EDF détient 96,71% d'EDF EN et va retirer le titre de la cote

23/06/2011 - 10:04 - Option Finance

(AOF) - EDF détient 96,71 % du capital et des droits de vote d'EDF Energies Nouvelles à la suite de l'OPA lancée le 27 mai. Moins de 5% du capital d'EDF EN étant désormais en circulation, l'électricien compte mettre en oeuvre un retrait obligatoire des actions résiduelles dans un délai de trois mois à compter de la date de clôture de l'offre, soit au plus tard le 16 septembre 2011, pour un prix correspondant au prix de l'offre publique simplifiée d'achat, soit 40 euros par action EDF Energies Nouvelles. Le retrait obligatoire sera soumis à une décision préalable de conformité de l'AMF. Le calendrier et la procédure du retrait obligatoire seront publiés par l'AMF et Euronext. A la suite de la réalisation du retrait obligatoire, les actions EDF Energies Nouvelles seront radiées d'Euronext Paris. Henri Proglio, Président-Directeur Général d'EDF, a indiqué : " Le succès de l'offre marque une nouvelle étape dans l'engagement d'EDF en faveur des énergies bas carbone. Cette opération sert ainsi l'ambition du groupe d'atteindre en 2020 un mix énergétique diversifié comprenant 25 % d'énergies renouvelables dont l'hydraulique ".

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

OPR (Offre publique de retrait) : Une OPR a pour but de retirer une société du marché financier par l'acquisition des titres des actionnaires minoritaires d'une société, en général par l'actionnaire majoritaire. Le cas se présente lorsque le flottant de la société a été réduit à moins de 5 %, lorsque les statuts d'une société sont modifiés (par exemple une société anonyme qui se transforme en société en commandite par actions), ou dans le cas de la cession des principaux actifs. L'OPR peut être demandée par un actionnaire minoritaire. OPRO (offre publique de retrait : Généralement initiée à la suite d'une offre publique d'achat, l'OPRO est une opération qui permet à l'actionnaire détenant plus de 95 % d'une société cotée en bourse de racheter la totalité des titres du marché contre des espèces. Les actionnaires ont alors l'obligation d'apporter leurs titres. OPA (Offre publique d'achat) : C'est une opération qui consiste pour une personne morale ou physique à faire savoir publiquement qu'elle souhaite acheter tout ou partie des titres donnant accès au capital (actions, OCA, ORA.) d'une autre société. L'acheteur dépose un projet à l'AMF. Euronext Paris suspend la cotation des titres concernés. L'AMF examine les conditions de recevabilité de l'offre, donne (ou non) un avis de recevabilité et vérifie la qualité de l'information donnée aux investisseurs avant de délivrer son visa. Lorsque l'AMF publie sa décision de recevabilité et délivre son visa, Euronext Paris publie un avis comportant le calendrier de l'offre.

Les points forts de la valeur

- EDF est le leader du marché français de l'électricité et un des leaders européens de l'énergie avec de fortes positions, au Royaume-Uni et en Italie ; - Le groupe présente un beau potentiel de développement car les besoins énergétiques futurs sont énormes : d'ici une dizaine d'années, 1 milliard de personnes devraient accéder à l'électricité dans le monde ; - En mettant la main sur British Energy, EDF devient le principal acteur de la relance du nucléaire en Grande-Bretagne. Cela répond à sa volonté de devenir le premier acteur mondial dans ce domaine ; - EDF est considéré, grâce à ses filiales Edison et EDF Energy, comme un véhicule pour jouer la convergence du marché européen de l'électricité ; - EDF a mis fin à l'automne 2010 au conflit qui l'opposait à son partenaire américain Constellation Energy, alors que les marchés redoutaient une longue bataille procédurale. EDF va donc pouvoir poursuivre son développement aux Etats-Unis ; - Même si depuis 2007 le marché français est ouvert à la concurrence, le leadership d'EDF n'est, pour le moment, pas menacé du fait de prix de revient très compétitifs grâce à ses réacteurs nucléaires ; - La cession, surprise, de sa participation de 45,01% dans le quatrième groupe énergétique allemand, EnBW, au Land de Bade-Wurtemberg, a permis à EDF d'alléger son endettement de 7 milliards d'euros.

Les points faibles de la valeur

- L'intervention de l'Etat, qui détient près de 85% du capital, brouille la visibilité. La décision, début avril, des pouvoirs publics de limiter la hausse des tarifs de l'électricité à 2,9% d'ici au 30 juin 2012, alors que la direction du groupe et les analystes financiers avaient établi leurs prévisions de résultats sur des hausses annuelles de 4% à 5% par an pendant plusieurs années, en est une parfaite illustration ; - Cette annonce a précipité début avril la valeur au seuil de ses plus bas historiques. La valeur est loin de son cours d'introduction de 32 euros en 2005 ; - Le débat sur la sûreté nucléaire après le drame japonais de mars 2011 rend également la valeur volatile et très sujette aux déclarations politiques ; - La croissance externe a provoqué une forte croissance de l'endettement net.

Comment suivre la valeur

- EDF appartient au secteur des " utilities " (producteurs d'eau, de gaz et d'électricité), qui regroupe des valeurs considérées comme défensives ; - Les prix de l'électricité sont administrés en France et fixés par l'Etat. La hausse des tarifs est un des catalyseurs du titre. Elle permet notamment de financer les lourds investissements en cours en France ; - Les autres catalyseurs du titres sont (i) le plan d'amélioration de l'efficacité opérationnelle, (ii) l'intégration des acquisitions récentes, et (iii) la remobilisation des équipes ; - Le projet d'acquisition des 50% du capital non encore détenus dans EDF EN, sa filiale spécialisée dans les énergies renouvelables, est à suivre. Les analystes estiment qu'une telle opération renforcerait la stratégie du " mix génération " désormais mise en avant, au lieu du " mix géographique " précédemment ; - L'un des grands chantiers pour EDF réside dans l'amélioration du taux de disponibilité des centrales nucléaires, tombé au plus bas en 2009 (78%). Or, toute progression d'un point de ce taux se traduit par un excédent brut d'exploitation additionnel d'environ 200 millions d'euros ; - Depuis le drame japonais, les centrales nucléaires européennes vont être soumises à des " stress tests " visant à évaluer leur résistance en cas d'accident majeur, notamment dans le cas d'un tremblement de terre, d'inondations, de tsunami ou d'une attaque terroriste. Les résultats et les éventuelles mesures à prendre pour EDF seront à suivre (hausse des dépenses de maintenance, durée de vie des centrales, fermeture de certains sites...) ; - L'évolution réglementaire en Europe est à surveiller. En France, la loi NOME vise à établir une libre concurrence entre tous les acteurs du marché ; - Areva et EDF sont historiquement imbriqués. Areva est le premier fournisseur d'EDF et EDF son premier client. Mais leur relation n'est plus exclusive et les deux groupes sont en désaccord sur deux contrats. L'une des brouilles, dans le traitement du combustible usé, a été résolue. L'autre, l'enrichissement d'uranium, est encore en discussion.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros. FTB/ACT/