Les marchés techniquement dans une situation favorable (KBL Richelieu G)

15/06/2011 - 11:39 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Il y a un mois, nous posions la question rituelle : faut-il se méfier du mois de mai, nous appuyant sur une saisonnalité statistique négative éprouvée de mai à octobre, mais avec le secret espoir que les choses pourraient être différentes cette fois-ci. Malheureusement, encore une fois, le mois de mai a été fidèle à sa réputation, l'indice EuroStoxx 50 passant de 3.000 à 2.0 pendant le mois, soit un recul un peu supérieur à 6%", note Roland Fernet, directeur général de KBL Richelieu Gestion. "Il faut dire que les mauvaises nouvelles n'ont pas manqué tant en Europe qu'en Amérique. Sur le plan de l'activité économique, d'abord, les indicateurs précurseurs de type ISM ou PMI ont marqué un fléchissement sensible par rapport à leur sommet de février, aussi bien dans leur composante manufacturière que dans les services." "Le désastre japonais du mois de mars en donne une partie de l'explication à travers la rupture, brutale parfois, de certains circuits de la chaîne d'approvisionnements. Mais ce ralentissement a d'autres causes, plus profondes : la dépression des secteurs de l'immobilier et de la construction aux Etats-Unis, et la résurgence de la crise souveraine en Europe aggravée par la déstabilisation actuelle du FMI à la suite de la démission de M. Strauss-Kahn." "Sur la crise immobilière américaine, rappelons simplement que le nombre de mises en chantier est passé de 2,2 millions en 2006 à 525.000 en 2009 et qu'il se maintient à ce niveau depuis. Rappelons aussi que la crise des subprimes est à l'origine de la plus grave crise financière mondiale depuis les années 30. Et que si la reprise américaine actuelle est réelle, elle souffre néanmoins de la panne d'un secteur immobilier qui pâtit d'un surplomb d'offre alimenté en continu par un flot ininterrompu de nouvelles saisies au rythme d'un million par an." "En Europe, la déstabilisation du FMI tombe au moment où la Grèce, l'Irlande et le Portugal sont à nouveau l'objet d'attaques spéculatives et, pour la Grèce, de rumeurs de reprofilage voire de restructuration de sa dette, deux solutions que la BCE dénonce comme dévastatrices pour l'Eurosystème et ses banques, et qu'elle combat par conséquent bec et ongles." "La bonne nouvelle est que des deux côtés de l'Atlantique, ces problèmes sont désormais clairement sur la table, chaque zone ayant le sien et s'apprêtant à le traiter frontalement, alors qu'un vent de concertation positive semble en outre avoir soufflé du sommet de Deauville. On peut ajouter le fait que les marchés sont techniquement dans une situation favorable, du même ordre qu'à la mi-mars et que le réinvestissement des dividendes apporte un soutien certain. Une fois de plus, le stock picking fera la différence au cours des prochains mois comme il l'a fait ce mois-ci." AUT/ALO