Confiance à MT, prudence à CT (UFG-LFP)

09/06/2011 - 16:13 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Ce mois de mai ne déroge pas à la tradition boursière en termes de nervosité et de volatilité, mais à la différence d'autres années, il se traduit au final par une résistance remarquable des actifs risqués et par un repli très ténu des grands indices boursiers. Deux grandes thématiques purement macro-économiques ont entretenu le doute au cours des dernières semaines : la dynamique de la croissance mondiale et la lancinante question des dettes publiques, avec plus particulièrement l'impasse grecque", relève la lettre orientations et stratégie de UFG-LFP du mois de juin. "Les données instantanées d'activité, mais surtout les enquêtes de confiance, pointent partout vers un ralentissement de la croissance mondiale. Nous l'attendions, voire le souhaitions pour certaines zones, le choc sur le pétrole et les matières premières s'avère de fait un régulateur efficace du consommateur occidental, surtout lorsqu'il se conjugue avec des perspectives budgétaires plus serrées et un choc japonais plus grave que prévu, mais ce tassement conjoncturel ne nous inquiète pas outre mesure." "Il n'empêche que les marchés ne peuvent exclure complètement une rupture de tendance ! En Chine c'est l'inflation qui fait craindre aux investisseurs le tour de vis monétaire de trop qui obérerait la croissance future, mais nous considérons à ce stade avec sérénité l'atterrissage chinois et le rééquilibrage de la croissance entre consommation et exportations. Malheureusement, tant que le pic du cycle de resserrement monétaire ne sera pas en vue, l'inquiétude dominera." "Côté déficits publics, si le paroxysme du stress se situe en zone euro, la pression est palpable partout dans le monde développé, aux Etats-Unis avec le feuilleton sur le relèvement du plafond de la dette, et au Japon où les agences de rating sonnent l'alerte sur l'endettement massif, aggravé par le séisme. En Europe ce sont la dégradation de l'exécution budgétaire grecque et les investigations de la Troïka à Athènes qui ont mis le feu aux poudres, et les marchés sont ballotés au gré des supputations sur les issues envisageables." "Il nous semble toutefois que, au delà des nombreuses volte-face politiques qui ne facilitent pas la lecture des événements, se profile à un terme incertain mais non imminent, une solution négociée, dont les contours et les modalités mettront du temps à être définis, qu'il s'agisse des garanties apportées par la Grèce ou de la contribution des créanciers privés. Cette phase de tractations restera en revanche très volatile, avec en toile de fond l'hypothèse dure d'un défaut, entretenue par les risques politiques qui jalonnent le parcours." "Le comportement des différentes classes d'actifs dans ce contexte est plutôt empreint de prudence. Car si la résistance des grands indices boursiers est à souligner, elle masque en fait des disparités de performances sectorielles très marquées en Europe (secteurs banque/assurance à près de -4% tout comme les valeurs cycliques malmenées par l'incertitude sur la croissance mondiale, alors que les défensives s'affichent entre +3% et +7%). Sur le S&P 500, cette hiérarchie des contributions est respectée, avec une moindre dispersion. La rotation sectorielle ainsi constatée intègre un pessimisme sur la dynamique des entreprises tournées vers la croissance mondiale qui nous semble excessif, et les ramène parfois à des valorisations anormalement basses. A terme, ces anomalies devraient se corriger." "Les marchés obligataires core ne sont pas en reste puisque les rendements américains et allemands flirtent avec 3%, loin des niveaux théoriques que requièrent la croissance réelle et les perspectives d'inflation. Le rallye s'est opéré avec une translation assez parfaite des courbes de taux, et une correction des anticipations monétaires, surtout en Europe où les attentes de resserrement de la BCE sont repoussées pour partie à 2012. La zone 5 ans, la plus directionnelle, est celle qui, partout, performe le mieux, témoignant d'un mouvement général de refuge vers la qualité." "Notre prudence tactique affichée le mois dernier est confortée par ce contexte, nos budgets de risque restent modérés. Nous guetterons cet été les opportunités que ne manquera pas d'offrir cette phase de turbulences pour renforcer nos expositions, et ré-aligner davantage nos allocations sur notre vision fondamentale à moyen terme, qui reste confiante." AUT/ALO