Euro et devises liées aux matières premières résistent (Natixis)

16/06/2011 - 10:01 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Malgré la montée des risques de défaut de la Grèce, l'euro montre une certaine résistance face au dollar. Il est certes passé en dessous de 1,43 jusqu'à 1,427 ce mercredi mais dans un passé récent, il avait tendance à corriger plus fortement alors que les risques étaient moins élevés. Aujourd'hui, la probabilité d'un défaut de la Grèce a fortement augmenté jusqu'à 75% selon les CDS et notamment après la nouvelle dégradation de la signature de la dette grecque à CCC par l'agence S&P", note Nordine Naam de Natixis. "Cette probabilité a encore augmenté aujourd'hui face à l'absence d'accord européen sur la participation des créanciers privés à l'aide financière, l'Allemagne continuant de plaider en faveur d'une restructuration plus substantielle du secteur privé. Et au regard des difficultés techniques d'une restructuration (rollover ou reprofilage), un accord européen sur une aide financière à la Grèce paraît de moins en moins probable avant le sommet des chefs d'Etat les 23 et 24 juin." "De plus, l'aide financière pourrait être plus importante que prévu (on parle de 120 milliards d'euros) et pour finir, les tensions sociales ont encore augmenté en Grèce et menacent l'adoption des nouvelles mesures d'austérité nécessaire afin d'obtenir l'aide financière. Selon les données CFTC sur les contrats futures, les comptes spéculatifs ont augmenté leurs positions longues d'euro la semaine dernière jusqu'à un niveau de l'ordre de 50.000 contrats, témoignant ainsi de la confiance du marché dans la résolution rapide de la crise grecque." "Le marché avait été extrêmement vendeur d'euro durant la crise grecque en 2010 puis légèrement vendeur pendant la crise irlandaise en novembre-décembre 2010 et aujourd'hui, il demeure très long d'euro. Le marché des options ne donne, en revanche, pas le même message. Le prix des Put a fortement augmenté, et le Risk Reversal 25D 1mois est au plus bas depuis la fin de l'année 2010 mais la volatilité implicite 3 mois de l'EURUSD reste relativement faible à 12,7% contre 14% durant la crise irlandaise." "De fait, le marché reste principalement vendeur de dollar contre la plupart des devises notamment les devises commo qui résistent relativement bien aussi à la correction des actifs risqués. Au final, le marché semble persuader qu'un accord européen sera trouvé in extremis sur la Grèce comme dans les épisodes passés d'autant plus que la BCE ne dit pas qu'elle est contre un reprofilage de la dette grecque si ce n'est pas considéré comme un événement de crédit par l'ISDA. De ce fait, si accord européen il y a, ce serait alors le différentiel de taux directeurs (BCE contre Fed) qui reprendrait le dessus pour tirer l'euro vers le haut." "De même, la dégradation de l'économie américaine et notamment les risques sur sa dette sont des facteurs négatifs pour le dollar et favorable à l'euro. Ainsi, le différentiel de déficits publics/PIB entre la zone euro et les Etats-Unis est bien corrélé à l'EURUSD qui devrait continuer à progresser si les Etats-Unis n'annoncent aucune mesure de réduction des déficits publics dans les deux prochaines années. En résumé, l'EURUSD peut encore baisser d'ici la fin du mois de juin jusqu'à 1,40 avant de rebondir par la suite après l'annonce d'un plan européen pour la Grèce." AUT/ALO