BNPP IP reste neutre sur les actions des pays développés

14/06/2011 - 11:49 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le passage à vide, autrement dit la période de ralentissement de la croissance, s'est poursuivi au début du deuxième trimestre et n'est pas uniquement circonscrit à l'économie américaine. Les incertitudes entourant la situation des finances publiques aux Etats-Unis, la fin du soutien apporté par le QE2 à l'économie américaine et la non-résolution de la crise des dettes souveraines dans la zone euro ont constitué à nos yeux de nouvelles raisons de rester prudents", estime Joost van Leenders de BNPP IP dans sa note hebdomadaire. "Nous avons maintenu une opinion neutre sur les actions des pays développés, lesquelles ont continué de suivre une tendance baissière progressive. Compte tenu de notre anticipation d'une amélioration de la situation économique, une poursuite du repli des actions nous inciterait à passer acheteurs, mais nous ne sommes pas encore arrivés à ce stade." "Si le passage à vide actuel se révélait bel et bien passager, les rendements obligataires, actuellement à de bas niveaux, devraient s'orienter à la hausse, mais leur appréciation pourrait ne pas être rapide, selon nous. Il est intéressant de noter que les indicateurs de stress, tels que l'indice VIX qui mesure la volatilité future du S&P 500 ou le VDAX qui est un indicateur comparable pour le marché allemand, n'ont guère augmenté. Cette situation pourrait résulter du fait que le ralentissement économique peut être perçu comme temporaire, alors que les fondamentaux des entreprises sont solides." "Toutefois, la fin du QE2 pourrait accroître la volatilité sur les marchés, même si ce développement est largement anticipé et que ce soutien ne devrait pas disparaître complètement. Un compromis sur le plafond de la dette américaine est toujours attendu et, en cas d'inaction du Congrès, les notes de crédit des Etats-Unis pourraient faire l'objet d'un abaissement. Dans la zone euro, nous nous attendons à ce que la Grèce, lourdement endettée, obtienne une aide financière supplémentaire, qui pourrait s'accompagner d'un renouvellement des titres de dette actuels lors de leur arrivée à échéance ou d'un allongement des échéances des obligations." "Une restructuration forcée de la dette nous semble un scénario peu plausible, car elle déclencherait un événement de crédit impliquant le règlement des CDS et aurait probablement des répercussions sur d'autres pays périphériques. Cela étant, tant qu'aucune décision ne sera prise sur la prochaine étape, les marchés risquent de rester volatils." "L'absence de révision à la hausse de la croissance du PIB des Etats-Unis au premier trimestre a déçu. En fait, la demande intérieure a fait l'objet d'une révision à la baisse et il semble qu'elle n'ait guère montré d'élan au début du deuxième trimestre. En mai, l'indice ISM du secteur manufacturier a enregistré son plus fort recul depuis janvier 1984, le portant à son plus bas niveau depuis septembre 2010. La bonne surprise est toutefois venue de l'indice ISM du secteur non manufacturier, dont la progression a dépassé les attentes." "La hausse de la composante emploi de l'indice non manufacturier a été remarquable, eu égard notamment à la faiblesse du rapport sur le marché du travail en mai. Ce rapport a montré que l'économie américaine n'avait créé que 54.000 postes, le secteur privé en créant pour sa part seulement 83.000. Ces chiffres sont à comparer à des moyennes de respectivement 220.000 et 244.000 sur les trois mois précédents. Le taux de chômage a grimpé à 9,1%." "Le marché immobilier n'a également pas apporté de nouvelles encourageantes. Les promesses de vente de logements ont chuté, tandis que les prix immobiliers ont connu un double creux. Le niveau élevé du chômage, le pourcentage important de propriétaires disposant d'un patrimoine négatif et les ventes de logements saisis donnent à penser que le marché immobilier ne contribuera pas de si tôt à la croissance de l'économie." "Le ralentissement économique a été légèrement moins apparent dans les statistiques de la zone euro. Le taux de chômage est ressorti stable. Les prêts bancaires ont poursuivi leur progression. Les ventes de détail ont rebondi. Toutefois, l'indicateur avancé du sentiment économique (ESI) s'est inscrit en baisse pour le troisième mois consécutif, accusant un repli dans tous les pays. En Chine, l'indice officiel du secteur manufacturier et celui établi par la banque HSBC ont tous deux reculé. Nous interprétons ces développements comme des signes d'un ralentissement passager. Aucun indicateur (avancé ou autre) ne signale une prochaine récession." "Compte tenu de l'arrêt de l'envolée du pétrole et des signes de modération de la hausse des prix des denrées alimentaires, nous pensons que l'essentiel du resserrement des politiques monétaires dans les pays émergents est derrière nous. L'austérité budgétaire est appelée à se poursuivre dans la zone euro, tandis qu'elle devrait entrer en vigueur plus tard dans l'année ou au début de 2012 aux Etats-Unis. Toutefois, avec le redémarrage de la production au Japon après le séisme, nous pourrions assister à une reprise dans les mois à venir." "Les prix de l'énergie restent élevés, mais leur récent recul devrait au moins atténuer leur incidence négative directe sur la croissance mondiale. Nous pensons que l'accès de faiblesse actuel de l'économie mondiale disparaîtra, mais nous n'anticipons pas de rebond vigoureux. Lors d'une allocution récente, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, a déclaré que, depuis le début de l'année, la croissance de l'économie américaine était plus faible qu'attendu et se révélait désespérément lente pour les chômeurs et les actifs sous-employés. Il a réaffirmé que le QE2 prendrait fin d'ici à la fin du mois de juin et n'a pas communiqué sur un éventuel QE3." "Selon nous, la Fed ne cessera pas de réinvestir les remboursements du principal des titres du Trésor et des titres adossés à des créances hypothécaires qu'elle détient. Nous pensons qu'elle restera un acheteur actif de titres du Trésor, en y consacrant près de 50 milliards de dollars par mois. Il ne s'agit pas tout à fait d'un QE3, mais, le cas échéant, ces liquidités auraient pour effet d'apporter encore un important soutien à l'économie." AUT/ALO