CORR : La valeur du jour à Paris - CASINO garde la main au Brésil

16/06/2011 - 12:31 - Option Finance

(AOF) - Dans le paragraphe 2 de notre précédente dépêche, il faut bien noter que le calcul du cours moyen de 42,2 dollars par action a été calculé par l'agence Reuters. Casino n'a pas communiqué sur le cours moyen de l'opération. Le reste de la dépêche est inchangé. Casino n'avait pas apprécié les révélations sur les velléités de son partenaire brésilien P[-58]Æo de Aç[-93]£car de se rapprocher de Carrefour. Après avoir rappelé à l'ordre Abilio Diniz (le président du groupe brésilien), Casino vient de prendre de nouvelles parts dans le capital de P[-58]Æo de Aç[-93]£car (GPA). A la Bourse de Paris, l'action du groupe stéphanois perd 3,19% à 66,86 euros tandis que Carrefour abandonne 3,65% à 27,695 euros. Dans un communiqué, Casino a annoncé l'acquisition sur le marché de 8,6 millions d'actions préférentielles de GPA, soit 3,3% du capital de GPA. Selon l'agence Reuters, l'opération a été réalisée au cours moyen de 42,2 dollars par action correspondant à un montant total de 363 millions de dollars (256 millions d'euros). Avec cette opération le groupe "réaffirme son engagement dans GPA et sa confiance dans son équipe de direction". Il démontre ainsi sa volonté de renforcer sur le long terme le développement de GPA. Casino ajoute que son acquisition ne modifie pas le contrôle de GPA, premier distributeur brésilien, qui est valorisé en Bourse à 18,1 milliards de reais (7,9 milliards d'euros). Le distributeur français et le groupe brésilien Diniz, qui possède 21% de GPA, détiennent à 50-50 la holding de contrôle de GPA (Wilkes). Aux termes d'un accord conclu en 2006 entre les deux parties, Casino dispose d'une option pour en acquérir le contrôle (50% plus une action) à compter de juin 2012. Par ailleurs, aucune des parties ne peut négocier un projet structurant avec un tiers sans l'accord de l'autre. Fin mai, Casino a saisi la Chambre de commerce internationale d'une demande d'arbitrage à l'encontre du groupe Diniz concernant leur pacte d'actionnaires. Le président de la société brésilienne aurait approché Carrefour pour évoquer un rapprochement dans leurs activités brésiliennes. A noter que Morgan Stanley a abaissé sa recommandation sur Casino de surpondérer à Pondérer en ligne en raison du faible potentiel d'appréciation du titre. UBS a pour sa part dégrader sa recommandation sur Carrefour de Neutre à Vendre en raison de la pression croissante sur les marge

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- La proximité est au coeur de la stratégie de Casino, notamment en France. Le groupe profite ainsi de l'évolution des tendances vers ce type de consommation ; - Dans la conjoncture économique actuelle, les marques de distributeurs tirent leur épingle du jeu. Casino est leader sur ce segment, avec plus de 50% des volumes vendus en 2009 ; - Les marges de Monoprix résistent bien dans un environnement concurrentiel tendu : la clientèle de cette enseigne est moins attentive aux prix que celle d'autres formats de distribution ; - Casino a fait le choix de se concentrer sur quelques marchés internationaux, plus précisément dans les pays émergents avec une position de numéro 1 ou 2 au Brésil, Colombie, Vietnam et désormais Thaïlande suite à l'acquisition des actifs de Carrefour. Le chiffre d'affaires dans les pays émergents va passer de 35% en 2010 à 42% cette année ; - Cette taille critique acquise dans un nombre de pays limité assure une bonne rentabilité des activités internationales ; - Le groupe s'est désengagé des Pays-Bas, marché très concurrentiel. Casino n'est plus présent en Europe, en dehors de la France ; - L'immobilier est un pilier stratégique. Via sa filiale cotée Mercialys, société foncière détenue à 50%, le distributeur multiplie les opérations immobilières. Objectif : créer de la valeur.

Les points faibles

- La position du groupe sur son marché domestique est toujours perçue comme un facteur d'incertitude : prix élevé des marques nationales dans certaines enseignes, absence de taille critique en hypermarchés, vive concurrence en hard discount ; - Les très grandes surfaces représentent encore un tiers du chiffre d'affaires ; - Le hard discount a été touché de plein fouet par la crise. Il y a également un risque de cannibalisation avec l'activité hypermarchés.

Comment suivre la valeur

- Casino affiche une décote moyenne de 10% par rapport aux autres acteurs du secteur ; - Les catalyseurs boursiers sont : la bonne résistance de la France et le fort effet de levier de l'activité à l'International ; - La consommation de produits alimentaires est traditionnellement peu cyclique mais les habitudes de consommation ont fortement évolué ces dernières années ; - Toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique) ; - La forte présence dans les magasins de proximité offre à la valeur un profil plus défensif que Carrefour ; - Casino a dévoilé fin 2009 son intention de faire évoluer son organisation en France. Le projet vise à développer et à accélérer les relations transversales entre la branche hypermarchés et la branche supermarchés ; - Les performances du groupe sur son marché domestique (66% des ventes) et la confirmation du redressement de Leader Price restent le principal catalyseur boursier malgré le développement dans les pays émergents.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution généraliste

Tout l'enjeu d'une croissance durable pour les grands acteurs français, que sont Carrefour et Auchan, repose notamment sur la relance de leurs hypermarchés français. Ils représentent le coeur de l'activité de ces groupes, d'où leur intérêt stratégique. Pourtant, alors qu'ils constituent le premier contributeur à son chiffre d'affaires et à son résultat, les hypermarchés français de Carrefour n'ont cessé d'enregistrer des performances décevantes par rapport à la concurrence. Pour réinventer l'hypermarché, Carrefour vient de lancer un nouveau concept : Carrefour Planet. L'objectif est de permettre au client de ne plus envisager les courses comme une corvée. Ce nouvel hypermarché s'organise autour de neuf univers dont la beauté, le bio, le marché (produits frais), ou les loisirs, et s'inspire du grand magasin, multi-spécialiste. De grandes marques (L'Oréal, Apple, Coca Cola) ont investi ce nouveau concept avec des stands dédiés. FTB/AUT/