ARKEMA signe un accord de développement dans le fluor au Canada

15/06/2011 - 17:41 - Option Finance

(AOF) - Arkema et Canada Fluorspar Inc ont signé un accord qui permettra aux deux groupes de développer en commun une mine de spath fluor à St. Lawrence (Terre Neuve - Canada). D'un montant global d'environ 100 millions de dollars canadiens, cet investissement permettra à Arkema de bénéficier d'un accès long terme et compétitif à une matière première stratégique de sa filière fluorée en Amérique du Nord. Le spath fluor est le minerai utilisé pour la production de l'acide fluorhydrique (HF) lui-même matière première de la fabrication des gaz réfrigérants et polymères fluorés, a indiqué Arkema. Arkema est un des grands acteurs mondiaux des fluorés avec des sites de production aux Etats Unis (Calvert City), en Europe (Pierre-Bénite en France et Zaramillo en Espagne), et en Chine (Changshu). Avec cet accord, Arkema bénéficiera d'une intégration compétitive et inscrite dans la durée sur la matière première de base de sa filière fluorée en Amérique du Nord. Arkema deviendra ainsi un actionnaire important de CFI. L'entrée au capital de CFI à hauteur de 19,9% constitue la première étape clé de ce processus. Les deux groupes sont par ailleurs tombés d'accord pour développer et opérer conjointement, à travers une société détenue à 50% par chacune des parties, l'exploitation de la mine de St. Lawrence dont la mise en service est prévue pour le début 2013. Enfin, l'accord signé ce jour permettra aux deux groupes un partage à parts égales de la production de minerai ainsi extraite.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Ancienne branche chimie de Total, Arkema a remodelé son profil en profondeur depuis son introduction en Bourse en 2006 ; - Arkema a mis l'accent sur la restauration de sa rentabilité en misant sur les produits de très haute performance, l'innovation et la productivité ; - L'acquisition en cours d'actifs de Total va doper les résultats 2011 ; - Touché de plein fouet par la crise, le groupe a mis l'accent sur la préservation de sa situation financière. Le programme de réduction de coûts a été accéléré. Son taux d'endettement net est de seulement 20%, ce qui est rare dans le secteur ; - Le chimiste fait de l'Asie, et notamment de la Chine, une de ses zones de développement prioritaires. Plus généralement, Arkema travaille au rééquilibrage de sa croissance. Il entend d'ici 2015 réaliser 40% de son activité en Europe (-18 points), 32% en Amérique du Nord (+7 points) et 23% en Asie (+10 points) ; - L'historique des dirigeants en matière d'acquisitions est jugé très positif.

Les points faibles de la valeur

- La présence d'Arkema dans les pays émergents reste faible (moins de 25% du chiffre d'affaires) par rapport à ses concurrents ; - Sa forte exposition aux produits vinyliques en Europe, où les conditions de marché restent très difficiles, est également présentée comme un des points faibles ; - La reprise de l'activité du groupe dépend de la vigueur de la reprise économique mondiale. Le groupe n'a pas donné de prévisions pour 2011, ce qui a déçu le marché.

Comment suivre la valeur

- Arkema est une valeur cyclique. Elle est particulièrement sensible à la conjoncture économique et à l'évolution des coûts des matières premières ; - La valeur est également sensible à la parité euro/dollar et bénéficie d'un renforcement du dollar. Selon certains analystes, une appréciation de 10% du dollar entraîne une hausse de 13% du BPA ; - C'est également une valeur de restructuration. Elle pourrait aussi faire l'objet de spéculation avec la reprise du cycle des fusions & acquisitions ; - L'OPA amicale de Solvay sur Rhodia relance la spéculation sur le secteur. Arkema est une cible potentielle.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

Les chimistes européens et américains demeurent prudents. Ils sont conscients qu'ils traversent actuellement une phase de croissance liée à la fin du déstockage chez leurs clients industriels. Le syndicat européen du secteur, le Cefic, qui estime que la croissance de la production devrait atteindre 2% en 2011, souligne que la reprise sur le marché européen demeure fragile. En France, l'Union des industries chimiques (UIC) considère que la croissance de la production ne dépassera pas 2,6% l'année prochaine. FTB/ACT/