La divergence des notes des dettes européennes se confirme (Natixis)

15/06/2011 - 11:27 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La nouvelle baisse de la notation de la dette souveraine grecque de trois crans, à CCC, confirme que, s'agissant de la crise budgétaire en zone euro, le bout du tunnel est loin d'être en vue. A court terme, une décision doit être prise pour la dette grecque. Les options vont d'une restructuration pure et simple (haircut) au roll-over des papiers arrivant à maturité dans les prochaines années. Il n'y a pas, pour l'instant, consensus sur la méthode à utiliser", note René Defossez de Natixis. "Des haircuts pourraient avoir des effets dévastateurs sur le système bancaire grec en particulier. Des effets de contagion ne seraient pas à exclure. Le roll-over est une façon d'acheter du temps, mais pas de répondre aux problèmes de fond de la Grèce (son manque de compétitivité, son incapacité à stabiliser le ratio dette/PIB qui est pourtant déjà très élevé)." "Un des intérêts dans le fait d'acheter du temps est, bien sûr, de protéger la Grèce du marché, de transférer une partie du risque sur les autres pays européens, qui deviennent, via les bailouts, les créanciers d'Athènes. Il y a donc via ce mécanisme une forme de mutualisation du risque souverain grec, mais il n'est évidemment pas supposé être pérenne : la Grèce est priée, via des privatisations, des baisses supplémentaires de dépenses et davantage d'efficacité dans la levée de l'impôt à remettre de l'ordre dans ses finances publiques, à terme de se refinancer dans le marché et de rembourser ses partenaires européens." "Parallèlement, elle est invitée à faire de la dévaluation interne pour atteindre un niveau de compétitivité comparable à celui observé dans les pays du coeur (comprimer pendant plusieurs années ses coûts unitaires du travail). La nouvelle baisse de la note grecque confirme, en attendant, une tendance déjà longue à la divergence des notes des dettes européennes, divergence qui tend à s'accélérer." "Cette divergence est le reflet des divergences réelles. Plus elle est importante, moins il semble possible de trouver une solution à la crise avec les instruments utilisés actuellement. Au reste, aucun bailout n'a conduit à une contraction durable des spreads contre Bund. Le rendement du Bund était temporairement passé sous 3%, après ce nouveau choc sur la dette grecque. Il est aujourd'hui repassé au dessus de ce niveau, sans doute sur l'anticipation d'une mutualisation du risque souverain grec." AUT/ALO