-valorisations intéressantes : la Corée en est un exemple typique. D'autre part, même s'il existe des excès sur certains marchés, les actions émergentes se négocient en moyenne à 11 fois les bénéfices 2011 et moins de 10 fois les bénéfices 2012, multiple agrémenté d'un rendement du dividende proche de 3%. Alors que les actions occidentales sont désormais valorisées à près de 13 fois les bénéfices 2011 et 11 fois les bénéfices 2012, une décote émergente a bien été reconstituée, en particulier grâce aux sorties de capitaux étrangers." "C'est du point de vue économique que les principales inquiétudes demeurent : si la plupart des émergents ne sont pas confrontés à un ralentissement significatif, c'est toujours la lutte contre l'inflation qui peut créer un environnement difficile pour les marchés financiers, qu'ils soient de dette en devise locale ou d'actions. Avec une moyenne supérieure à 5,5%, et des pics bien supérieurs dans certaines économies, des restrictions de liquidité sont toujours à attendre de la part de nombreuses banques centrales. Saine à moyen et long terme, cette perspective demeure néanmoins un handicap à plus court terme." "Dans le courant du mois de mai, les portefeuilles diversifiés multigérants Invesco sont demeurés investis sur des niveaux médians : ainsi la part actions du fonds patrimonial est inférieure à 20% et celle de notre portefeuille actions européennes avoisine les trois quarts du portefeuille. Le risque dollar est demeuré tout à fait marginal, dans une période de mouvements importants sur les devises : comme bien souvent, ces fluctuations de change génèrent surtout beaucoup de volatilité et nous préférons donc demeurer, comme souvent, couverts." "Notre portefeuille patrimonial a conservé une exposition actions inférieure à 15%, répartie de manière équivalente entre Europe, Etats-Unis et émergents. Du côté obligataire, dette émergente et corporate constitue toujours le coeur des placements, même si des investissements en emprunts d'Etats occidentaux pourraient retrouver leur place en portefeuille d'ici peu. Pour les semaines à venir, la vigilance s'impose sur les actions européennes et américaines." "Tout d'abord, le mois de juin s'est historiquement avéré l'un des moins porteurs, même si, bien sûr, des exceptions existent. D'autre part, les récentes baisses des grands indices sont venues casser plusieurs résistances graphiques très largement surveillées. Enfin, en l'absence d'un flux de nouvelles important sur les sociétés cotées et en attendant la prochaine saison de publication des résultats trimestriels, ce sont très probablement les statistiques macroéconomiques qui retiendront l'attention. Une meilleure visibilité pourra probablement être recherchée du côté des marchés émergents, qu'ils soient actions ou obligataires." AUT/ALO