SCOR renforce ses capitaux propres à hauteur de 75 millions d'euros

05/07/2011 - 18:17 - Option Finance

(AOF) - Scor annonce avoir procédé à un tirage de 75 millions d'euros sur son programme de capital contingent. D'après les informations plus précises obtenues sur l'accumulation exceptionnelle de catastrophes naturelles au premier trimestre 2011, le réassureur enregistrera dans ses résultats du deuxième trimestre une hausse des pertes nettes avant impôt liées à ces événements comprise entre 10 et 15 millions d'euros, et atteindra le seuil d'activation de la solution de capital contingent. Il estime que l'impact net avant impôt des catastrophes naturelles survenues au deuxième trimestre sur ses résultats de cette même période ne devrait pas dépasser les 6 points de ratio combiné net budgétés. De plus, compte tenu de sa politique de rétrocession, une augmentation supplémentaire du coût brut des catastrophes naturelles du premier trimestre 2011 ne devrait pas avoir de répercussion significative sur les résultats nets du groupe. Ce programme de capital contingent se traduit par des émissions automatiques d'actions lorsque le montant total des pertes nettes estimées liées aux catastrophes naturelles survenues au cours d'une année donnée dépasse un seuil prédéfini.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe a réussi, sous la houlette de Denis Kessler, un redressement spectaculaire. Au bord de la faillite en 2002, Scor est redevenue une valeur classique de réassurance et se positionne au cinquième rang du secteur ; - Les rachats du groupe allemand Revios et du suisse Converium, bouclés plus rapidement que prévu, ont permis au groupe de changer de dimension ; - Le groupe présente un profil plus sûr, avec beaucoup moins de risques. Scor est le réassureur le plus diversifié géographiquement avec qui plus est une répartition équitable de l'activité entre assurance-vie et assurance non-vie ; - Dans un contexte pour le moins compliqué, le réassureur continue ainsi à afficher une belle rentabilité et à faire mieux que ses concurrents ; - Le nouveau plan stratégique triennal Strong Momentum, présenté début septembre 2010, a été bien accueilli par les investisseurs. Scor vise une note AA et une croissance annuelle moyenne de l'ordre de 5%, en élargissant sa clientèle et en augmentant la contribution de la gestion d'actifs ; - L'évolution prochaine du cadre prudentiel de l'assurance avec Solvency II ouvre de nouvelles perspectives au secteur de la réassurance. A partir de 2013, les assureurs européens seront obligés d'ajuster leurs fonds propres en fonction des risques supportés. Ce qui devrait les inciter à céder davantage de risques, d'autant qu'il est très difficile d'aller lever du capital actuellement sur les marchés financiers ; - Le groupe dispose d'une bonne situation de liquidités. Il promet de maintenir un ratio de distribution du dividende élevé pour le secteur : de 43% en moyenne ces trois dernières années, il devrait être de 38% au minimum d'ici à 2013 ; - Le rendement est d'environ 6%.

Les points faibles de la valeur

- La succession de catastrophes naturelles ces derniers mois pèse sur le secteur en Bourse. Les analystes estiment que les pertes cumulées causées par les inondations australiennes, le cyclone Yasi et le tremblement de terre de Nouvelle-Zélande ont déjà largement épuisé les budgets annuels dédiés aux catastrophes naturelles. A quoi est venu s'ajouter le désastre du Japon. Scor s'est toutefois voulu rassurant sur ce dernier point ; - Le marché se montre prudent face à des rumeurs de rachat par Scor de l'américain Transamerica Reinsurance, une filiale de son concurrent néerlandais Aegon ; - Réalisant déjà un quart de son activité aux Etats-Unis, toute baisse du dollar pénalise le groupe ; - Scor n'est plus une valeur de recovery ; - En tant que valeur financière, Scor est assez volatile en Bourse ; - La réassurance n'est pas considérée comme un secteur facile à comprendre. Les investisseurs ont du mal à valoriser les activités de Scor en Bourse.

Comment suivre la valeur

- La réassurance est une activité contre-cyclique : plus le contexte économique est tendu, plus les assureurs ont besoin de céder une partie des risques aux réassureurs ; - A suivre également, la capacité du groupe à faire passer des hausses de tarifs lors de leur renouvellement en début d'année civile. Assureurs et réassureurs discutent des tarifs lors des traditionnels rendez-vous de début septembre à Monte-Carlo ; - Le secteur mondial de la réassurance est confronté à un environnement international en perpétuelle évolution, notamment en matière de réglementation ; - Scor a rassuré le marché avec ses premières estimations des conséquences des catastrophes naturelles au Japon. Le réassureur a souligné qu'il ne couvrait pas les opérateurs de centrales nucléaires en dommages ou en responsabilité civile dans ce pays. Dans le pire scénario, Scor estime que ses pertes totales en Non-Vie, nettes des protections proportionnelles et non-proportionnelles, ne dépasseront pas 185 millions d'euros avant impôts.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

Après cinq années de baisse, les professionnels estiment que les tarifs de l'assurance auto devraient être orientés à la hausse pour au moins trois ans. La progression pourrait se situer entre 3% et 5% en 2011. Sur trois ans, les assureurs espèrent une progression globale de près de 10%. Cette évolution résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs. Premièrement, avec une grande fréquence d'évènements climatiques (notamment tempêtes Klaus et Quinten), le nombre de demandes de réparation a explosé. De plus, la baisse du prix de l'essence a incité davantage de français à utiliser leur voiture. Le trafic routier a progressé entre 4% et 5% en 2009. Les automobiles respectent moins les limitations de vitesse, ce qui accroît le nombre d'accidents avec dégâts matériels (+2% en 2009). Enfin, le coût moyen des réparations s'est surenchéri (+3% à +4% par an). Conséquence : le ratio combiné de l'assurance auto, qui en rapportant les sinistres et les coûts aux primes est un indicateur clé, a gagné 7 points en 2009. A 109%, il a atteint son pire niveau depuis 1998. Les assureurs réagissent à cette détérioration en augmentant leurs tarifs. FTB/ACT/