ADP négocie la cession de ses activités d'assitance en escale

09/06/2011 - 08:58 - Option Finance

(AOF) - Aéroports de Paris a annoncé mercredi des négociations exclusives avec Groupe 3S en vue de la cession de ses activités d'assistance en escale. Groupe 3S a adressé le 7 juin 2011 à Aéroports de Paris une lettre d'offre ferme portant sur 80% des activités d'assistance en escale aux compagnies aériennes, exercées au sein du groupe Alyzia. Dans le cadre de cette offre, Groupe 3S a le soutien de Groupama Private Equity. L'offre de Groupe 3S comporte, comme le souhaitait Aéroports de Paris, un engagement de ne procéder pendant 3 ans à aucun licenciement collectif pour motif économique impliquant la mise en oeuvre d'un plan de sauvegarde de l'emploi. Pour la fin 2014 et le début de 2015, Groupe 3S propose qu'Aéroports de Paris puisse disposer d'une option de vente du solde de sa participation et que Groupe 3S puisse quant à lui disposer d'une option d'achat du solde des participations détenues dans les activités d'assistance en escale. Enfin, Aéroports de Paris conserverait 100% des activités de sûreté au travers de sa filiale Alyzia Sûreté.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le gestionnaire des aéroports parisiens bénéficie d'un modèle économique résilient avec un trafic qui résiste mieux que celui de ses principaux concurrents : la France est toujours la première destination touristique mondiale et le hub (plate-forme de correspondance), le plus puissant en Europe ; - ADP a su diversifier ses activités. Les commerces et l'immobilier sont deux axes de développement importants. Leurs revenus permettent au chiffre d'affaires d'ADP de croître plus vite que l'évolution du trafic aérien ; - Avec la crise, ADP a fait des efforts pour modérer ses tarifs et renforcer les mesures d'économies au niveau du groupe ; - Le groupe a noué des partenariats importants avec Air France-KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex et La Poste pour le fret. Il a également noué un partenariat avec Schiphol Group qui gère l'aéroport d'Amsterdam ; - Le résultat opérationnel d'ADP a grimpé de 50 % en cinq ans. Il s'agit d'une bonne performance dans le secteur aérien ; - Le groupe redistribue environ 50% de ses résultats sous forme de dividendes.

Les points faibles de la valeur

- Le trafic aérien est dépendant de la conjoncture économique, des grèves, des intempéries ou de phénomènes naturels comme le nuage de cendres qui a paralysé l'espace aérien plus d'une semaine en avril 2010 ; - Certains analystes mettent en avant un environnement réglementaire jugé de plus en plus contraignant ; - Le groupe doit engager d'importants investissements dans les prochaines années s'il ne veut pas obérer sa croissance (construction du satellite 4, rénovation du terminal 2B et liaison entre les terminaux 2A et 2C de Paris-Charles-de-Gaulle) ; - Des contentieux peuvent naître avec les compagnies aériennes. Air France-KLM pourrait demander des dédommagements à ADP si la responsabilité du gestionnaire aéroportuaire dans la désorganisation de son trafic fin 2010, en raison des intempéries, était avérée.

Comment suivre la valeur

- La valeur a un statut défensif dans le secteur cyclique des transports ; - Premier actionnaire d'ADP, l'Etat français n'a pas vocation à maintenir telle quelle sa participation. Vinci (3,3% du capital) souhaite se renforcer en cas de désengagement de l'Etat. Une privatisation totale ou partielle pourrait être l'occasion de voir d'autres groupes, comme les espagnols Albertis ou Grupo Ferrovial, entrer au capital ; - L'activité d'ADP dépend de la santé financière des compagnies aériennes ; - L'évolution du cadre réglementaire et la renégociation annuelle des tarifs avec l'Etat sont à suivre ; - ADP va investir 2,4 milliards d'euros entre 2011 et 2015, contre 3 milliards sur la période 2005-2010, avec pour priorité d'améliorer la qualité de ses services.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Association internationale du transport aérien (Iata) a revu nettement à la hausse ses prévisions de résultat du secteur. Elle table désormais sur un bénéfice de 8,9 milliards de dollars en 2010, soit trois fois plus que sa précédente estimation en juin, grâce à une reprise plus importante et rapide que prévue. Cela constitue un redressement spectaculaire du secteur car, en 2009, les compagnies aériennes avaient subi des pertes estimées à près de 10 milliards de dollars. Ce sont essentiellement les compagnies de la région Asie-Pacifique qui vont tirer parti de ce redressement, avec une forte reprise de l'activité de transport de fret. La prévision de bénéfices pour la région a ainsi été revue à 5,2 milliards de dollars, trois milliards de plus qu'auparavant. En revanche, les compagnies européennes devraient rester globalement déficitaires cette année, même si la prévision de pertes pour 2010 a été réduite à 1,3 milliard de dollars, contre 2,3 milliards précédemment estimés. Le décalage entre l'Europe et l'Asie devrait perdurer en 2011. FTB/ACT/